À 1 h 14, l'impacteur DART de la NASA va percuter la petite lune Dimorphos, qui tourne autour de son astéroïde Didymos. La sonde a encore toute la journée pour effectuer les derniers changements de trajectoire, pendant que les stations au sol se préparent à une intense campagne d'observation.
C'est pas le moment de passer à côté
160 mètres. C'est le diamètre approximatif de l'astéroïde Dimorphos. La sonde DART (Double Asteroid Redirection Test) de la NASA fonce à présent vers lui à la vitesse phénoménale de 23 760 km/h… Autant dire qu'il ne faudra pas le rater ! Pour cela, la sonde se repose sur son système optique DRACO, capable depuis plus d'un mois de voir l'astéroïde principal du duo visé, Didymos (environ 800 m de diamètre), et sur ses propulseurs extrêmement précis pour ajuster sa trajectoire.
Jusqu'à ce 26 septembre au soir, ce sont les équipes de la mission qui dirigent l'impacteur, en fonction de la position estimée de l'astéroïde et de sa petite lune Dimorphos… Mais dans les quatre dernières heures, c'est DART elle-même qui va gérer ses déplacements et se guider vers son objectif. Tout ira très vite ! Quatre minutes avant impact, elle sera encore à 1600 km de la surface rocheuse de sa cible. La NASA a d'ores et déjà prévu un direct et les images de la sonde promettent d'être spectaculaires.
En avant toute !
Jusqu'à l'impact, la mission DART et ses 550 kg relèvent essentiellement de la démonstration technologique : depuis son décollage le 24 novembre 2021 la sonde a accéléré puis ajusté sa trajectoire pour être au rendez-vous au bon endroit et au bon moment. Mais cette nuit, il ne s'agira pas tant de frapper la lune d'un astéroïde que d'en observer les effets. Il s'agit en effet d'une première ébauche de « défense planétaire », terme pompeux mais néanmoins correct, au cas où l'on découvrirait un jour (ce n'est pas le cas jusqu'ici) un astéroïde menaçant notre planète.
La déviation d'un astéroïde par impact est la piste la plus simple pour le faire changer de trajectoire, l'énergie de la collision modifiant le mouvement orbital de l'astéroïde. Et dans le grand schéma orbital quelques fractions de m/s peuvent suffire pour éviter un futur gros ennui planétaire. De très nombreux télescopes observeront donc la petite lune Dimorphos avant, pendant et surtout après l'impact avec DART.
Cherche images d'astéroïde !
Le premier spectateur sera le CubeSat 6U (10 x 20 x 30 cm) LICIACube, qui s'est séparé de DART le 11 septembre dernier et a manœuvré pour se placer à environ 50 km de l'impacteur. Ce dernier utilisera ses deux appareils optiques LUKE (couleur, 1M Pixel) et LEIA (N&B, 4M Pixel) pour photographier la scène en temps réel et transmettre ses photos vers la Terre. C'est d'ailleurs sans doute le CubeSat avec la mission la plus importante jusqu'ici, à l'exception peut-être de la mission CAPSTONE.
Bien d'autres missions observeront Didymos et Dimorphos : la sonde Lucy qui s'approche de la Terre pour son assistance gravitationnelle en octobre, Hubble et même le télescope Webb. Mais sur Terre aussi, tout un réseau de télescopes est mobilisé pour obtenir les images les plus précises et les meilleures informations sur le (petit) changement de trajectoire attendu de Dimorphos (et éventuellement la colonne de matériel éjecté, si cette dernière est large).
Rappel utile, l'impact avec Dimorphos n'a absolument aucun risque d'envoyer l'astéroïde, sa petite lune ou les débris vers la Terre.
Source : CNET