L'astéroïde Bennu, visité par la sonde OSIRIS-REx entre 2018 et 2021. Crédits : NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin
L'astéroïde Bennu, visité par la sonde OSIRIS-REx entre 2018 et 2021. Crédits : NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin

Une fois ses échantillons déposés sur Terre, la sonde OSIRIS-REx continuera bien son voyage ! L'agence américaine a confirmé qu'elle étendra la mission jusqu'à la prochaine décennie, avec une opportunité unique : aller étudier de très près l'astéroïde géocroiseur Apophis, juste après son passage près de la Terre.

Un voyage qui alliera précision et conservation.

Largage de capsule… et nouveau départ !

Il faudra encore attendre pratiquement un an et demi pour le retour des échantillons de l'astéroïde Bennu, l'un des objectifs principaux de la mission OSIRIS-REx (oui, petit x) de la NASA. Cette dernière avait décollé en septembre 2016, avant de devenir la sonde avec le record du plus petit corps céleste orbité : l'astéroïde de type C (carboné) Bennu ne mesure qu'un peu plus de 500 m de diamètre ! Avec plusieurs passages en rase-mottes et une seule tentative (réussie) de récolte de matériel à sa surface, la mission ramène plusieurs centaines de grammes d'astéroïde vers la Terre.

Comme pour sa cousine japonaise Hayabusa2, l'arrivée de la sonde est très attendue, et les scientifiques espèrent une nouvelle moisson de données à étudier pendant plusieurs décennies. Mais la sonde elle-même se porte à merveille… et il lui reste du carburant. Inutile donc de la sacrifier, dès qu'elle aura largué sa capsule avec les échantillons vers la surface terrestre, elle rallumera ses moteurs pour une mission secondaire. Cette dernière est nommée OSIRIS-APEX (APophis EXplorer) et se poursuivra si tout va bien jusqu'en 2030.

Toi aussi, Apophis

Apophis est un astéroïde assez connu, et il a été nommé ainsi car il fut un temps l'unique membre de la liste des astéroïdes potentiellement sur une trajectoire de collision avec la Terre. Heureusement depuis, l'analyse fine de son orbite a montré qu'il passerait au plus proche en 2029, son orbite l'amenant à seulement 3 2000 km de la surface.

Avec 370 m de diamètre, c'est un gros morceau dont la composition n'est pas entièrement certaine aujourd'hui, et qui mérite une étude approfondie ! OSIRIS-APEX l'approchera juste après son survol de la Terre pour une étude qui durera 18 mois et devrait aboutir à une mise en orbite de la petite sonde. De quoi photographier Apophis en détail, comprendre de quoi il est fait et peut-être les différents ressorts de sa création.

Vue simulée de l'astéroïde Apophis à partir de relevés radar dont disposent les scientifiques de l'Université de l'Arizona. Crédits : UArizona/JPL/Arecibo
Vue simulée de l'astéroïde Apophis à partir de relevés radar dont disposent les scientifiques de l'Université de l'Arizona. Crédits : UArizona/JPL/Arecibo

Par OSIRIS et Apophis !

La NASA, qui est ravie de disposer des moyens matériels d'étendre la durée de vie de cette mission, compte s'en servir pour former une nouvelle génération de chercheurs, sous la direction des astrophysiciens expérimentés de la mission OSIRIS-REx originale. Avec presque une décennie devant eux, c'est l'occasion idéale de se « faire la main » avec une véritable mission… et une grande opportunité de découvertes ensuite.

Et pour les catastrophistes, pas d'inquiétude. Même si Apophis est un marronnier de la littérature des tenants de l'apocalypse (combien de blogs prévoyaient son impact sur Terre depuis sa découverte en 2004… et ne recherchez jamais Apophis sur YouTube !), la visite de la petite sonde en fin de vie ne modifiera pas sa trajectoire et n'en fera pas un danger planétaire.