Une démonstration impressionnante de la startup chinoise Deep Blue Aerospace… Qui compte déjà sur de futurs essais avec des modèles plus grands, qui monteront plus haut. Néanmoins prudence, le secteur spatial chinois est coutumier des belles images de lanceurs réutilisables… Peu se concrétisent pour l'instant.
Mais c'est spectaculaire !
Qu'est ce qui s'allume, qui monte et qui descend…
Voir une fusée décoller, fût-elle un prototype, est toujours fascinant. Mais peut-être pas autant que de la voir s'arrêter en l'air pour ensuite redescendre se poser ! C'est ce spectacle que nous propose la startup chinoise Deep Blue Aerospace, avec un essai de son prototype Nebula-M1 grimpant à 1 km d'altitude depuis son site d'essai de Tongchuan, dans la province du Chaanxi… Et revenant donc se poser avec un impressionnant contrôle, à son point de départ.
La fin de la vidéo est ralentie, ce qui a fait s'interroger de nombreux internautes sur la réussite effective de l'essai, mais l'entreprise assure pour sa part que c'est une réussite. D'autre part, Deep Blue Aerospace avait déjà montré ses capacités à 10 et 100 m d'altitude en 2021, les progrès sont donc au rendez-vous !
Démonstration de luxe
Il s'agissait dans tous les cas du dernier vol de Nebula-M1, laquelle est équipée d'un petit moteur fusée Leiting-5 fonctionnant au kérosène et à l'oxygène liquide (avec un turboalternateur électrique, un peu comme un moteur de Rocket Lab). Cette version va laisser sa place à Nebula-1, qui est cette fois un prototype de véhicule orbital, et qui réalisera des tests à 10 et 100 kilomètres d'altitude, avec un moteur Leiting-20 plus puissant.
Une démonstration de plus en plus impressionnante, à destination des futurs clients autant que des investisseurs : dans le marché chinois très concurrentiel, chaque entreprise a besoin de se démarquer. Deep Blue Aerospace a réussi à lever 31.5 millions de dollars ce printemps…
Du saut à l'orbite, c'est loin !
Prudence sur les annonces néanmoins, car passer d'un kilomètre d'altitude à 10, ou même 100, est un exercice difficile. On remarquera par exemple sur la vidéo de l'essai que le moteur n'a pas été éteint / rallumé, ce qui implique une conception moins complexe que pour un essai de grande envergure.
D'autre part, il y a encore un fossé technique conséquent entre un « saut » et un lancement orbital. L'exemple que tout le monde a en tête, le véhicule de test GrassHopper de SpaceX, ne servit que durant 2 ans… Pour tester les algorithmes et les techniques d'atterrissage, pas pour en faire un véhicule orbital : en gros, il ne préfigurait pas Falcon 9, mais a aidé à l'améliorer vers la récupération et la réutilisation.
D'autres entreprises chinoises visent des lanceurs réutilisables, en particulier l'une des plus anciennes du « NewSpace chinois », LinkSpace, dès cette année…
Source : Spacenews