Covid-19 : la pandémie fait craindre un retour du plastique à usage unique

Benoît Théry
Publié le 14 avril 2020 à 16h00
Plastique
© Pixabay

La question du plastique à usage unique semblait réglée. La Chine avance depuis peu vers la fin des plastiques à usage unique et en Europe, le Parlement européen a entériné une législation interdisant les plastiques jetables dès 2021.

Mais l'épidémie de Covid-19 a inversé la tendance, les industriels du secteur présentant les plastiques à usage unique comme un moyen de « sauver des vies ».


La fin des SUP, une « hérésie sanitaire » pour les lobbys

C'est ce qu'avance le lobby européen spécialisé dans la transformation des plastiques EuPC, comme le rapporte Dorothée Moisan, du Monde. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, le lobby, qui représente plus de 50 000 entreprises de la plasturgie demande « le report d'au moins un an de la mise en œuvre au niveau national de la directive » sur les plastiques à usage unique (SUP), ainsi que la levée de toutes les interdictions.

L'argument principal est qu'en cette période de pandémie, le plastique à usage unique aide à lutter contre la propagation du virus. Sur le site de Plastalliance, qui dit lutter « pour la compétitivité de la plasturgie », on lit ainsi que « sans plastique à usage unique, vous n'aurez plus (d')emballages plastiques pour protéger contre les germes vos aliments, [...] de sacs plastiques à usage unique pour éviter les contaminations diverses ». Le site n'hésite pas à qualifier de « véritable hérésie sanitaire » la fin des emballages plastiques à usage unique promue par la France.


Retour en force (et en grâce ?)

Le service de recherche Bloomberg New Energy Finance (BNEF) a ainsi déclaré que la pandémie avait causé une explosion de la demande de certains produits. Avec les masques de protection, la demande de film plastique servant à emballer les aliments s'est largement développée. Parallèlement, un grand nombre d'autorités locales ou nationales ont d'ores et déjà annoncé le report du bannissement des plastiques à usage unique. C'est le cas de la ville de Sherbrooke, au Canada, et de ses 166 000 habitants, qui avaient prévu une fin des plastiques à usage dès le mois d'avril. Aux États-Unis, de nombreux États, notamment ceux du Maine, de l'Oregon et du New Hampshire ont reporté les bannissements de ces plastiques, voire en ont encouragé l'utilisation.

À tout cela, le média Slate ajoute la baisse du cours du pétrole, rendant moins onéreuse la fabrication du plastique. Mentionnons enfin des mesures de confinement entraînant une surconsommation de produits préemballés alors que selon le JDD, la moitié de la France ne recycle plus ses déchets.

Si ce retour des plastiques à usage unique inquiète dans les milieux écologistes, le Covid-19 a permis une amélioration temporaire de la qualité de l'air. Cependant, il fait également craindre un pic de pollution et l'apparition de décharges sauvages. En 2018, l'ONU a estimé le nombre de sacs en plastique à bretelles à 5 000 milliards d'unités. Pourtant, BNEF se veut rassurant et relativise, déclarant qu' « à long terme, ce pic n'aura probablement pas d'influence importante sur la demande ou sur les objectifs de développement durable ».

Source : Slate
Benoît Théry
Par Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellement, j'apprends à sourire sur mes photos de profil.

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667

Tesco ici est revenu sur sa politique du ‹ sans sacs › pour ces livraisons a domicile, et force est de constater que ca limite non seulement les contacts, mais aussi le temps de la livraison (et les risques associes). Un point positif si j’en crois les livreurs avec qui je cause lors des livraisons.

Bombing_Basta

On devrait simplement interdire les lobbies, et utiliser l’argent qu’ils utilisent pour corrompre les lois, pour informer les gens sur les bonnes pratiques sanitaires avec des objets à usage unique ou non.

Bombing_Basta

Tu peux faire ça sans pour autant utiliser du plastique non recyclable.
Des sacs en « plastique » biodégradable, ou en papier, ça existe.

Là, on parle de lobbies qui avec des arguments fallacieux essayent de continuer leur business assassin.

Sinic

L’argument semble valable en soi. Du moins, je n’ai pas trouvé d’argument qui montre que les SUP ne pouvaient pas servir à la prévention de la contagion.

Le problème, c’est quand on se sert de cet argument pour justifier tout et n’importe quoi. Ce qui risque d’arriver même une fois la crise terminée.

TotO

C’est quand même l’opportunité de repasser aux bouteilles en verre !

Blap

Les sacs en « plastique » «  »""« biodégradable »"""" n’ont en général rien de biodégradable et sont tout autant en plastique.

Fodger

La prison pour tout lobbyiste faisant ventant les mérites d’une industrie, production dangereuse pour la santé humaine et/ou l’environnement.

Bombing_Basta

Je parle des sacs en amidon de maïs par exemple…
En tous cas belle réponse de lobbyiste que tu nous fais là.

MisterG55

On étouffera tous, d’une façon ou d’une autre, mais y’en a qui vont s’étouffer avec leur pognon.

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