Des scientifiques annoncent avoir mis au point une technique qui permet de détecter les débris spatiaux y compris en plein jour. Elle ferait ainsi passer la durée quotidienne d’observation depuis la Terre à 22 heures, contre 6 avec la méthode actuelle.
Une orbite terrestre encombrée
Depuis maintenant un peu plus de 60 ans, l’orbite terrestre est polluée par de multiples débris spatiaux liés à l’activité humaine. Il faut dire que depuis le lancement du premier satellite en 1957, Sputnik 1, des centaines d’engins ont suivi. Or, la plupart d’entre eux sont toujours au-dessus de nos têtes ; certains sont entiers, d’autres en petits morceaux. Au total, pas moins de 500 000 objets errent actuellement dans l’orbite terrestre. Les tailles de ces objets sont variables, puisqu’ils vont de la simple vis au réservoir de carburant d’une fusée.
Forcément, ces multiples débris entraînent de sérieux risques de collisions. Par exemple, en janvier dernier, la communauté spatiale a observé deux satellites, inactifs depuis 35 ans, se frôler en passant à moins de 50 mètres l'un de l'autre.
Pour scruter ce manège incessant depuis le sol, les scientifiques ont recours à une technique basée sur des lasers. Le problème, c’est qu'elle n’accorde que six heures d’observation quotidiennement. En effet, ce procédé n’est fonctionnel qu’au crépuscule, lorsque la station de détection sur Terre est plongée dans l'obscurité et que les débris sont encore illuminés par le Soleil.
Bonne nouvelle, une équipe de chercheurs déclare avoir élaboré une nouvelle méthode, affranchie de ces contraintes. Elle est ainsi capable d’offrir 22 heures d’observation chaque jour.
Plus d’heures d’observation grâce à un filtre
Cette technique, toujours au stade expérimental, a été mise au point par une équipe de l’Institut de recherche spatiale de l’Académie autrichienne des sciences. Elle combine un détecteur télescopique et un filtre qui augmente le contraste des objets afin de les rendre observables même en plein jour. Elle s’accompagne d’un logiciel de détection en temps réel qui détermine à quel moment certains objets sont visibles afin de faciliter le travail des chercheurs.
Michael Steindorfer, un membre de l’équipe, précise que leur méthode devrait nettement améliorer la localisation des débris et réduire la zone de ciel à scruter. En effet, il explique que la technique "pourrait contribuer de manière significative à l'amélioration des prévisions orbitales en matière de collision ou pour de futures missions de nettoyage des débris spatiaux".
À propos de cette évocation de futures missions de nettoyage, précisons que pour le moment, "les balayeurs de l’espace" n’existent pas. Ils devraient toutefois prendre vie dans les prochaines années. L’Agence Spatiale Européenne a notamment un programme baptisé ClearSpace qui prévoit de faire décoller un premier "chasseur de débris" ClearSpace-1 vers 2025.
Source : Phys.org