Un continent "perdu" de la taille du Groenland vient d'être découvert

Benoît Théry
Publié le 22 septembre 2019 à 00h30
Terre continents
© Pixabay

Si vous avez déjà voyagé dans la région où se trouvent actuellement la Grèce, la Croatie, la Turquie et l'Italie, il est possible que vous ayez marché sur ce qu'il reste d'un ancien continent.

Ce continent, nommé Grand Adria, s'est séparé d'un super-continent déjà connu, Gondwana, il y a des centaines de millions d'années.

Un territoire grand comme le Groenland

C'est une équipe internationale de géologues d'Utrecht, d'Oslo et de Zurich qui est parvenue à repérer et reconstruire le continent « perdu ». Le terme n'est pas exagéré, dans le sens où Grand Adria, une section continentale de la taille du Groenland, a essentiellement glissé sous l'Europe.

Il y a plusieurs centaines de millions d'années, Grand Adria faisait partie de ce qui est actuellement l'Afrique du Nord. Mais, il y a 240 millions d'années environ, cette section a commencé à se séparer de l'Afrique et, il y a environ 120 millions d'années, à plonger dans le manteau terrestre (mouvement de subduction), sous l'Europe.

De ce vaste espace, il ne reste de visible aujourd'hui qu'une bande de terre allant de Turin à la pointe de la botte italienne, en passant par la mer Adriatique. Le chercheur Douwe Van Hinsbergen, de l'Université d'Utrecht, dit : « Oubliez l'Atlantide. Sans le savoir, de nombreux touristes passent leurs vacances chaque année sur le continent perdu de Grand Adria ».


« Un désordre géologique »

La découverte de cet ancien continent, dont une grande partie se trouvait sous l'eau et intégrait un archipel d'îles, a été rendue possible par une étude coordonnée de l'histoire des chaînes de montagnes et de la tectonique des plaques, la région méditerranéenne étant particulièrement complexe.

Douwe Van Hinsbergen l'explique : « La région méditerranéenne est tout simplement un désordre géologique, où tout est courbé, brisé et empilé ». Le scientifique explique chez Science Mag la difficulté de la tâche : entre autres, l'équipe aurait ainsi passé plus de 10 ans, dans une zone allant de l'Espagne à l'Iran, à collecter des informations venant d'échantillons ayant potentiellement appartenu à Grand Adria.

L'équipe de chercheurs, en particulier l'Université d'Utrecht, a utilisé le logiciel GPlates, spécialisé dans la reconstruction de la tectonique des plaques. « Nous avons épluché la zone couche par couche, remontant dans le temps jusqu'au jurassique, il y a environ 240 millions d'années, quand Grand Adria a commencé à évoluer en un continent indépendant ». Avant cela, Grand Adria faisait partie intégrante du supercontinent de la Pangée.


Si l'essentiel de la plaque n'est plus visible, une partie est encore perceptible. Douwe Van Hinsbergen ajoute : « Le reste de la plaque continentale, qui faisait environ 100 kilomètres d'épaisseur, a plongé sous le sud de l'Europe, où on peut toujours le localiser grâce à des ondes sismiques jusqu'à une profondeur de 1 500 kilomètres ».

Source : Forbes.
Benoît Théry
Par Benoît Théry

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Commentaires (2)
Seb33300

Il faut aussi relire les titres
“Un territoire grand le Groenland”

Niverolle

Et oui, le sommet du cervin n’est pas un suisse mais africain… Donc si je résume, à l’origine la plaque apulienne [ ou adriatique -> https://fr.wikipedia.org/wiki/Plaque_adriatique ] était plus étendue que ce que l’on soupçonnait précédemment ?

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