La pollution lumineuse provoquée par les satellites artificiels n’est pas nouvelle. Une récente étude scientifique démontre cependant que le phénomène aurait plus de conséquences que prévu, notamment du fait de sa considérable accélération ces dernières années.
Outre la pollution lumineuse, les satellites et débris spatiaux entraineraient des risques d’interférences radios et de dégradation de l’imagerie spatiale.
Un phénomène qui s’accélère
Le sujet de la pollution spatiale agite la communauté scientifique depuis les débuts des programmes spatiaux américains et soviétiques. Pendant longtemps, le principal problème restait celui de la sécurité en orbite, où les risques de collisions augmentent au fil des années. Mais un autre sujet d’inquiétude est apparu plus récemment : celui de la pollution lumineuse.
Largement exacerbée par la mise en orbite de nouvelles méga-constellations, comme le réseau Starlink de SpaceX ou encore OneWeb, cette pollution lumineuse perturbe énormément le travail des astronomes. Mais jusqu’à présent, son impact global restait sous-estimé. C’est en tout cas ce qu’estime une équipe de chercheurs répartis entre la Slovaquie, l’Espagne et les Etats-Unis, et qui ont adopté une nouvelle approche.
Plutôt que de prendre en compte les effets individuels de chaque source de pollution lumineuse sur telle ou telle observation scientifique, l’étude publiée dans le Monthly Notices of the Royal Astronomical Society Letters modélise la contribution générale de l’activité orbitale à la luminosité nocturne. Et, loin d’être marginale, l’activité humaine dans l’espace entrainerait la même luminosité diffuse que la Voie Lactée !
Une liste à rallonge d’effets indésirables
Pour l’heure, l’impact global de cette pollution lumineuse reste difficile à évaluer. D’une part, il faudra que d’autres recherches confirment et approfondissent les récentes études. D’autre part, l’accélération du processus viendra complexifier la rédaction des conclusions.
Toutefois, outre les risques de collusion et l’impact sur l’observation astronomique depuis la Terre, les chercheurs associés évoquent plusieurs pistes problématiques. Ainsi, la pollution lumineuse pourrait perturber le travail des satellites d’observation de la Terre, en créant des interférences visuelles à basse altitude. L’augmentation des satellites et débris pourrait aussi perturber la diffusion électromagnétique en dehors du spectre lumineux visible, notamment dans les bandes infrarouges ou sur certaines fréquences radios.
Enfin, la généralisation des constellations, couplée à la pollution lumineuse terrestre qui camoufle déjà de nombreuses étoiles, pourrait aussi avoir un impact sur la faune. Certains animaux utilisent en effet les étoiles pour se repérer pendant les migrations. Pour d’autres, les phases sombres de la nouvelle lune peuvent jouer un rôle essentiel à leur cycle de repos ou de reproduction. Autant d’effets encore méconnus des impressionnants déploiements spatiaux en cours…
Source : Dark Sky