Les déchets plastiques produits par l'humanité ne cessent de s'amonceler, et les initiatives participant à améliorer leur recyclage ne cessent de s'améliorer. Il y a quelques mois, nous évoquions ainsi une start-up britannique proposant de faire du plastique de l'hydrogène pour voitures.
Cette fois, c'est au tour de Genecis Bioindustries de proposer sa solution : créer du plastique compostable à partir de déchets alimentaires.
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Nouvelle bactérie
L'enseigne canadienne utilise une bactérie pour obtenir, à partir de déchets alimentaires et par fermentation, un polymère appelé polyhydroxyalcanoate, ou PHA. Celui-ci présente des caractéristiques similaires à la plupart des plastiques, mais a la particularité d'être biodégradable. On parle par conséquent de bioplastique.À ce jour, selon cette publication de l'académie d'Amiens, plus de 300 types de bactéries sont capables de produire diverses catégories de PHA, avec des utilisations possibles - entre autres - dans le secteur de la santé. Selon la directrice exécutive de Genecis Bioindustries, Luna Yu, l'entreprise a pour sa part développé une nouvelle bactérie capable de convertir les déchets organiques à base de carbone en bioplastique. En fait, son procédé repose sur deux groupes de bactéries : le premier digère les déchets alimentaires, produisant des acides gras. Ceux-ci sont ensuite utilisés par le second groupe, qui les convertit en bioplastique.
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Des plastiques propres, mais non compétitifs
Aujourd'hui, Genecis dispose d'une installation-pilote fabriquant environ un kilogramme de PHA par semaine. L'enseigne, qui est établie près de Toronto, a conclu un partenariat avec le conseil national de recherches canadien pour construire une nouvelle usine à plus grande échelle. Celle-ci sera financée par des subventions à hauteur d'1,6 million de dollars, et devrait produire entre 50 et 70 kilos de PHA par semaine.Bien entendu, ces chiffres ne sont pas comparables avec les installations industrielles actuellement centrées sur la production de plastique, qui produisent entre 50 et 100 tonnes de matériaux par jour selon TechCrunch. Mais Luna Yu a affirmé que la production de Genecis pourrait rivaliser avec cette industrie si elle disposait de moyens semblables.
En revanche, elle admet que ces bioplastiques ne pourront pas rivaliser en termes de coûts avec leurs homologues basés sur des produits pétroliers. Pourtant, leur remplacement est important : en plus des déchets qui s'entassent, selon le Natural Resources Defense Council américain , la production plastique rejettera 1,34 gigatonne de gaz à effet de serre chaque année à partir de 2030. Pour Luna Yu, la production de plastique compostable permettrait de réduire ces émissions de 80 %.
Source : TechCrunch