L'été dernier, l'éditeur français de jeux vidéo était éclaboussé par de nombreux témoignages concernant des cas de harcèlement au sein de ses studios. Si Ubisoft a communiqué à différentes reprises à ce sujet, les changements ne seraient pas significatifs à l'heure actuelle...
C'est en tout cas ce que rapporte une enquête menée par Le Télégramme et publiée le 5 mai dernier.
Ubisoft toujours pas sorti d'affaire
En juillet 2020, nos confrères du journal Libération publiaient un papier relayant des accusations de harcèlement voire d'agressions sexuelles chez Ubisoft. Dans la majorité des cas, des haut placés de l'éditeur se trouvaient incriminés. Malgré une communication un brin poussive durant les premiers jours, la firme française spécialisée dans le jeu vidéo avait pris la décision de se séparer de certains cadres cités dans cette affaire. Pour ne rien arranger, le directeur créatif d'Assassin's Creed Valhalla a lui aussi été renvoyé pour avoir abusé de sa position dans le but de nouer des relations extraconjugales.
Mais le silence radio de ces derniers mois a été interrompu par Le Télégramme qui a fait le point sur la situation au sein des équipes d'Ubisoft. Et selon le quotidien, les changements se font toujours attendre. En effet, le « système d'impunité » tant décrié par les salariés de l'éditeur serait toujours d'actualité. Les équipes de ressources humaines accusées de couvrir et de dissimuler les signalements de harcèlement seraient toujours en place.
Trop peu de changements
Par ailleurs, un représentant syndical accuse Ubisoft de « protéger » Florent Castelnérac, le P.-D.G. du studio en charge de Trackmania, pointé du doigt par plusieurs employés pour des cas de harcèlement. Pour des raisons similaires, Hugues Ricour avait été démis de ses fonctions de directeur d'Ubisoft Singapour en décembre 2020. Mais ce dernier n'a pas quitté l'entreprise pour autant.
Toujours selon Le Télégramme, « rien n'a changé » au sein du studio basé à Montréal depuis l'arrivée de Christophe Derennes au poste de directeur de la filiale. Aussi, de nouvelles accusations seraient remontées en décembre dernier, mais les personnes à l'origine de ces signalements auraient été mises à l'écart par l'entreprise.
Bientôt une action en justice ?
Ubisoft avait pourtant pris des mesures pour faire bouger les choses. La firme avait ainsi mis en place une nouvelle ligne de conduite dans laquelle le harcèlement ne figure toujours pas au rang des « interdictions non-négociables » selon un représentant du STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo). Une nouvelle version est attendue cet été. Une formation d'une demi-journée a aussi été dispensée à 20 000 personnes. Mais ces mesures sont pour l'instant jugées insuffisantes…
En France, une première action en justice menée par l'union syndicale Solidaires Informatique devrait être lancée dans les jours qui viennent.
Sources : GamesIndustry.biz / Le Télégramme