Batterie voiture electrique

Plusieurs centaines de milliers de voitures pourraient ne pas pouvoir être produites au premier trimestre 2021 à cause de la pénurie de semi-conducteurs qui sévit actuellement. Les constructeurs français Renault et PSA, notamment, sont concernés.

La pénurie est mondiale. En Amérique, en Asie ou en Europe, tous les constructeurs sont impactés par le manque de puces électroniques, et ce même dans des secteurs inattendus. La productions de certains modèles automobiles sont réduites voire complètement arrêtées.

L’essor de l’électronique embarquée

Les véhicules de dernières générations sont en effet dotés d’un équipement électronique perfectionné nécessitant de nombreux composants, dont des puces électroniques produites à Taiwan par des fondeurs tels que le spécialiste TSMC. Entre les aides à la conduite, les calculateurs gérant le moteur ou la climatisation, les systèmes de navigation et d’infodivertissement embarqués, nos voitures sont en fait remplies de composants électroniques.

Et l’essor des voitures électriques augmente encore davantage la demande des constructeurs auprès des fabricants de semi-conducteurs dédiés. Cependant ils sont peu nombreux à en fabriquer pour ce secteur automobile.

Les fabricants : question de priorité

Le principal fabricant des puces électroniques nécessaires au bon fonctionnement de nos voitures modernes est TSMC, célèbre fondeur taiwanais. Sa production représente 70 % de la production mondiale de puces électroniques pour l’automobile.

Mais, si TSMC concentre plus des 2/3 de la production, cette activité précise ne représente que 3 % de son chiffre d'affaires et ce n’est pas la plus rentable pour l’entreprise. La faute revient en partie aux constructeurs automobiles qui cherchent évidemment à acheter leurs composants à moindre prix.

D'autant que la demande a fortement augmenté ces dernières années. Et pour cause, les puces électroniques se retrouvent maintenant aussi bien dans les trottinettes électriques et dans les cafetières programmables que dans les smartphones 5G.

Un des effets secondaires de la pandémie

La crise mondiale de la COVID-19 a évidemment un impact sur la production de produits électroniques. Avec les confinements généralisés dans de très nombreux pays au cours des derniers mois, les populations ont dû s’équiper pour travailler chez elles ou simplement s’occuper.

Conséquence : les ventes d’ordinateurs, d’imprimantes et d’écrans ont explosé. Pour répondre à la demande, il a fallu augmenter l’approvisionnement de puces électroniques. Or, il n’est pas possible de fournir tout le monde en même temps.

Pour pallier le manque de composants électroniques automobiles, les gouvernements allemands, américains et japonais ont tenté de faire pression sur les fondeurs au cours du mois de janvier. L’idée étaient de faire pression pour que les entreprises allouent plus de ressources de production pour l’industrie automobile. 

Pour le moment, personne ne sait si la tentative des différents gouvernements a été suffisante pour augmenter la production des puces nécessaires aux constructeurs automobiles.

L’industrie automobile ralentie

La pénurie a donc un impact direct sur la production des voitures à travers le monde. Dépendantes de la livraison régulière des composants, les usines ne peuvent pas finir les véhicules sans avoir un stock correspondant à la production en cours.

Ainsi, Ford s'est vu contraint de suspendre la production de la Focus pour un mois, depuis la mi-janvier. Son célèbre pick-up F150 va voir sa production frôler l’arrêt, réduisant d’autant les marges confortables qu’il génère pour la marque.

Et si les constructeurs français avaient réussi à maintenir le rythme jusque-là, ils sont à leur tour contraints de ralentir. Renault a stoppé la production pendant quelques jours dans plusieurs de ses usines en Europe et au Maroc.

Le groupe PSA a également indiqué avoir dû stopper la production dans son usine Opel en Allemagne ainsi que dans son usine espagnole. Le retour à la normale n’est, à priori, pas encore pour tout de suite.

Source : Les Echos