L'entreprise, qui s'est spécialisée dans la création de dépôts et de « stations-service » en orbite, démarre son offre commerciale. En 2025, elle enverra un véhicule de service capable de remplir les réservoirs des satellites géostationnaires. Mais à quelques conditions, et pour une belle facture…
L'économie spatiale accueille un service de plus !
Un problème, une solution
Les satellites à destination de l'orbite géostationnaire utilisent généralement la majorité de leur carburant pour atteindre leur « spot » opérationnel. Les quelques dizaines de kilogrammes restant dans les réservoirs sont utiles pour éviter de dériver, pour soulager les roues gyroscopiques qui maintiennent l'orientation des satellites, et pour la fin de carrière, afin de manœuvrer jusqu'à une orbite « cimetière » sans encombrer la ceinture géostationnaire.
Reste que la durée de vie de ces mastodontes (15 ans et plus) est parfois limitée par leur carburant, certains ne gardant que quelques vapeurs pour gérer la fin de vie et économiser au maximum la mise en place d'un remplacement. Certains acteurs (comme Northrop Grumman) proposent des véhicules de type « sangsue » qui peuvent manœuvrer à la place des opérateurs, transférer de l'électricité ou gérer l'orientation… mais s'il était possible de faire le plein ? C'est le plan à moyen terme de la start-up Orbit Fab, et le service ouvrira en 2025.
Faire le plein avec Orbit Fab, pas si facile…
Selon Orbit Fab, il vous en coûtera tout de même 20 millions de dollars le plein de 100 litres d'hydrazine, le carburant de manœuvre le plus commun. Il est à la fois très toxique et horriblement ennuyeux à manipuler sur Terre, mais particulièrement énergétique et stockable dans l'espace. Ce qui peut paraître beaucoup, mais il faut relativiser, car c'est moins de 10 % du prix d'un satellite neuf, certaines unités en orbite géostationnaire frisant même le milliard de dollars.
C'est aussi moins cher qu'un décollage dédié et, avec 100 litres, la garantie de plusieurs années d'extension de mission. Néanmoins il faudra, pour bénéficier du service, un port de liaison RAFTI, le format propriétaire d'Orbit Fab. Ce qui va évidemment limiter le nombre de potentiels clients, puisque personne n'en est équipé aujourd'hui. Il s'agit donc de penser au futur.
Quels clients pour Orbit Fab ?
Il n'est pas certain que cette solution trouve immédiatement son marché, même si l'entreprise a déjà un accord avec Astroscale pour que le futur véhicule de service de ce dernier puisse s'amarrer au dépôt de carburant.
Toutefois Orbit Fab promeut plusieurs options. Il est possible de venir amarrer votre satellite à la « station service » ou de commander un passage de cette dernière pour remplir le réservoir. On peut également imaginer qu'un constructeur s'associant avec cette solution puisse prévoir des satellites plus compacts (et donc, moins chers, y compris à envoyer en orbite), en incluant dès la construction le passage à la pompe avec un satellite d'Orbit Fab.
Il s'agit néanmoins d'une complexité supplémentaire pour la mission, et la jeune entreprise devra prouver qu'elle est fiable sur la durée. Sans quoi, la plupart des constructeurs de ces grandes machines de précision, pour la plupart engagés dans des changements d'architecture sur des cycles longs de cinq à dix ans, ne bougeront pas.
Source : Orbit Fab