Transformer les câbles sous-marins de télécommunications en sismographes. Cette idée peut paraître saugrenue, mais c'est pourtant ce qu'est parvenue à accomplir une équipe de scientifiques. Cette nouvelle méthode pourrait bien révolutionner le domaine de la sismologie.
Actuellement, la majorité des équipements de mesure des séismes se trouve sur terre. Alors que les océans recouvrent plus de 70 % de la surface du globe et abritent une forte activité tectonique, cela laisse un très vaste espace sans surveillance. Toutefois, cette découverte pourrait bien changer la donne.
Transformer les câbles en fibre optique sous-marins en sismographes
Des centaines de milliers de kilomètres de câbles en fibre optique sont installés au fond des océans, c'est notamment grâce à eux que vous pouvez surfer sur la toile quotidiennement. Afin de transmettre les données, ces câbles utilisent la lumière, et c'est justement grâce à cette dernière qu'une équipe de chercheurs de l'université de Californie à Berkeley souhaite les transformer en un véritable réseau de sismographes sous-marins.En effet, dès lors qu'un câble bouge, ne serait-ce qu'un nanomètre, cette lumière va se disperser et se déformer. C'est en observant ce phénomène que les chercheurs peuvent déterminer une activité sismique avec une grande précision. Ils ont testé leur nouvelle méthode dans la baie de Monterey, où se trouve un câble de 50 kilomètres reliant un centre de recherche océanique et des équipements de mesure sous-marins, entre lesquels il transmet des données et informations.
« À la frontière de la sismologie »
Cette méthode consiste à envoyer de petites impulsions laser depuis un instrument le long du câble afin d'en mesurer l'activité, comme les chercheurs l'ont expliqué dans leur étude parue dans la revue Science. Ils sont ainsi parvenus à détecter un mouvement causé par un tremblement de terre de 3,4 de magnitude ainsi qu'à établir une carte de failles sismiques connues, mais qui n'avaient jusqu'alors pas pu être cartographiées. Enfin, ils ont décelé des mouvements hydrauliques supposément causés par une activité sismique. Cette nouvelle technologie possède en outre un atout de taille : le dispositif de mesure n'a qu'à être placé à l'extrémité du câble.Qualifiée d'étude « à la frontière de la sismologie » par Jonathan Ajo-Franklin de l'université de Berkeley, cette découverte ouvre de nouvelles portes à la recherche sur les plaques tectoniques dans le monde. Elle pourrait ainsi nous permettre de beaucoup mieux les cartographier, et même de découvrir de nouvelles failles ou de détecter des séismes bien plus rapidement, mais aussi de prévenir des tsunamis. Désormais, les scientifiques s'attellent à faire fonctionner cette technologie sur d'autres câbles sans interférer avec les données qu'ils transmettent.
Source : TechCrunch.