Qui n’a jamais rêvé, comme Le Petit Prince, de dormir la tête dans les planètes et les yeux dans les étoiles ? C’est ce que l’association de trois entreprises américaines s'apprête à rendre possible contre une poignée de billets.
Après Virgin Galactic de Richard Branson et Blue Origin de Jeff Bezos, Starlab s’invite dans la conquête de l’espace pour le secteur privé. Le projet est d’une ampleur encore inédite : placer une station orbitale privée en rotation autour de notre planète mère.
Une étape de plus dans la privatisation de l’espace
Dans un communiqué de presse signé Voyager Space, Lockheed Martin et Nanoracks, nous apprenons que les trois entités s’associent pour mener le projet Starlab, une start-up qui conceptualise et construit une station spatiale placée en orbite terrestre basse (OTB, ou LEO en anglais). L’entreprise prévoit d’être opérationnelle pour 2027, c’est à dire demain.
Avant que l'on puisse s'imaginer réserver une chambre avec vue sur le monde, le communiqué de presse précise que les emplois de la station orbitale seront multiples et viseront principalement à ouvrir le champ des possibles.
Allant de la recherche à la production in situ, l’expertise de Nanoracks dans le domaine de l’utilisation commerciale de l’ISS est mise en avant. Dotée d’un habitat gonflable, d’un nœud d’amarrage, d’un élément d’alimentation, de propulsion, d’un grand bras robotique et d’un système de laboratoire, Starlab pourra accueillir jusqu’à quatre astronautes.
La station est donc conçue comme une boîte à outils au service de ses clients.
Un cadre qui interpelle
Alors que l’ISS est proche de la fin de sa carrière et que les missions internationales semblent en stand by pour un temps, Starlab est présenté comme la sauveuse de la recherche dans l’espace.
L'avènement d’un tel projet montre une réalité. Les crédits publics se raréfient et les fonds privés proposent des alternatives dont les États seront les clients. L’objectif assumé de Voyager est de mettre en place une société NewSpace verticalement intégrée et cotée en bourse, capable de réaliser n’importe quelle mission dans l’espace. Derrière une formule qui rend rêveur, on constate un inversement des forces par lequel le secteur public n’est plus partie prenante.
« Depuis ses débuts, Nanoracks cherche à posséder et à exploiter une station spatiale privée afin de libérer pleinement la demande du marché », a déclaré Jeffrey Manber, P.-D.G. et co-fondateur de Nanoracks.
Alors que les entreprises privées pourront s’adonner à des recherches hors de toute frontière, la question du cadre juridique n’est pas mise en relief.
Source : Communiqué de presse