Cette start-up souhaite transformer vos déchets alimentaires en plastique compostable

Benoît Théry
Publié le 18 mars 2020 à 10h42
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Les déchets plastiques produits par l'humanité ne cessent de s'amonceler, et les initiatives participant à améliorer leur recyclage ne cessent de s'améliorer. Il y a quelques mois, nous évoquions ainsi une start-up britannique proposant de faire du plastique de l'hydrogène pour voitures.

Cette fois, c'est au tour de Genecis Bioindustries de proposer sa solution : créer du plastique compostable à partir de déchets alimentaires.


Nouvelle bactérie

L'enseigne canadienne utilise une bactérie pour obtenir, à partir de déchets alimentaires et par fermentation, un polymère appelé polyhydroxyalcanoate, ou PHA. Celui-ci présente des caractéristiques similaires à la plupart des plastiques, mais a la particularité d'être biodégradable. On parle par conséquent de bioplastique.

À ce jour, selon cette publication de l'académie d'Amiens, plus de 300 types de bactéries sont capables de produire diverses catégories de PHA, avec des utilisations possibles - entre autres - dans le secteur de la santé. Selon la directrice exécutive de Genecis Bioindustries, Luna Yu, l'entreprise a pour sa part développé une nouvelle bactérie capable de convertir les déchets organiques à base de carbone en bioplastique. En fait, son procédé repose sur deux groupes de bactéries : le premier digère les déchets alimentaires, produisant des acides gras. Ceux-ci sont ensuite utilisés par le second groupe, qui les convertit en bioplastique.


Des plastiques propres, mais non compétitifs

Aujourd'hui, Genecis dispose d'une installation-pilote fabriquant environ un kilogramme de PHA par semaine. L'enseigne, qui est établie près de Toronto, a conclu un partenariat avec le conseil national de recherches canadien pour construire une nouvelle usine à plus grande échelle. Celle-ci sera financée par des subventions à hauteur d'1,6 million de dollars, et devrait produire entre 50 et 70 kilos de PHA par semaine.

Bien entendu, ces chiffres ne sont pas comparables avec les installations industrielles actuellement centrées sur la production de plastique, qui produisent entre 50 et 100 tonnes de matériaux par jour selon TechCrunch. Mais Luna Yu a affirmé que la production de Genecis pourrait rivaliser avec cette industrie si elle disposait de moyens semblables.

En revanche, elle admet que ces bioplastiques ne pourront pas rivaliser en termes de coûts avec leurs homologues basés sur des produits pétroliers. Pourtant, leur remplacement est important : en plus des déchets qui s'entassent, selon le Natural Resources Defense Council américain , la production plastique rejettera 1,34 gigatonne de gaz à effet de serre chaque année à partir de 2030. Pour Luna Yu, la production de plastique compostable permettrait de réduire ces émissions de 80 %.

Source : TechCrunch
Benoît Théry
Par Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellement, j'apprends à sourire sur mes photos de profil.

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Commentaires (3)
PPano

Toujours de bonne innovation, mais le développement à grande échelle n’arrive pas suffisamment vite, voir pas du tout…

Yannick2k

tout ça reste une question de coût et de rentabilité.
le recyclable coûte cher et donc la matière première recyclée également…
et vu le cours du pétrole en ce moment, le plastique ‹ pétrochimique › est vraiment pas cher, pourquoi acheter du plastique recyclé 2 à 3 fois plus cher ?

pemmore

le plastique fait à partir d’une matière animale n’est pas nouveau et date d’avant même plastique on fabriquait des boutons à base de caséine de lait : la galalithe.

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