Jabra Elite 45H

Au-delà de ses intra-auriculaires plus que convaincants et son casque à réduction de bruit 85H constituant une sorte de petit classique, les danois Jabra propose dans sa gamme nomade un petit nouveau au format atypique, le 45H. Annoncé au CES 2020, il affichait déjà ses ambitions : un casque Bluetooth compact, doté de coussinets supra-auriculaires (reposants sur les oreilles), pour un ticket d'entrée à moins de 100€. À ce tarif, pas de réduction de bruit active, mais la promesse d’un autonomie stratosphérique de 50 h, le tout sous la surveillance de son application Sound+ de Jabra.

Les plus
  • Autonomie exceptionnelle
  • Multipoint
  • Microphone
  • Application Sound+
Les moins
  • Légèreté dans les basses
  • Isolation faible
  • Pas de prise jack

 Elite 85 H eco+

Pas forcément premium, la fabrication du 85H était sérieuse et plutôt originale. Reprenant les très grandes lignes de son design, le 45H délaisse
largement cette fabrication et ses finitions afin de rester sous la barre des
100 Euros. Sa qualité est pourtant assez bonne, supérieure à celle du récemment testé Sony WH-CH710N.

Bien sûr, exit les petites touches de tissu, par exemple sur les coques, ce qui donnait un certain cachet au Jabra Elite 85H. En contrepartie, la marque s’est penchée sur l’utilisation de plusieurs coloris… bien que dans une vision scandinave très actuelle, c’est-à-dire des tons peu expressifs, voire un peu ternes.

Du plastique utilisé à grande échelle, mais un assemblage plus que correct, seulement marqué par quelques grincements en appliquant des larges torsions. Les branches de l’arceau sont en métal, ce qui lui permet de garder un minimum de standing. Le Jabra n'atteint pas ce que propose un produit comme le Marshall Major, mais ce dernier est l'un des rares à vraiment surnager dans les 100 euros.

Les coussinets sont tout aussi sérieux et classiques, assemblés dans un similicuir d'assez bonne qualité, que la marque a élégamment perforé
d'un R et d'un L pour signaler le sens respectif.

Nous pouvons regretter, tout comme sur le 85H, l’absence de système de pliage. On peut tout de même mettre à plat le 45H grâce aux coques pivotantes à 90°.

Jabra prend le soin de fournir une petite pochette de transport légèrement rembourrée, une politesse élémentaire, permettant de protéger à minima des chocs de la poussière.

La recharge passe par une connectique USB-C et, à l’image de l'assez récent Solo Pro de Beats, la prise jack a été dégagée. Pas de mode passif donc, et aucune possibilité d'utiliser le casque en pure connexion USB-C.  

Ergonomie à l'économie, connectivité à la Jabra

Casque peu onéreux, le Jabra 45 H se venge déjà sur son approche ergonomique.

Le modèle n'étant pas pliable, il va déjà perdre un petit peu d'intérêt pour les porteurs de petits sacs. Admettons que cela soit de l'ordre du petit défaut, mais ce n'est pas tout.

Son port n'est pas circum-auriculaire, comme cela est le cas avec la majorité des casques actuels, mais supra-auriculaire, ce qui le rapproche des quelques modèles un peu génériques, et quelques raretés ou survivants d'une époque, à l'image du mythique HD25 de Sennheiser. Cette topologie supra, avec coussinets reposants sur les oreilles donc, est assez déroutante pour qui n'en a pas l'habitude, et souvent même bloquante.

Ici, le casque ne serre pas trop les oreilles, il leur permet de respirer relativement bien tout en s'adaptant correctement aux différentes morphologies. Le côté pivotant des coques permet de laisser un peu de latitude, aux oreilles un peu décollées par exemple. Ce serrage faible
permet de ne pratiquement jamais ressentir de pression sur les longues
sessions, et d'être envisageable pour les porteurs de lunettes.

Tout n'est pas rose non plus, puisqu'un supra de ce type ne tient jamais la comparaison avec un circum, en tous cas sur la tenue. Pour ce dernier point, il n'y a pas trop le choix pour faire illusion : serrer au maximum le crâne, une caractéristique qui a donné au HD25 son doux surnom de skullcrusher (le broyeur de crâne).

Les commandes ne sont pas non plus exemptes de reproches, mais font de l'efficace avec du très simple. Tout est ici en boutons déportés sur la tranche droite : commutateur marche/arrêt/appairage, bouton lecture/pause, et les boutons de volume (servant également au passage de pistes).

Comme sur la plupart des autres produits Jabra, true wireless inclus, le Elite 45H est multipoint (il peut se connecter à deux émetteurs à la fois), ce qui assez rare dans cette gamme de prix pour être signalé.

À l'image d'un produit Apple ou d'un casque haut de gamme Sony, acheter un Jabra permet de jouir d'une sorte d'écosystème, ou plutôt une application, d'une très grande qualité qui plus est.

Sound+ permet ainsi, à défaut de transcender le produit, de le rendre plus intéressant. Pas autant de fonctions qu'avec les True Wireless type 75T ou même le casque 85H, mais un indicateur assez précis de batterie, ou
encore un petit générateur de bruit de fond, déjà bien pratique pour se
concentrer.

 En plus de cela vient un égaliseur graphique 5 bandes, accompagné d'un certain nombre d'égaliseurs prédéfinis, ainsi qu'une possibilité d'éditer ses propres réglages. Nous le verrons, cette fonction est particulièrement importante sur ce modèle.

A l'usage, le Jabra 45H répond aux standards auquel il nous a habitué . Connexion stable, très bonne portée, et très peu de bugs ou de sauts de son.

Tu ne serres pas ? Tu entends tout

Coussinets respirants et structure ne serrant pratiquement pas la tête, le Jabra 85H a le défaut de ses qualités, à savoir une isolation assez faible. Nous parlons d'un casque suffisamment isolant pour atténuer de précieux dB. Une rue vraiment bruyante, un métro avec les fenêtres ouvertes ? Il faut soit pousser un peu le volume, soit passer sur un produit plus isolant.

A ce titre, le Jabra peut-être vu soit comme un modèle à la limite du semi-ouvert insupportable, soit comme un entre-deux très pratique, entre le casque totalement ouvert type Sennheiser Porta Pro et les casques fermés très isolants, comme le Sennheiser HD25.

Un champion de l'autonomie

Pas d'ANC, une puissance plus mesurée que la moyenne et du codec basique (uniquement SBC), le Jabra 45H fait tout pour battre des records, et cela marche diablement bien. Annoncée à 50 h, l'autonomie est effectivement impressionnante.

Aucun de nos deux tests n'est arrivé jusqu'à 50 h, mais les 45 h ont été dépassées sans trop de soucis. Le genre de modèle qu'on laisse en charge en début de semaine et que l'on ne branche plus jusqu'au week-end.

Du micro à la Jabra

Savoir-faire historique de la marque Jabra, la partie main-libres /micro est généralement aux petits oignons. Et, même sur un produit à moins de 100 euros, la recette fonctionne étonnamment bien.  

La captation de la voix est relativement claire, sans bosse ou creux trop marqué dans les fréquences, doublé d'une bonne gestion des sifflantes
et des plosives (son en B et P déclenchant des pop).

En environnement bruyant, même très bruyant, la constat est presque aussi bon, et clairement au-dessus de la moyenne, n'étant vraiment dépassé que par quelques ténors type Bose Headphones 700. Le son extérieur est particulièrement bien filtré et, surtout, la voix réussie justement à suffisamment surnager, à rester tout à fait intelligible, ce qui est déjà une performance. Pour son tarif, peu de concurrence.

 Un chant timide à égaliser

Bien faire sonner un modèle supra n'est pas forcément simple, notamment dans les très basses fréquences, tout est histoire de dosage entre serrage du casque, densité de la mousse, et positionnement sur les oreilles.

À ce petit jeu, le Jabra est en demi-teinte. Pour commencer, le niveau de basses et justement un peu trop faible. Pas rachitique, cette gamme de fréquence est un peu légère en termes d'impact ou d'amplitude, son
extension ne lui permet pas de "ronronner" sur des morceaux aux graves prononcées.

La gestion des médiums est déjà plus agréable et naturelle, les voix étant particulièrement détaillées, avec un soupçon de chaleur pas vilain du tout. Quand au aigus, nous pourrions faire le reproche inverse des basses, avec un ou deux pics un peu trop prononcés, laissant un son sibilant sur certains morceaux, presque artificiel.

Au final, le son est plus clair que chaud, assez détaillé et d'un niveau technique correct. À ce titre, le Jabra 45H fait un travail assez honnête, et laisse une scène sonore suffisamment aérée pour un supra.

Aussi personnelle soit-elle, la sonorité du casque gagne largement à prendre un petit coup d'égaliseur via l'application Sound+. Une chance, puisqu'il est alors possible de rehausser les basses et calmer légèrement les aigus. En jouant suffisamment précisément, il est possible d'avoir
un casque plus chaud, plus rond, sans faire exploser la distorsion.

A gauche : une correction basseuse classique. A droite : une correction personnalisée, plus adaptée à la signature particulière du casque.

Qualité sonore dans la moyenne donc, surtout si l'on prend en compte son caractère supra, mais passant par une quasi-impérative étape d'égalisation.

L'avis de Clubic sur le Jabra 45H

Modèle compact et de fabrication correcte, le Jabra 45H bénéficie des qualités habituelles de la marque (micro, application, support du multipoint) permettant de rendre ce casque supra-auriculaire très convenable. Difficile de ne pas lui faire quelques reproches, comme sa timide isolation et son niveau de basses trop faible par défaut, mais ce petit frère du 85H reste une bonne proposition pour les amoureux des casques supra-auriculaires.

Conclusion
Note générale
7 / 10

Modèle supra-auriculaire, le Jabra Elite 45H est un petit casque Bluetooth ne manquant pas de qualités. Si son autonomie est sa plus grande réussite, on appréciera aussi la qualité du microphone, qui ne déçoit de toute façon jamais chez Jabra. Enfin, et cela est déjà une performance pour un produit supra-auriculaire (coussinets reposants sur les oreilles), le JVC est déjà confortable.

Le design de ce casque et la qualité du son sont correctes, mais seulement dans la moyenne de ce qu'on peut trouver dans cette gamme de prix.

Au menu des déceptions, on peut noter l'absence de prise jack et surtout une isolation faible, qui vous contraindra à augmenter considérablement le volume dans les lieux agités (rues bruyantes, transports en commun à haute fréquentation, etc…)

Les plus
  • Autonomie exceptionnelle
  • Multipoint
  • Microphone
  • Application Sound+
Les moins
  • Légèreté dans les basses
  • Isolation faible
  • Pas de prise jack
Sous-notes
Construction
7
Ergonomie
6
Autonomie
10
Isolation
3
Qualité sonore
6