ISS

On peut le dire, la publicité est désormais partout : une grande marque de cosmétique s'apprête à investir la station spatiale internationale pour mettre en valeur ses produits.

Après Pizza Hut et KFC, c'est la marque américaine Estée Lauder qui verra un de ses produits s’envoler dans l’espace, dans le but de rapporter des images prises depuis l'ISS. D’autres marques, notamment d'articles de sport, devraient à leur tour expédier prochainement des produits.

Un sérum en apesanteur

La possibilité d’embarquer des produits dans un but commercial à bord de l’ISS fait suite à la décision de la NASA, en juin 2019, d’ouvrir la station au tourisme ainsi qu’à la publicité. Si aucun voyage dans l’espace embarquant un touriste en mal de nouvelles expériences n’a pour le moment eu lieu, certaines marques se sont décidées à tenter l’aventure en confiant quelques produits aux astronautes pour leurs prochaines missions spatiales.

Initialement, la NASA, elle, se projetait davantage avec des entreprises de biotechnologie ; ses vœux n’ont visiblement pas été exaucés. Pour le moment, ce sont des entreprises de sport et de cosmétiques qui s’apprêtent à concrétiser ce nouveau format de publicité. La société Space Commerce Matters a ainsi signé un contrat avec la NASA pour l’envoi d’un lot de dix flacons d’un nouveau sérum concocté par Estée Lauder.

Pour promouvoir les produits, les astronautes à bord de la station spatiale seront mis à contribution. Les scientifiques seront notamment invités à produire des vidéos et photographies des précieuses bouteilles dans le décor pour le moins atypique de l’ISS, une mission qui diffère de leurs taches habituelles mais qui leur rapportera près d’une quinzaine de milliers d’euros par heure de travail. Un petit job plutôt rentable donc.

En revanche, les astronautes ne devraient pas se montrer à l’écran : ils ne sont en effet pas autorisés à utiliser leur image pour faire de la publicité. Le nom de la NASA ne pourra pas non plus être exploité par la suite dans un film publicitaire. En tout, Space Commerce Matters a dépensé 108 000 euros pour obtenir des images exceptionnelles de ces flacons – que l’on imagine flottants gracieusement dans la station sur fond d’envoûtants cieux étoilés.

La célébrissime marque de sport Adidas a également fait savoir qu’elle aimerait expédier un lot d’équipements à bord de l’ISS. Selon le New Scientist, la société allemande devrait envoyer des vêtements, des articles de sport mais surtout des baskets pour que les astronautes puissent les essayer et effectuer leurs séances d’exercice physique dans de meilleures conditions.

Élargir les sources de financement à des horizons plus vastes

En plus d’être bientôt le lieu de tournage d’une campagne publicitaire, la station spatiale internationale accueillera, dès novembre, de petits objets souvenirs, envoyés dans l’espace pour être revendus à leur retour sur Terre. Des marque-pages, des auto-collants, des écussons et autres babioles du même type embarqueront bientôt pour une destination hors du commun pour ensuite être proposés à la vente à des prix pouvant grimper jusqu’à 399 euros… Oui, il faut ce qu’il faut pour s'offrir un objet qui a côtoyé les étoiles.

Pour la NASA, l’objectif est de trouver de l’argent pour financer la recherche. Un membre de l’agence spatiale américaine a ainsi expliqué au New Scientist que cette dernière allait « régulièrement ajuster les prix afin
de couvrir, à terme, l’ensemble de ses frais
 ».

Enfin, la NASA s’ouvre au business du divertissement en devenant la toile de fond du prochain film réalisé par Doug Liman. L’acteur Tom Cruise a ainsi reçu l’accord de l’agence spatiale et rejoindra l’ISS en octobre 2021 pour un tournage de haut vol aux côtés de Liman et du pilote Michael Lopez-Alegria. En outre, il y a quelques jours nous apprenions qu'une société de production américaine prévoyait d'envoyer le gagnant d'une émission de télé-réalité dans l'espace…

Cette ouverture à des financements de divers horizons - en plus de rendre toujours plus populaires les missions spatiales américaines et de donner le sentiment au public que la conquête de l’espace les concerne directement – reste une stratégie financière avant tout, visant donc à fournir des moyens supplémentaires, pour la recherche spatiale.