Vue d'artiste de la future sonde émiratie. Crédits : MBRSC
Vue d'artiste de la future sonde émiratie. Crédits : MBRSC

La jeune nation, qui fête ses 50 ans, ne s'arrêtera pas à Mars ! Hier, les Émirats ont annoncé une nouvelle aventure, qui décollera en 2028. Direction Vénus, d'abord, puis sept astéroïdes de la ceinture principale entre Mars et Jupiter. Avant de se poser, en 2032, sur la surface du dernier d'entre eux.

De plus en plus d'ambition !

Voir plus loin que Mars

En février dernier, la sonde Hope freinait pour finalement entrer en orbite de la planète rouge, faisant des Émirats la cinquième puissance spatiale autour de Mars. Une grande première pour les équipes du MBRSC (Mohammed Bin Rashid Space Center) à Dubaï, et une étape spatiale de plus pour une agence qui a beaucoup d'ambition.

Envoi d'un astronaute sur l'ISS, sélection de participants pour des missions de simulation de longue durée, filières étudiantes, conception et assemblage de satellites… L'agence spatiale des UAE ne perd pas de temps et multiplie les projets (il faut dire que l'État ne manque pas vraiment de moyens).

L'agence avait déjà dévoilé un projet de rover lunaire qui doit décoller en 2022… mais elle ne s'arrête pas là ! Hier, le Premier ministre des Émirats, le Cheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, a donc communiqué sur une nouvelle mission : direction Vénus et la ceinture d'astéroïdes en 2028, un trajet de 3,6 milliards de kilomètres !

Un trajet complexe, mais passionnant

Le nom de la mission n'est pas encore connu, mais si l'annonce a eu lieu en ce mois d'octobre, c'est justement parce que les équipes scientifiques et techniques auront besoin des sept années à venir pour la préparer.

Étant donné les ambitions qu'elle déploie, il serait en effet étonnant qu'elle coûte moins que 300 millions de dollars (hors lancement), et les instruments pour ce type de mission scientifique ne sont pas disponibles du jour au lendemain. En particulier, il faut des composants qui puissent résister à un important rayonnement solaire et radiatif (environnement de Vénus) tout en survivant longtemps et en gardant leur potentiel pour livrer leurs résultats lors de sept survols consécutifs et un atterrissage. Un défi !

Le passage vers Vénus permettra cependant d'économiser beaucoup de carburant en utilisant notre « planète sœur » comme une fronde vers la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter. Les sept survols seront espacés de plusieurs mois, et l'aventure devrait culminer par un atterrissage en 2032.

L'astéroïde Vesta, orbité par la sonde Dawn. Crédits : NASA
L'astéroïde Vesta, orbité par la sonde Dawn. Crédits : NASA

Destination inconnue ?

Aucun des astéroïdes visés n'a pour l'instant été dévoilé, mais il est possible que Pallas ou Hygea (qui font partie des plus grands objets de la ceinture) en fassent partie. À moins que la NASA, dans un possible partenariat (le MBRSC a déjà de grands liens avec l'Université du Colorado) puisse militer pour de nouvelles mesures de Ceres et Vesta, visités par la sonde Dawn dans la décennie passée.

Sans trop s'aventurer, en plus de puissants imageurs, il est quasiment certain que la future mission embarquera des spectromètres infrarouges et/ou ultraviolets, ainsi que de potentiels analyseurs de poussières.

Source : Twitter