Une expérience sur des souris ouvre la voie à la reproduction dans l’espace

Emilia CAPITAINE
Publié le 23 mai 2017 à 14h32
Du sperme conservé pendant près d'un an dans la station spatiale ISS a donné naissance sur Terre à des souriceaux en parfaite santé.

Du sperme lyophilisé dans l'espace donne naissance à des souris en bonne santé

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS, des souris fertilisées par du sperme lyophilisé pendant près d'un an dans la station ISS ont donné naissance à des souriceaux en bonne santé. L'objectif de cette expérience était de voir si le sperme subissait des modifications de son ADN lorsqu'il était en orbite autour de la Terre. Sur l'ISS, le niveau de radiation est 10 à 100 plus élevé que sur la Terre et les parties du corps les plus sensibles à cette exposition sont les organes génitaux.

Le sperme qui est resté pendant 288 jours dans l'ISS présentait des lésions de l'ADN par rapport à du sperme qui serait resté sur Terre. Néanmoins, cela n'a pas affecté sa capacité à fertiliser des ovules une fois de retour sur notre planète. Cela n'a pas non plus eu d'impact sur la santé des souriceaux, même si ces derniers présentaient quelques différences mineures par rapport aux nouveau-nés issus d'un sperme resté sur Terre.

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Crédits:PNAS


Un premier pas vers la reproduction dans l'espace

Comprendre la façon dont la radiation affecte les organes reproducteurs est la première étape avant de savoir si la reproduction dans l'espace est possible. Mais cette expérience ne s'est adressée qu'à une partie du problème. L'autre interrogation majeure porte sur la façon dont un fœtus évoluerait dans un environnement sans gravité. Interrogée par The Verge, Dorit Donoviel, chercheuse associée au Centre de médecine spatiale de l'université Baylor, confie "Personne n'est jamais tombée enceinte et n'a jamais eu un bébé dans l'espace. Une expérience idéale serait que des souris s'accouplent dans l'espace et aient des petits, mais je ne sais même pas si l'accouplement est possible pour des souris dans un environnement sans gravité".

Une autre limite de l'expérience est qu'elle ne mesure pas l'ampleur de l'exposition du sperme aux radiations du soleil, qui aurait lieu lors d'une mission sur Mars par exemple. En effet, sur Terre, deux barrières nous protègent de la radiation : l'atmosphère et le champ magnétique autour de notre planète, aussi appelé magnétosphère. L'ISS est situé en dehors de l'atmosphère, ce qui l'expose davantage à la radiation, mais elle est à l'intérieur de la magnétosphère, qui offre beaucoup de protection. Quiconque voyage dans des destinations spatiales lointaines est donc exposé à des particules fortement excitées qui peuvent causer bien plus de dégâts sur l'ADN.

Vous l'aurez compris, si cette première expérience est une réussite, le chemin est long et les problèmes non résolus, nombreux avant d'envisager la reproduction dans l'espace.


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