Depuis vendredi, les amateurs de la franchise Call of Duty peuvent s'essayer à Black Ops III, le volet 2015 de la saga, proposée aux joueurs sur un rythme annuel. Dans ce nouvel opus, le joueur incarne un soldat bardé de modifications cybernétiques qui, entre deux sessions de frags, découvre les rouages d'une conspiration fomentée par des Black Ops qui n'ont plus grand-chose d'humain.
Activision avait annoncé, quelques semaines seulement avant la sortie du jeu, que la campagne solo ne serait proposée que sur Xbox One, PS4 et PC, et que les versions Xbox 360 et PS3 devraient se contenter de la partie multijoueur. Les arguments avancés étaient principalement techniques : Treyarch, le studio en charge du développement de Black Ops III, voulait exploiter la puissance des machines récentes pour offrir une campagne spectaculaire.
Le fait est qu'en jouant à la campagne de Call of Duty : Black Ops III, on comprend la démarche : cette dernière multiplie les scènes cinématiques et exploite à fond toutes les ficelles des blockbusters hollywoodiens. Mieux (ou pire, c'est selon) : si on enlève une partie des phases de gameplay, on dispose d'une intrigue cohérente, qui fonctionne en quasi-autonomie du reste du jeu. Si on ajoute à cela le casting, rempli de têtes connues - Christopher Meloni et Katee Sackhoff en tête - on se dit qu'un jeu comme Black Ops III n'a pas grand-chose à envier à un film d'action américain.
Christopher Meloni dans Black Ops III
Activision dans le cinéma ? Ce n'était pas déjà le cas ?
Ce n'est probablement pas un hasard si le groupe Activision Blizzard a attendu la sortie de Black Ops III, mais également l'arrivée de la toute première bande-annonce du film Warcraft, pour officialiser son studio de production de contenus télévisuels et cinématographiques. Activision-Blizzard Studios a déjà plusieurs projets : une série télé, Skylanders Academy, basée sur la célèbre franchise de jeux à figurines. Et puis, sans surprise, la mise en place d'un univers cinématographique autour de Call of Duty.Mais encore une fois, rien de bien étonnant : Activision fait déjà du cinéma. Une production vidéoludique comme Black Ops III s'avère être un bon exemple pour s'en convaincre. Comme pour beaucoup d'autres jeux vidéo actuels, un petit tour sur la fiche IMDB du jeu - une plateforme initialement dédiée au cinéma, d'ailleurs - permet de découvrir l'étendue des métiers nécessaires pour le développement d'un tel jeu. Des scénaristes, des producteurs, des responsables des effets visuels, mais également des acteurs, des cascadeurs, un réalisateur et ses assistants, ou encore, un compositeur de musique. Autant de métiers impliqués dans n'importe quelle production cinématographique.
Katee Sackhoff dans Black Ops III
Le paradoxe d'une franchise comme Call of Duty, c'est qu'elle a énormément développé sa pérennité sur ses différents modes multijoueur, sur la dimension compétitive et sur la fédération d'une communauté au fil des épisodes. La volonté d'Activision de ne pas vouloir priver d'un multijoueur, les possesseurs de consoles d'anciennes générations, démontre que l'éditeur ne veut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Pourtant, dans le cas de Black Ops III, les efforts de mise en scène et de scénarisation de la campagne font partie des points qui frappent en premier, avant même le gameplay, efficace sans pour autant révolutionner le genre.
Couvrir tous les secteurs
Démarrer par Call of Duty et Skylanders est d'une cohérence à toute épreuve : la première franchise vise un public ado et adulte (et même moins âgé, n'en déplaise au PEGI 18) tandis que la seconde vise un public principalement jeune et probablement adepte des dessins animés du matin. « C'est pour nous une autre façon de nous engager auprès de nos joueurs et fans, et nous espérons que nos productions cinématographiques et télévisuelles divertiront et enchanteront également une toute nouvelle audience » a déclaré Bobby Kotick, le président d'Activision-Blizzard, en marge de cette annonce.Alors qu'Activision n'a encore sorti aucun « vrai » film, le studio a finalement déjà fait ses preuves. Reste désormais à savoir s'il se tournera vers une politique transmédia, en vue de développer des liens entre ses jeux et ses autres productions - réutilisant des personnages interprétés numériquement par de vrais acteurs, par exemple - ou s'il explorera des pistes différentes. Gageons que chez Activision-Blizzard Studios, on a déjà quelques idées sur le sujet.
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