Contrairement à ce que beaucoup imaginent, Audi n’a pas commencé à produire des voitures hybrides en 2011, mais bien avant. Retour vers le passé.
Le constructeur allemand est en effet déjà fort de plus de 30 ans de recherche sur les motorisations électrifiées. Tout commence en 1990 lorsque Audi présente son premier modèle hybride basé sur l’Audi 100, au Salon de Genève.
Audi 100 Duo : 1989, première tentative
Pour sa première réalisation, Audi opte, dès 1989, pour la version break de son Audi 100, qui proposait alors un aérodynamisme et un volume particulièrement adaptés à ce projet. Son coffre était en effet suffisamment spacieux pour loger une armée de batterie à l’emplacement de la roue de secours. Le moteur électrique, fabriqué par Siemens, développait 9 kW (12,6 ch) et entraînait l’essieu arrière alors que l’avant était motorisé par le bloc essence cinq cylindres de 2,3 l et 136 chevaux.
L’autonomie, elle, était annoncée à 39 km maximum. Le système n’était pas évident à utiliser, le conducteur devant repasser la boite automatique au point mort pour activer le moteur électrique. Malgré tout la voiture bénéficiait déjà d’un système de freinage régénératif.
Elle a été produite en dix exemplaires, dont l’un est exposé au musée Audi.
1992 : deuxième essai concluant
Une seconde tentative a été réalisée à partir de la nouvelle version de l’Audi 100 Avant C4 et présentée au salon de Genève en 1992. Cette fois la base est une version break équipée d’un bloc 4 cylindres essence 2,0 l de 116 chevaux avec une boite de vitesses manuelle à cinq rapports. Le moteur électrique, fixé sur le pont arrière, développe 21 kW (28,6 ch).
Avec le nouveau montage, le conducteur peut passer d’un mode d’énergie à l’autre sans repasser par le point mort, tant qu’il roule à moins de 65 km/h, vitesse maximale possible avec la motorisation électrique seule. La voiture est capable d’atteindre 80 km/h en 12 secondes, restant toutefois bien loin des performances actuelles des hybrides.
L’autonomie, elle, atteignait alors 80 km environ. Le système électrique fonctionnait sous 252 volts avec des batteries au sodium-souffre très onéreuses. 60 exemplaires ont été produits.
Après l'Audi 100, hybridation d’un diesel avec la nouvelle A4
Alors que Toyota sortait sa première Prius avec le succès qu’on lui connaît depuis, Audi renouvelait une troisième fois ses essais de voiture hybride rechargeable. Cette fois, le constructeur d’Ingolstadt change de cap et s’attaque à un moteur hybride : le nouveau 1,9 TDI 90 ch. Il est associé à un moteur électrique de 29 chevaux alimenté par un pack de batteries au plomb de 10 kWh. Mais entre son embonpoint de 500 kg et son prix très élevé, le pari est risqué.
L’embrayage automatique permettait de passer d’un moteur à l’autre en roulant ou de combiner les deux. En mode 100 % électrique, la nouvelle A4 pouvait atteindre les 80 km/h. Le mode combiné permettait de démarrer en électrique avant de basculer en thermique dès que nécessaire, comme une Prius.
Côté autonomie, on enregistrait une baisse face à la précédente Audi 100 Duo : seulement 50 km annoncés. Là encore, 60 exemplaires ont été produits, mais Audi n’a pas donné suite, pendant 14 ans, préférant améliorer ses versions diesel dont le prix de vente n’atteignait que la moitié de celui de cet hybride rechargeable.
Source : Audi