Après plusieurs années d'annonces, 2022 marquerait-elle le tournant des spatioports écossais ? SaxaVord vient de recevoir le feu vert des autorités et pourrait à terme accueillir au moins trois fusées différentes, y compris celle des Français de Venture Orbital ! Mais d'autres sites sont aussi en préparation.
Direction ? Plein nord…
Des fusées en Écosse
La péninsule de Lamba Ness, nichée dans les îles Shetland, ne fait pas régulièrement l'objet d'articles de presse. Le site est pittoresque avec sa côte découpée, ses grandes prairies et son site historique abritant un vieux radar de la Royal Air Force (RAF Skaw), désactivé peu après la Seconde Guerre mondiale. Mais tout ceci devrait rapidement changer, car le site sera bientôt connu en tant que centre spatial SaxaVord.
Initiative privée (bien que soutenue par les pouvoirs publics), SaxaVord a reçu il y a quelques jours le feu vert des autorités locales : à moins que le Parlement écossais ne s'oppose explicitement au projet avant début avril, le « spatioport » devrait voir le jour. Les soutiens de SaxaVord misent en particulier sur les retombées économiques, avec une injection de 100 millions de livres sur 5 ans, environ 170 emplois locaux… et trois zones de lancement. Évidemment, étant donné l'inclinaison du site par rapport à l'Équateur, les décollages seront orientés vers le nord, pour des orbites polaires.
Et une, et deux, et trois…
Ce sont en effet trois entreprises du secteur du NewSpace mondial qui souhaitent exploiter leurs lanceurs depuis les Shetland, et ce, malgré leur inexpérience relative.
La première, et la plus locale, est Skyrora et sa fusée Skyrora-XL. Cette dernière devrait être capable d'embarquer des satellites de 315 kg jusqu'à l'orbite basse, et l'entreprise annonce pour l'instant viser la fin de l'année 2022 pour son lancement inaugural. La deuxième est ABL Space, entreprise américaine constituée par des vétérans de SpaceX et de Blue Origin, qui annonce depuis déjà quelques trimestres le décollage « imminent » de sa fusée RS-1 depuis les États-Unis. Un tir est d'ores et déjà listé depuis le site de SaxaVord pour ABL, avec six petits satellites fournis par Lockheed Martin.
Enfin, le 1er mars, c'est la start-up française VOS (Venture Orbital Space, située à Reims) qui a annoncé son partenariat avec les Écossais. L'entreprise vise des décollages de sa fusée Zéphyr sur place dès 2024, avec un rythme de lancement régulier.
Quels projets vont se concrétiser ?
L'Écosse, un paradis pour l'orbite ? On peut se poser la question. Le centre spatial du Sutherland (Sutherland Spaceport) a pour sa part déjà reçu l'an dernier le sésame pour la construction de ses installations, y compris un premier pas de tir au service de l'entreprise anglaise Orbex et de sa fusée Prime… qui attend également d'avoir les autorisations de lancement pour fin 2022.
Enfin, on peut souligner que ça ne s'arrête pas au nord : Virgin Orbit a d'ores et déjà annoncé l'arrivée de son avion 747, porteur de la fusée LauncherOne, à l'été 2022 au Centre Spatial des Cornouailles (Spaceport Cornwall), situé au Pays de Galles, pour un premier lancement « largué » hors des États-Unis.
Source : NASA