Décollage d'Atlas V sous le ciel de Floride. Le moteur russe RD-180 du lanceur a beaucoup fait parler de lui. Crédits : ULA
Décollage d'Atlas V sous le ciel de Floride. Le moteur russe RD-180 du lanceur a beaucoup fait parler de lui. Crédits : ULA

Impressionnant satellite de presque 5,2 tonnes, GOES-T vient compléter les capacités de surveillance météorologique américaines depuis l'orbite géostationnaire. Ses capacités modernes seront utiles pour les prévisions quotidiennes comme pour l'évolution du climat à plus long terme.

Il restera en activité au moins 10 ans.

Go go GOES-T

L'arrivée d'un grand satellite d'observation météorologique en orbite est toujours un moment particulier. En effet, ces outils sont cruciaux pour les prévisions au jour le jour, le suivi des perturbations sur de grandes distances et des tendances sur plusieurs semaines… mais aussi pour les événements extrêmes comme les tempêtes tropicales, les nuages liés aux éruptions volcaniques, etc.

La génération actuelle des satellites GOES (Geostationnary Operational Environmental Satellite) observe également les perturbations magnétiques en orbite et la « météo solaire » grâce à des instruments dédiés. Or ces satellites, qui sont de véritables bijoux de technologie capables de scanner quasiment la moitié du globe en quelques minutes à une résolution inférieure au kilomètre, sont préparés avec plus d'une décennie d'avance, pour assurer une continuité absolue… Il s'agit donc de ne pas rater le décollage ou la mise en service !

La fusée Atlas V a décollé hier soir à 22 h 38 (Paris) pour envoyer le satellite GOES-T en orbite géostationnaire. Le travail de préparation a payé : la mission est un succès !

Catégorie poids lourds

GOES-T est le troisième appareil de la génération actuelle de satellites américains GOES (la famille complète remonte aux années 70). Fabriqué par Lockheed Martin, c'est une grande unité de 5 192 kg au décollage, dont plus de 2 tonnes de carburant, qui lui seront utiles pour rejoindre sa « place » en orbite géostationnaire et pour l'y maintenir le plus longtemps possible, entre 10 et 15 ans selon les prévisions actuelles. Il est équipé de six instruments, mais le plus important est l'ABI (Advanced Baseline Imager), qui observe la Terre dans le visible et l'infrarouge.

GOES-T était d'ailleurs censé rejoindre l'orbite il y a quelques années déjà, mais son prédécesseur GOES-S avait eu un problème après quelques semaines seulement en orbite en 2018, son ABI ne pouvant être refroidi correctement. Heureusement, cela n'a affecté que ses capacités dans l'infrarouge… mais GOES-T (qui était déjà prêt alors) avait dû être démonté et son instrument renvoyé en production.

GOES-T, avec une livrée « argentée » très esthétique ! Crédits : NASA
GOES-T, avec une livrée « argentée » très esthétique ! Crédits : NASA

Bientôt la fin de l'alphabet !

Les États-Unis maintiennent deux satellites géostationnaires en fonction en permanence, avec des unités de secours, satellites anciens aux capacités moindres qui sont « en veille ». Une fois à leur place en orbite géostationnaire, ils prennent leur nom définitif. Ainsi GOES-R est devenu GOES-16 et GOES-S s'appelle GOES-17. L'un est au-dessus de la façade atlantique du pays, et l'autre côté pacifique, ce qui couvre environ deux tiers du globe… Offrant des données ouvertes et publiques, accessibles depuis le monde entier sur le site Goes-r.gov.

GOES-T, qui vous l'avez deviné va devenir GOES-18, doit encore rejoindre son orbite opérationnelle, puis il sera mis dans une position d'attente et de tests de ses instruments, non loin d'un de ses prédécesseurs (idéal afin de comparer les données). D'ici début 2023, il devrait remplacer GOES-17 côté Pacifique. S'en suivra le décollage de GOES-U prévu en 2024 et… il faudra qu'ils soient endurants, car la prochaine génération est encore en cours de définition et ne décollera qu'entre 2032 et 2036, si tout va bien.

Source : Spacenews