Centrale nucléaire belge, pour illustration © Frédéric Paulussen - Unsplash
Centrale nucléaire belge, pour illustration © Frédéric Paulussen - Unsplash

Quatre mois après la mise à l'arrêt de son premier réacteur, le 22 février dernier, et après 43 ans de service, la centrale nucléaire de Fessenheim cessera totalement et définitivement de fonctionner dans la nuit du 29 au 30 juin 2020. Une seconde et dernière étape, qui précédera le démantèlement final du site.

En tout, une petite quinzaine de techniciens sera chargée de gérer l'arrêt progressif du second réacteur dans la nuit. L'opération doit débuter ce 29 juin à 23h30. Il sera alors question de faire baisser tranquillement les 900 mégawatts de puissance du réacteur (basé sur le principe d'eau pressurisée, qui sert aussi aux 56 autres centrales françaises, note Challenges), jusqu'à ce qu'il se stabilise aux environs de 8% de sa capacité. Une étape qui devrait être franchie le 30 juin à 2h00 du matin, et qui marquera aussi la déconnexion définitive de la centrale du reste du réseau électrique.

Un démantèlement de longue haleine

Dans l'absolu, la mise à l'arrêt de la centrale de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire française, ne sera qu'un début. Trois ans seront tout d'abord nécessaires à la seule évacuation, jusqu'en 2023, du combustible « hautement radioactif » des réacteurs. Suivra alors la période de démantèlement stricto sensu qui débutera en 2025 et s'étendra jusqu'en 2040, voire même au-delà. Il s'agira quoi qu'il en soit d'une première en France.

« C'est la première fois qu'une centrale nucléaire à eau pressurisée est arrêtée puis démantelée intégralement », assure ainsi un porte-parole d'EDF. Comme le précise Challenges, seule la centrale de Brennilis, dans le Finistère, a été démantelée de la sorte, mais elle fonctionnait à partir d'une technologie différente.

Une vieille dame « en bon état de marche »

Si la fermeture et le démantèlement du site de Fessenheim sont une victoire pour les militants écologistes et anti-nucléaires français, allemands et suisses, cette mise au rebut d'une centrale fonctionnelle est perçue comme un désastre pour la petite localité du Haut-Rhin, dont la prospérité économique en était fortement dépendante.

Fin 2017, 750 personnes travaillaient sur le site, aux côtés de 300 prestataires. Jusqu'en 2024, seule une soixantaine d'employés d'EDF resteront en poste pour superviser, notamment, l'évacuation du combustible nucléaire. Une fermeture « absurde et incompréhensible » pour le maire de Fessenheim, qui évoque pour sa part le démantèlement d'une centrale nucléaire « en bon état de marche » et qui avait « passé tous les tests de sécurité ».

Source : Challenges