Le 15e vol d’essai de la fusée New Shepard de Blue Origin pourrait avoir lieu dès demain. NS-15 devrait servir de répétition générale avant de futurs vols habités, qui pourraient débuter plus tard dans l’année.

Malgré des avancées régulières, le programme spatial de Blue Origin reste à la traîne par rapport à ses principaux concurrents privés, notamment SpaceX.

Répétition générale

À 9 h demain matin, heure de la côte est américaine, la fenêtre de tir pour le 15e essai de New Shepard devrait s’ouvrir. Il s’agira du deuxième vol de l’année, NS-14 ayant permis de tester en janvier le nouveau design de la capsule spatiale de Blue Origin ainsi que la version 4 du lanceur, qui succède ainsi à la fusée New Shepard 3. Si certains observateurs s’attendaient à un premier vol habité dès début avril, il semble finalement qu’il n’en sera rien.

© Blue Origin
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En fin de compte, NS-15 devrait servir de répétition générale pour les infrastructures au sol et pour les procédures de sécurité. Concrètement, des opérateurs humains embarqueront à bord de la capsule depuis la tour de lancement et seront sanglés sur les sièges. La capsule étant ensuite fermée, le personnel au sol et à bord procédera à la check-list, comme pour un vrai décollage.

Le faux équipage sera ensuite débarqué avant le lancement. Après le vol suborbital entièrement automatisé, il réintégrera la capsule sur son lieu d’atterrissage afin de tester l’ouverture de la trappe et les procédures d’évacuation. Pour Blue Origin, il s’agit donc de valider toutes les étapes devant mener, prochainement, à un vol de test habité.

Le piège du vol suborbital touristique

Créée en 2000, Blue Origin semble désormais proche de son objectif premier : emmener des touristes dans l’espace. Néanmoins, si des progrès sont faits chaque année, force est de constater que la société de Jeff Bezos est encore loin d’afficher les résultats de ses concurrents. Virgin Galactic a ainsi déjà réalisé plusieurs vols d’essais habités, et SpaceX, pourtant créée en 2002, dessert aujourd’hui la station spatiale internationale !

Les ambitions de Blue Origin sont pourtant impressionnantes, que ce soit avec le lanceur orbital lourd New Glenn capable de placer 45 tonnes en orbite basse ou avec l’atterrisseur lunaire Blue Moon. Mais les projets de l’entreprise restent freinés par la nature même de son activité principale : le tourisme suborbital.

Contrairement aux fusées Falcon de SpaceX, qui pouvaient se permettre d’apprendre de leurs échecs à répétition (voire qui tournaient ces échecs à l’humour dans les communications de l’entreprise), la New Shepard de Blue Origin et le SpaceShip de Virgin Galactic se doivent d’avoir une image de fiabilité exemplaire. Ce qui implique des processus de développement longs et ralentit les autres programmes.

En contrepartie, toutefois, cet accent sur la sécurité a permis à Blue Origin de concevoir des moteurs particulièrement fiables. Au point d’être sélectionnés pour le nouveau lanceur Vulcan de ULA, prévu pour un premier vol en fin d’année.

Source : Engadget