Ferrari s'est engagée sur la voie de l'électrique, mais n'en a pas terminé avec les moteurs thermiques. Invoquant l'histoire de la marque, le directeur général a annoncé que des véhicules dotés de moteurs à combustion continueront d'être produits.
Malgré les encouragements à basculer vers l'électrique, Ferrari poursuivra la conception et la construction de ses moteurs jusqu'à fin 2030.
Une partie « essentielle » de l'héritage
En janvier dernier, Ferrari a déposé un brevet concernant les véhicules électriques à venir au sein de sa marque. Souhaitant passer à l'électrique sans faire de compromis sur la puissance ou le son, la firme a pensé à tout un système audio connecté permettant au conducteur « d'entendre » le moteur comme s'il était thermique. La clientèle achète les Ferrari pour les lignes des voitures, mais également pour leur puissance et le bruit produit.
Cette idée s'insère dans un vaste programme visant à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2030, comme de nombreux autres constructeurs. Pour autant, Ferrari ne compte pas abandonner les moteurs thermiques. Là où la plupart des marquent envisagent de voir l'électrique occuper 30 à 50 % des ventes d'ici 2025, Ferrari ne vise que les 5 % d'ici 2026, c'est-à-dire un an après le lancement de son premier modèle entièrement électrique.
Pour justifier ce choix de ne pas cesser de concevoir et de produire des moteurs à combustion interne, il faut se tourner du côté de Benedetto Vigna, directeur général de Ferrari. Au micro de la BBC, il a déclaré qu'il serait « arrogant » de dicter aux clients ce qu'ils peuvent acheter ou non. Il ajoute que la marque continuera de « résister » au tout-électrique, car le thermique est une « partie essentielle de l'héritage de l'entreprise ».
L'électrique progressera quand même
Ferrari a donc décidé de profiter des autorisations de l'Union européenne en matière de carburant synthétique pour poursuivre la production de moteurs thermiques. Cela n'empêchera cependant pas la marque d'avancer sur la voie de l'électrique. À l'heure actuelle, Ferrari a dans son catalogue quatre modèles hybrides. Le premier modèle 100 % électrique sera normalement mis en vente à partir de 2025, et la marque estime à 40 % la part de sa flotte entièrement électrique d'ici la fin de la décennie.
Pour certains analystes, la stratégie de Ferrari pourrait lui coûter cher dans un milieu qui s'électrifie à vitesse grand V. Les concurrents, y compris ceux qui sont présents sur le secteur des supercars, pourraient donc prendre une avance considérable.
Il n'empêche qu'en continuant de proposer des véhicules thermiques, Ferrari reste en mesure de toucher tous les publics partout dans le monde : « La raison pour laquelle nous avons trois types de propulsion (MCI, hybride et électrique) est que cela nous permet de faire face à n'importe quelle réglementation, partout dans le monde. »
Source : Electrek