Après avoir reçu plus de 1 500 témoignages de joueurs de Diablo III mécontents en 4 jours suite à son appel publié la semaine dernière, l'UFC-Que Choisir a décidé de mettre en demeure le développeur et l'éditeur du jeu, Blizzard.
C'est un vent de colère qui souffle actuellement sur Blizzard : alertée par un nombre conséquent de consommateurs mécontents - 1 500 témoignages allant dans ce sens ont été reçus en 4 jours par l'association - et le « peu d'empressement de l'éditeur » à répondre aux griefs qui lui sont reprochés, l'UFC a décidé de réagir.
90% des témoignages reçus pointent du doigt la désormais tristement célèbre « erreur 37 » empêchant le joueur de s'identifier en ligne, et donc d'accéder aux serveurs de jeu. Les problèmes de latence, rendant le titre difficile à jouer, sont également au coeur des reproches. « Comment admettre que Blizzard n'ait pas anticipé le succès de son jeu, pourtant annoncé comme le blockbuster de l'année ? Mais surtout, l'association condamne le manque de transparence de l'éditeur qui, un mois après la sortie du jeu et alors que les dysfonctionnements perdurent, reste avare en explications » explique un communiqué publié hier.
Le DRM en ligne de mire
L'UFC-Que Choisir reprend également les armes contre les DRM, qui ont déjà fait l'objet d'une enquête et de plusieurs plaintes l'année dernière. « Mais Diablo 3 n'est pas un cas isolé. Les jeux connectés sont aujourd'hui la norme et cela ne concerne pas uniquement « le multi-joueurs ». En effet, les éditeurs ont développé des mesures de protection anti-copie (DRM) qui impliquent une connexion à internet permanente. » Chez Blizzard, cette obligation d'être connecté pour pouvoir jouer n'est pas nouvelle. Forcément introduite avec l'arrivée du MMORPG World of Warcraft - logique dans le contexte d'un jeu en ligne - elle est également imposée dans Starcraft II où une connexion à la plateforme Battle.net est obligatoire pour jouer en multijoueurs, mais pas en solo, à condition qu'aucune connexion ne soit détectée. D'autres éditeurs, comme Ubisoft, utilisent la connexion pour authentifier la copie du jeu en cours de partie.
« Les DRM altèrent très significativement les usages, puisque le consommateur ne peut jouir de ce jeu comme bon lui semble (par exemple chez un ami, dans un lieu public, etc.), tout en étant soumis à des dysfonctionnements très gênants (une coupure de réseau qui fait perdre le bénéfice de la partie) et cela sans aucune contrepartie tarifaire (les prix ne baissent pas) » déplore l'UFC- Que Choisir.
L'association annonce donc avoir mis en demeure Blizzard « de remédier sous 15 jours aux différents problèmes dénoncés, et de communiquer sans délai de manière très transparente sur les mesures mises en place pour atteindre cet objectif » et de dédommager les consommateurs ayant subi un préjudice. Dans le même temps, l'UFC est également intervenue auprès de la DGCCRF pour qu'elle réalise une enquête non seulement sur les pratiques de Blizzard, mais également sur « la politique commerciale des éditeurs, plus particulièrement sur la légitimité des mesures techniques de protection qui implique un niveau de qualité de l'accès internet qui n'est pas disponible sur tout le territoire. »
Une annonce qui intervient alors qu'un nouveau bug concernant la duplication d'objets vient d'être dévoilé, entraînant la mise hors ligne des serveurs coréens du jeu pour correction : un bug qui fait désordre quand on sait que Blizzard compte prochainement ouvrir une salle des ventes virtuelle dédiée à Diablo III, qui prendra en compte l'argent réel des joueurs.