Les participants ont observé les gestes d'un personnage virtuel à leur image. Voir bouger leur avatar leur a permis de faire corps avec lui. L'expérience s'appuyait en réalité sur deux avatars différents. Le premier était adulte et faisait preuve de compassion. L'exercice consistait à réconforter un enfant en pleurs.
Pour faire ressentir cette compassion aux participants, les rôles ont ensuite été inversés : ils se sont glissés dans la peau de l'enfant virtuel et ont vu leur propre avatar adulte leur témoigner de la compassion. Cette courte expérience, d'une durée de huit minutes, a été répétée trois fois à une semaine d'intervalle.
Un mois plus tard, l'équipe a remarqué que neuf individus avaient vu l'intensité de leurs symptômes dépressifs diminuer. Sur ces neuf personnes, quatre ont considéré que leurs symptômes avaient baissé d'une manière significative.
Les chercheurs ont également remarqué que les patients faisaient preuve d'une plus grande compassion à l'égard d'eux-mêmes et se montraient moins sévères dans l'autocritique, deux attitudes négatives que l'on retrouve chez les dépressifs.
Si ces résultats semblent prometteurs, un test d'une envergure si peu importante et sans groupe témoin pose des limites, ce qui ne permet pas aux chercheurs d'affirmer que la réduction des symptômes était bien liée à l'utilisation de la réalité virtuelle.
« Nous espérons approfondir cette technique et conduire un test à une autre échelle afin d'en vérifier de façon plus certaine les avantages cliniques. Si un bénéfice important est observé, alors cette thérapie aura un grand potentiel ». a déclaré le professeur Mel Slater, coauteur de l'étude. Ce dernier ajoute que l'offre récente de systèmes de VR abordables à installer chez soi permet d'imaginer la généralisation de cet usage thérapeutique.