Une partie de l'équipe qui a préparé ces 5 premiers satellites arrivés en orbite le 20 juin © Kineis / T. De Prada / 2024
Une partie de l'équipe qui a préparé ces 5 premiers satellites arrivés en orbite le 20 juin © Kineis / T. De Prada / 2024

Pour sa première mission intitulée « No Time Toulouse », l'entreprise a envoyé grâce à une fusée de Rocket Lab les premières unités de sa constellation de connectivité des objets (IoT) et à l'identification des transpondeurs des navires (AIS). De petites unités très performantes, qui sont elles aussi made in France !

C'était un double événement en Nouvelle-Zélande ce 20 juin. L'opérateur de fusées Rocket Lab célébrait son 50e décollage de la petite fusée Electron. Une véritable success-story pour un « micro-lanceur » qui n'a tenté son premier vol orbital qu'en 2016, et qui a réussi à décoller environ une toutes les trois semaines pour l'orbite basse cette année.

Pour l'occasion, Rocket Lab a amplement communiqué sur cette campagne de vol au service d'un client français, la start-up Kinéis, qui envoyait pour l'occasion ses 5 premiers satellites vers l'espace.

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25 décembre 2023 à 17h00

Décryptage

Petit satellite, haut potentiel

Kinéis est une entreprise issue d'un acteur historique du spatial français, CLS (Collecte Localisation Satellites), qui s'occupe du système Argos et le commercialise. Elle prépare depuis plusieurs années sa constellation de 25 satellites consacrés à l'IoT (l'Internet des objets), de petites unités de 28 kilos chacune que l'on peut reconnaître facilement avec leur look inimitable.

En effet, elles ont une antenne UHF (issue de travaux avec le CNES) sur l'avant, qui leur donne un aspect particulier et qui permet de communiquer sur une fréquence particulière avec de petites balises au sol, en émission comme en réception. Une autre antenne spécifique permet de collecter les émissions de données AIS, les transpondeurs des navires.

Les satellites, très compacts et plutôt haut de gamme, sont équipés d'une propulsion électrique, de panneaux solaires déployables, et ils sont conçus en France, dans les locaux d'une autre pépite française très dynamique, Hemeria.

Ils ne font pas le café, mais tout le reste, oui © Kinéis

La revanche des Toulousaing

Logique, donc, que la mission s'appelle « No Time Toulouse » lorsqu'autant d'acteurs sont situés autour de la ville rose ! C'est le grand saut pour Kinéis, après quelques années difficiles pour la conception et la préparation de son marché. Les satellites sont en effet des relais, et il a également fallu préparer vingt stations au sol.

Avec l'ensemble des 25 satellites (il faudra donc encore 4 tirs de Rocket Lab, tous prévus cette année), la couverture sera globale, et les messages émis seront reçus sur les serveurs des clients en quasi-temps réel. Pipelines, marchandises à haute valeur ajoutée, stations isolées, bouées : Kinéis compte sur un marché de la data en pleine expansion. Place désormais aux premiers tests, à 650 kilomètres d'altitude !