Améliorer le suivi post-opératoire, merci le smartphone !
En France, certains patients ayant reçu un traitement contre le cancer du poumon (une ablation ou une chimiothérapie) peuvent d'ores et déjà communiquer avec leur médecin via une application mobile ou un espace web accessible depuis un ordinateur, pour ceux qui ne possèdent pas de smartphone. Une fois par semaine, le patient lance l'application et répond à une dizaine de questions sur son état général. Il est amené à auto-évaluer sa faiblesse, sa déprime, la sévérité de sa toux, de son essoufflement, de sa douleur... Il peut aussi renseigner des données de mesures chiffrées, comme sa fièvre ou son poids. Analysées par un médecin, ces informations peuvent servir à détecter très tôt une rechute. Lorsque les premiers signes sont décelés, le patient est pris en charge rapidement. A l'inverse, dans le cadre d'un suivi post-traitement traditionnel, des scanners sont prévus tous les trois à six mois. Un an après le début de l'expérimentation, 75 % des patients équipés de cette application étaient encore en vie, contre seulement 49 % qui ne l'étaient pas.Cette solution innovante, développée par le docteur Fabrice Denis, du Centre de cancérologie Jean-Bernard (Le Mans), permet donc de réduire les coûts tout en détectant une rechute plus rapidement. L'application a été présentée à la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago. Toutefois, ne disposant pas encore de l'agrément du ministère de la Santé, elle ne peut pas encore être déployée à grande échelle en France.
Réaliser des diagnostics avec un équipement basique, c'est mieux que rien
Une autre application, développée par des chercheurs de l'université de Stockholm (Suède) et de l'université de Californie - Los Angeles (Etats-Unis), permet au médecin d'utiliser son smartphone en guise de microscope. Ainsi, au lieu de contraindre le patient à se déplacer jusqu'au laboratoire, des mutations tumorales peuvent être détectées au chevet même du patient. Pour cela, le smartphone, qui sert de capteur grâce à sa caméra, est relié à un module imprimé en 3D. Celui-ci possède une LED pour l'éclairage et deux diodes lasers pour l'imagerie en fluorescence. Une fois l'ADN prélevé, le smartphone est muni d'une lentille qui en fait un microscope, et l'observation peut commencer. Ce microscope artisanal est à même de détecter des mutations sur des gènes dont l'expression favorise la survenue d'un cancer.Ce dispositif n'est bien sûr pas aussi fiable qu'une analyse dans un laboratoire de microbiologie classique et ne saurait être utilisé dans une grande ville dans un pays développé. En revanche, dans des zones reculées ou des pays du tiers-monde, cet équipement, qui coûte moins de 500 euros l'unité, pourrait très bien avoir sa place. A terme, ses inventeurs espèrent l'adapter au diagnostic de maladies bactériennes et à la recherche de marqueurs génétiques associés à une résistance aux antibiotiques.
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