Après les déclarations individuelles de scientifiques et entrepreneurs comme Stephen Hawking ou Elon Musk, c'est cette fois la communauté scientifique, rassemblée autour du Bulletin of the Atomic Scientists, de tirer la sonnette d'alarme, à travers une construction des plus symboliques : l'Horloge de la fin du monde. Cette dernière, mise en place il y a 69 ans, soit au début de la Guerre Froide, illustre les inquiétudes permanentes des chercheurs au sujet de la prolifération du nucléaire, des tensions internationales, des changements climatiques ou de l'évolution technologique. Plus elle se rapproche de minuit, et plus une catastrophe est censée être imminente.
Au fil des années, la grande aiguille de l'horloge avance ou recule : elle affichait 23h53 en 1947, 23h48 en 1963 et 1972, ou encore, 23h43 en 1991. En 1953, l'heure est montée jusqu'à 23h58, tandis que 1984 et 2015 affichaient 23h57. Et l'heure symbolique va rester ainsi, a expliqué mardi le conseil d'administration du Bulletin of the Atomic Scientists. « Le monde en est au même stade qu'en 1983, lorsque les tensions américano-russes étaient à leur plus haut niveau depuis des décennies » a estimé le physicien Lawrence Krauss. La modernisation nucléaire, les tensions internationales, mais également le réchauffement climatique justifieraient, selon les scientifiques, que l'horloge n'évolue pas cette année.
« La lutte contre le changement climatique débute à peine » a ajouté Lawrence Krauss, qui estime que le résultat de la COP21 qui s'est récemment tenue à Paris « témoigne davantage de l'expression d'une grave préoccupation » que d'une « bonne nouvelle ». De manière générale, les chercheurs alertent contre une situation globale qui semble se dégrader de plus en plus. Le site Web du Bulletin consacre une page entière à la fameuse Doomsday Clock et aux différents paramètres pris en compte pour justifier de l'heure affichée.
.@BulletinAtomic moves the #DoomsdayClock three minutes closer to midnight...
But what does it all mean?
https://t.co/MoZ3K8uvcN
— AJ+ (@ajplus) 23 Janvier 2015
« Si nous ne changeons pas notre façon de penser, l'humanité reste en grave danger » a alerté une nouvelle fois Lawrence Krauss. L'inquiétude autour du nucléaire est notamment au coeur de bien des discours de scientifiques.