Les opérateurs de satellites vont pouvoir s’abonner à un nouveau service privé pour le suivi de leurs précieux appareils : LeoLabs et ses radars suivent et avertissent des risques potentiels à l’avance.
Un marché nouveau, à l'heure de l'épineux sujet de la gestion des débris en orbite ?
Satellite droit devant !
Basée dans la Silicon Valley, la start-up LeoLabs a mis en ligne son nouveau service, baptisé sobrement « LeoLabs Collision Avoidance ».
Grâce à ses trois grands radars basés au sol, l'entreprise entretient en effet un catalogue privé très précis de tous les véhicules et débris actuellement en orbite basse (jusqu'à environ 1 200 km d'altitude), qu'elle peut alimenter de façon indépendante, sans avoir à se reposer sur les sources gouvernementales… Un fait somme toute pratique, car ces dernières ne communiquent pas les coordonnées orbitales de leurs satellites les plus secrets.
Les installations au sol de LeoLabs assurent ainsi un suivi régulier de la position de plusieurs milliers d'objets, dont certains ne mesurent que quelques centimètres de long.
Réaction rapide
Pour un opérateur de satellite, ou d'une constellation de satellite de quelques unités (jusqu'à Starlink et ses centaines de véhicules), des passages de débris à quelques kilomètres, voire à quelques centaines de mètres ont lieu régulièrement. Les grandes agences émettent d'ailleurs des bulletins en cas d'alerte… Si ces dernières sont répertoriées, ce qui n'est pas toujours le cas.
Ce nouveau service LeoLabs vise donc à informer les clients plus régulièrement de ce qui approche leurs satellites, afin de leur permettre de manœuvrer à l'avance ou de suivre la situation au plus près… Y compris en calculant l'influence d'une manœuvre, sur le court ou moyen terme ! « En cas de détection, les entreprises clientes pourront évaluer différents scénarios pour trouver la meilleure solution », argumente le P.-D.G. de LeoLabs, Dan Ceperley.
Un vrai modèle économique
D'ici peu, LeoLabs disposera de six sites radar au sol, avec la capacité de documenter jusqu'à 250 000 objets en temps réel dans son catalogue, y compris des débris pouvant mesurer seulement deux centimètres. Un argument technique et économique de poids, puisque ces données pourraient être utilisées pour des polices d'assurance et intéresser grands et petits acteurs de constellations en orbite basse….
Les performances techniques de LeoLabs sont d'ailleurs au niveau de celles des meilleurs gouvernements. Ce dernier point pourrait d'ailleurs donner lieu à quelques restrictions concernant les données que la start-up peut collecter ou diffuser : les images radar de certains satellites (ou de la petite navette de la défense américaine X-37B) ont déjà fait couler beaucoup d'encre par le passé…
Source : Space News