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Dans le paisible canton du Valais, nos voisins suisses voient d'un œil mauvais les véhicules hybrides rechargeables. En effet, ces derniers seraient (très) loin de répondre à leurs attentes.

En conséquence, il n'est désormais plus possible d'obtenir une subvention en cas d'achat d'un véhicule hybride rechargeable à Sion et ses alentours.

Une belle avalanche s'abat sur les hybrides rechargeables

S'il a été décidé, il y a quelques jours, que l'armée suisse n'utiliserait plus WhatsApp, Telegram ou Signal, c'est au tour du canton du Valais d'opérer un recadrage en règle. Et cela ne concerne pas les messageries instantanées cette fois-ci, mais les véhicules hybrides rechargeables. Réputés pour leur propension à réduire les émissions de gaz à effet de serre par l'utilisation d'énergie électrique en lieu et place du tout thermique, les véhicules hybrides sont pointés du doigt par des données qui ne sont en fait pas aussi bonnes qu'annoncé, selon une étude réalisée par Impact Living.

Cette structure, spécialisée dans le management de projets vers des solutions plus écoresponsables pour ses clients, a été commissionnée par le canton du Valais pour évaluer l'impact réel des véhicules hybrides rechargeables. Or, l'étude démontre que dans ce territoire montagneux fait de vallées et de sommets pour le moins abrupts (le Cervin en est une belle illustration), l'impact positif sur l'environnement de tels véhicules est très discutable.

Il en ressort que les hybrides rechargeables n'émettent guère moins que les véhicules thermiques classiques. Pour mener à bien son étude, Impact Living a fait rouler dans des conditions similaires vingt véhicules hybrides rechargeables et quinze véhicules thermiques (sans préciser quels modèles cependant). Et si le relief du Valais peut sembler favorable à la recharge de la batterie lors des descentes et l'utilisation du frein moteur, c'est bien tout ce qu'il y a de positif à retenir.

Pour obtenir une bonne subvention, il faut (pour l'instant) changer de canton

La nouvelle norme en Suisse prévoit pour 2025 que tout véhicule de tourisme neuf ne doit pas émettre plus de 118 g/CO2/km. Or, en conditions réelles, les véhicules hybrides rechargeables testés par Impact Living sont (déjà) à ces seuils. Pire, ils émettent 116 % d’émissions supplémentaires par rapport aux données des constructeurs, contre « seulement » 26 % de plus pour les véhicules thermiques conventionnels lors des tests. À noter que les estimations des constructeurs ne prennent, une fois encore, pas en compte la situation routière spécifique du Valais et sa topologie.

Plus encore, alors que les achats de véhicules hybrides rechargeables explosent en Suisse, avec +239 % entre le quatrième trimestre des années 2019 et 2020 (!), Impact Living estime que nombre d'acheteurs méconnaissent « le potentiel de leur véhicule, ne savent pas correctement utiliser la propulsion électrique ». Que ce soit au niveau quantitatif, au vu des émissions très supérieures, ou qualitatif, puise le choix de tels véhicules est motivé majoritairement par la méconnaissance des véhicules électriques et un manque d'accompagnement des acheteurs, le bilan est négatif pour Impact Living.

Il n'en fallait donc pas moins pour que le canton du Valais retire les super-crédits alloués aux hybrides rechargeables, puisque cet argent est initialement promis à l'achat de véhicule ne dépassant pas les 50 g/CO2/km. Jusqu'alors, 2 500 francs suisses (2 380 euros) étaient alloués aux hybrides rechargeables de moins de 3,5 T, et 5 000 francs suisses (4 760 euros) pour ceux pesant plus de 3,5 T.