Vue d'artiste du futur LTV. Ce buggy lunaire ne sera pas pressurisé, contrairement au camion lunaire présenté par la JAXA et Toyota. Crédits : NASA
Vue d'artiste du futur LTV. Ce buggy lunaire ne sera pas pressurisé, contrairement au camion lunaire présenté par la JAXA et Toyota. Crédits : NASA

Pour mener à bien le programme Artemis dans des délais extrêmement restreints, la NASA poursuit sa collaboration avec l’industrie privée, appelée à innover sur toutes les facettes du programme lunaire. Et le LTV, la future Jeep lunaire, n’échappe pas à cette règle. Récemment, la NASA a demandé aux industriels intéressés de lui remettre des propositions techniques et commerciales innovantes pour le nouveau buggy lunaire.

Il faut dire que les conditions prévues pour Artemis seront bien plus rudes que lors des missions Apollo.

Un rover high-tech pour les astronautes d’Artemis

En février 2020, l’agence spatiale américaine avait publié une première requête d’information (RFI) au sujet du LTV, ou Lunar Terrain Vehicle. Le but était alors de récolter auprès des industriels des idées innovantes qui permettraient de mieux définir ce que serait le prochain buggy lunaire, également appelé Jeep lunaire. Architecture générale, mode de propulsion, pilotage automatique, capacités opérationnelles : toutes les idées étaient bonnes à prendre. Pour les industriels, cette première phase a permis de définir les grandes lignes de leurs futures propositions commerciales, tandis que la NASA en profitait pour affiner sa demande, en fonction de qui serait techniquement possible.

C’est ainsi que, en début de semaine, l’agence spatiale américaine a publié un nouveau RFI, plus précis et détaillé. En se basant sur les premiers retours des industriels, la NASA a pu figer certaines de ses demandes. Elle souhaite ainsi que le LTV puisse embarquer deux hommes en combinaisons pressurisées, ou bien transporter 800 kg sur une vingtaine de kilomètres, en guidage autonome. Le véhicule devra être suffisamment robuste pour fonctionner 8 heures par jour (terrestre). Surtout, son électronique et ses batteries devront être capables de résister au froid intense qui règne durant la nuit lunaire, qui peut durer jusqu’à 36 heures dans la région du pôle sud, et 14 jours terrestres ailleurs sur la surface de notre satellite. Comme la NASA le formule elle-même, on est bien loin du « buggy lunaire de votre grand-père ».

La NASA veut faire le tour des concessionnaires

Si l’agence américaine sait ce qu’elle veut, dans les grandes lignes, elle n’entend pas conduire elle-même ce programme, comme dans les années 1970. Le calendrier d’Artemis étant très serré, et ses ressources humaines limitées, la NASA espère que les industriels intéressés par le LTV lui feront des propositions techniques et commerciales innovantes et accessibles. Concrètement, la NASA souhaite faire le tour des concessionnaires, analyser les différentes propositions qui lui sont faites, et financer la ou les plus pertinentes.

Si l’achat de LTV est une option, la NASA pourrait aussi louer un service commercial auprès d’un fournisseur, qui se chargerait alors de fournir un ou plusieurs modèles de véhicules. Reste encore à voir si les industriels se bousculeront au portillon. Pour l’heure, l’alliance entre Lockheed Martin et General Motors semble l’option la plus sérieuse pour développer ce pan d’Artemis. Du moins dans un premier temps. Mais Tesla et SpaceX pourraient bien créer une nouvelle fois la surprise.

Source : NASA