Le grand astéroïde (130) Elektra (Electre en français), qui évolue dans la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, a au moins trois petites lunes en orbite autour de lui. Une nouvelle découverte grâce aux résultats issus du Very Large Telescope (VLT) et un record… dû à des instruments toujours plus performants.
Il ne s'agit sans doute pas du seul astéroïde avec trois lunes, prévient l'équipe scientifique.
Elektra partout, Daredevil nulle part
C'est une curiosité qui jusque là échappait aux différents télescopes de plus en plus performants en service autour du monde. Le grand astéroïde Electre (182 km de diamètre en moyenne, même s'il s'agit d'un « patatoïde ») découvert à la fin du 19e siècle, évolue dans la Ceinture d'astéroïdes entre les orbites de Mars et de Jupiter.
En 2003, une équipe lui découvre une première petite lune de 6 km de diamètre grâce au télescope Keck de l'observatoire Mauna Kea (Hawaï). Et en 2014, un deuxième satellite naturel plus petit, d'environ 2 km de large est observé via le VLT (Very Large Telescope, de l'ESO au Chili). C'est en étudiant à nouveau les données de 2014, puis en ajoutant d'autres observations de 2016 et 2019 que l'astronome A. Berdeu et son équipe ont identifié une troisième lune. L'étude est publiée dans Astronomy & Astrophysics.
Une première, certes…
Il s'agirait donc bien du premier astéroïde connu avec trois lunes ! Mais probablement pas du dernier, car les astronomes et leurs puissants observatoires ont déjà en réserve d'autres candidats, périodiquement scrutés à la recherche de nouveaux satellites naturels.
Plus de 150 astéroïdes ont des lunes, ce n'est pas si rare (et souvenez-vous, d'ici cet automne, la sonde DART ira frapper l'une d'entre elles !), mais les détecter n'est pas aisé. Selon A. Fitzsimmons, chercheur interrogé par le New York Times sur le sujet, dans le cas d'Electre il s'agit probablement de débris d'une ancienne collision entre l'astéroïde et un plus petit voisin, ce qui explique aussi l'orbite exotique de cette dernière petite lune… Elle ne serait en effet pas forcément stable sur le très long terme.
Le VLT au premier plan
Si l'on assiste en ce moment à un florilège de publications scientifiques grâce aux instruments de l'ESO, ce n'est pas qu'un hasard de calendrier. L'observatoire européen VLT installé au Chili continue d'améliorer ses outils les plus performants comme SPHERE ou ESPRESSO.
Il y a trois jours, c'est le petit nouveau, ERIS, qui a produit sa « première lumière » officielle (après des tests concluants en 2021) en observant le spectre d'une étoile, HR 1756, utilisant un tout nouveau capteur et une technologie d'optique adaptative avec laser pour minimiser les effets de perturbation atmosphérique. Découvertes à l'horizon ?
Source : NY Times