Naviator : le drone qui plonge et qui vole de l'US Navy

Romain Heuillard
Publié le 28 décembre 2015 à 15h01
Pour une fois, la notion de révolution ne serait pas usurpée. Voici un véhicule unique en son genre : un drone aussi doué en l'air que sous l'eau. Son nom : Naviator, contraction de navy (marine) et d'aviator (aviateur).

Le communiqué date du mois d'octobre, mais il n'émerge qu'aujourd'hui, probablement à la faveur de la période creuse des fêtes de fin d'année. Dans ce communiqué, l'Université de Rutgers (New Jersey, États-Unis) annonçait l'obtention d'un financement de 600 000 dollars du bureau de la recherche navale.

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Il faut dire que le premier prototype de drone amphibie a de quoi émerveiller l'US Navy. Le Naviator est le fruit du professeur Francisco Javier Diez, du département d'ingénierie mécanique et aérospatiale de l'université, et de son équipe d'une « demi douzaine » d'étudiants diplômés et non-diplômés. « Il y a des oiseaux qui plongent et des poissons qui volent, » introduit le professeur. « Mais nous défions la nature au lieu de l'imiter, » ajoute-t-il aussitôt. C'est que, contrairement aux animaux, leur appareil « est aussi doué pour l'un que pour l'autre ».

Dans une vidéo publiée mi-novembre (ci-dessous), on voit un prototype évoluer indifféremment au-dessus et en dessous de la surface d'une piscine, et passer de l'un à l'autre sans difficulté. L'appareil vole et plonge à l'aide des mêmes rotors. Une première, selon les représentants du projet : « Il n'y a pas beaucoup de véhicules qui peuvent opérer dans plusieurs environnements. »

Un défi à relever, puis de multiples applications

Les applications sont multiples. Pour la marine américaine, c'est la meilleure solution de détection de mines. L'appareil serait également idéal pour des missions de recherche et de sauvetage, d'inspection de failles géologiques ou de diagnostic de marées noires. Les chercheurs vantent la rapidité de déploiement et d'action de leur appareil, par rapport aux solutions existantes.

Pour l'heure, le prototype a un défaut : un fil à la patte. La surface de l'eau fait écran aux transmissions sans fil d'un milieu à l'autre. Les chercheurs envisagent de recourir à la transmission acoustique, mais à ce jour la bande passante est trop faible pour un retour vidéo. Et leur ambition est de délivrer une portée de... 30 km !

Dans un premier temps, l'appareil sera piloté par un opérateur. Mais à terme, à un horizon d'une dizaine d'années, ils espèrent en faire un véhicule intelligent, autonome.

Entre temps, ils comptent enfin améliorer sa robustesse, sa vitesse et son rayon d'action.

Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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