Kinéis déploie les 5 premiers satellites de sa constellation française pour l'Internet des objets

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 21 juin 2024 à 19h18
Une partie de l'équipe qui a préparé ces 5 premiers satellites arrivés en orbite le 20 juin © Kineis / T. De Prada / 2024
Une partie de l'équipe qui a préparé ces 5 premiers satellites arrivés en orbite le 20 juin © Kineis / T. De Prada / 2024

Pour sa première mission intitulée « No Time Toulouse », l'entreprise a envoyé grâce à une fusée de Rocket Lab les premières unités de sa constellation de connectivité des objets (IoT) et à l'identification des transpondeurs des navires (AIS). De petites unités très performantes, qui sont elles aussi made in France !

C'était un double événement en Nouvelle-Zélande ce 20 juin. L'opérateur de fusées Rocket Lab célébrait son 50e décollage de la petite fusée Electron. Une véritable success-story pour un « micro-lanceur » qui n'a tenté son premier vol orbital qu'en 2016, et qui a réussi à décoller environ une toutes les trois semaines pour l'orbite basse cette année.

Pour l'occasion, Rocket Lab a amplement communiqué sur cette campagne de vol au service d'un client français, la start-up Kinéis, qui envoyait pour l'occasion ses 5 premiers satellites vers l'espace.

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Décryptage

Petit satellite, haut potentiel

Kinéis est une entreprise issue d'un acteur historique du spatial français, CLS (Collecte Localisation Satellites), qui s'occupe du système Argos et le commercialise. Elle prépare depuis plusieurs années sa constellation de 25 satellites consacrés à l'IoT (l'Internet des objets), de petites unités de 28 kilos chacune que l'on peut reconnaître facilement avec leur look inimitable.

En effet, elles ont une antenne UHF (issue de travaux avec le CNES) sur l'avant, qui leur donne un aspect particulier et qui permet de communiquer sur une fréquence particulière avec de petites balises au sol, en émission comme en réception. Une autre antenne spécifique permet de collecter les émissions de données AIS, les transpondeurs des navires.

Les satellites, très compacts et plutôt haut de gamme, sont équipés d'une propulsion électrique, de panneaux solaires déployables, et ils sont conçus en France, dans les locaux d'une autre pépite française très dynamique, Hemeria.

Ils ne font pas le café, mais tout le reste, oui © Kinéis

La revanche des Toulousaing

Logique, donc, que la mission s'appelle « No Time Toulouse » lorsqu'autant d'acteurs sont situés autour de la ville rose ! C'est le grand saut pour Kinéis, après quelques années difficiles pour la conception et la préparation de son marché. Les satellites sont en effet des relais, et il a également fallu préparer vingt stations au sol.

Avec l'ensemble des 25 satellites (il faudra donc encore 4 tirs de Rocket Lab, tous prévus cette année), la couverture sera globale, et les messages émis seront reçus sur les serveurs des clients en quasi-temps réel. Pipelines, marchandises à haute valeur ajoutée, stations isolées, bouées : Kinéis compte sur un marché de la data en pleine expansion. Place désormais aux premiers tests, à 650 kilomètres d'altitude !

Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (10)
spark90

Allez, on poubellise encore un peu plus l’espace !!

F_Bombyx

Pour l’instant, c’est surtout les américains-chinois-russes qui ont « empoubellé » l’espace…
QQN connais un toulousaing?
Je ne comprends pas

juju251

Le sous-titre « La revanche des Toulousaing » m’a bien fait marrer ! :grin:

Encore une belle réussite pour le petit lanceur Electron de Rocket Lab. :slight_smile:
Je l’aime bien ce lanceur avec sa belle robe noire (ça change un peu :smiley: ) qui devient blanche lors du remplissage des réservoirs (glace sur les parois).

Et le bruit des moteurs Rutherford au décollage. :purple_heart:
Autre chose que j’aime bien chez Rocket Lab, les noms et logos de missions.

F_Bombyx

OK j’ai pigé Toulousaing c’est la prononciation

recherche google

F_Bombyx

SVP pas de french bashing

julla0

Rocket Lab n’est pas Français…

juju251

Non, mais Kineis, oui.

Martin_Penwald

Ça va couvrir les régions polaires aussi ?

Donc, a priori, ce sont des concurrents de Swarm (https://swarm.space qui a été racheté par SpaceX il y a quelques années). De ce que j’en comprends, le service Swarm est assuré par les satellites Starlink, qui pour l’instant ne couvre pas les régions polaires (mais ça devrait arriver).

Avec un abonnement minimal Swarm (quelque chose comme 5 dollars/mois), on peut transmettre environ 750 messages de 192 octets chacun, et en recevoir 60 par mois, mais pas plus de 10 par jour. C’est un peu limité, mais ça correspond assez à une solution qui m’irait.
En gros, je souhaite avoir une sorte de SMS over Swarm.
J’attends de voir ce que Kineis va proposer.

Martin_Penwald

25 satellites, c’est moins que Iridium, GPS, Glonass ou Galileo. C’est pas ça qui va changer quoique ce soit à la pollution orbitale à côté de Starlink ou OneWeb.

Martin_Penwald

C’est un Toulousain à qui on a donné un blanc-seing.