Ce lundi 27 septembre, le nouveau satellite Landsat-9 a décollé depuis le site de Vandenberg en Californie. Héritier d'un programme qui a commencé en 1972, il permettra la continuité des mesures et de l'observation de la Terre pour les États-Unis. Un service devenu indispensable.
La NASA compte sur un début des opérations rapide !
Observer la Terre, comme avant
Il était temps : les retards induits par la crise sanitaire avaient repoussé le décollage de Landsat-9 à la fin du mois de septembre (y compris une étonnante pénurie d'oxygène et d'azote sur le site de United Launch Alliance à Vandenberg).
Or là-haut, en orbite, Landsat-7 s'épuise. Le satellite, présent au-dessus de la Terre depuis le 15 avril 1999, a largement dépassé sa durée de vie initiale et les vapeurs de carburant qui lui permettent de continuer à prendre des clichés de la surface ne pourront durer éternellement.
Heureusement, le décollage de Landsat-9 s'est bien passé, et pour peu que les premières captures des instruments soient bonnes, la mission sera une belle réussite pour prendre le relai. Car Lansat-9 n'est pas (en soi) une révolution : à 705 km d'altitude, il produira pratiquement les mêmes « scènes » de 185 x 185 km que son prédécesseur… L'idée ici est d'assurer la continuité d'un service.
L'excellence, c'est aussi répéter ses gammes
Landsat-9 est en effet le successeur d'une longue lignée d'observateurs de la Terre à des fins non militaires. En 1972, les États-Unis envoient en orbite Landsat-1 (il s'appelle alors ERTS-1), dont la résolution n'est pas flamboyante, mais qui va permettre d'observer le sol avec plusieurs bandes spectrales en plus du visible.
Météorologie, cartographie, gestion de l'agriculture, observation des catastrophes naturelles, urbanisation, les usages se multiplient bien vite au fur et à mesure que les données se propagent. À tel point qu'il faut bientôt assurer une continuité, parce que ces images deviennent indispensables.
L'observation de la Terre à des fins publiques est née avec Landsat (sa commercialisation, elle, nous la devons à SPOT), qui d'une génération à l'autre a su faire progresser ses capteurs pour plus d'images et de précision tout en gardant un format qui préserve l'antériorité. En effet, les « scènes » que les deux instruments OLI-2 (Operational Land Imager) et TIRS-2 (Thermal Infrared Sensor) vont capturer pourront être visualisées, comparées, assemblées avec celles des générations précédentes. Presque 50 ans d'évolution de notre planète.
Un rare décollage d'Atlas depuis la Californie !
Landsat-9 a donc rejoint la même orbite que Landsat-8, avec qui il partage des instruments similaires (TIRS a été amélioré pour ne pas reproduire un problème de lumière incidente sur le capteur). Ils poursuivront ensemble, et probablement au moins jusqu'à 2028-2030, la mission de service public de Landsat, dont les données sont gratuites et accessibles dans le monde entier.
Il faut noter que si Landsat n'arrive pas aujourd'hui à la qualité de service d'autres programmes ouverts, comme Copernicus (de l'Union européenne), l'indépendance américaine et la continuité des données sont une priorité pour la NASA et l'USGS.
Le décollage hier du lanceur Atlas V à Vandenberg a eu lieu dans la traditionnelle couche de brume de la côte californienne. La fiabilité de cette fusée n'est pas usurpée, car il s'agissait de son 78e succès consécutif, et du 50e décollage de cette version particulière, nommée « 401 ».
Après l'éjection de Landsat-9, l'étage supérieur a manœuvré durant près d'une heure avant de séparer quatre petits satellites Cubesat, puis de se désorbiter pour ne laisser aucune trace de son passage.
Source : NASA