HyperX Cloud headset
En flânant sur le site de Kingston, on voit de la mémoire, toujours de la mémoire et rien que de la mémoire. Vive, flash, mobile, entrée de gamme mais surtout gamer, sous la bannière HyperX. Aujourd'hui, cette division prend du galon (la marque Kingston s'efface) et confirme sa volonté de diversifier ses activités dans le milieu de l'audio. Un peu comme Corsair l'avait initié avec le HS1 fin 2010. Après un premier Siberia V2 HyperX edition (fabriqué par Steelseries), voici le casque HyperX Cloud, réalisé en partenariat avec le Suédois QPAD. Sa caractéristique majeure : un confort à l'épreuve des heures.Présentation du casque
La technique
Pas de fiche technique dans ou sur la boîte, peu d'informations de la part de l'attachée de presse, et comme le casque ne sort que le 28 avril, il n'est pour l'heure répertorié nulle part. Cela dit, on peut prudemment s'inspirer des spécifications du QH-90 de QPAD, sur lequel se base (le mot est faible) l'HyperX Cloud. Ce qu'il y a de sûr, c'est que le casque de Kingston utilise les mêmes transducteurs de 53 mm, « Hi-Fi capable » que son cousin scandinave. Chez QPAD, on annonce ces spécifications, probablement identiques ici :- réponse en fréquence de 15 Hz - 25 kHz ;
- pression acoustique maximum de 98 dB (+ ou - 3 dB) ;
- impédance de 60 Ohms ;
- distorsion harmonique totale inférieure à 2 % ;
- puissance admissible de 150 mW.
A la manière de nombreux casques gamer, l'HyperX Cloud est fermé, et du genre bien fermé. L'atténuation atteindrait 20 dB (toujours d'après les spécifications de QPAD), ce qui, une fois le casque mis sur la tête, nous semble bien plausible. Le silence est tellement roi qu'on en vient à entendre ses petits résidus d'acouphènes ! Cette isolation fonctionne aussi dans l'autre sens.
On retrouve sinon le même micro détachable (gare à ne pas perdre le petit cache en caoutchouc !) avec tige souple, couvrant une réponse en fréquences de 100 Hz à 12 kHz, avec une sensibilité de -39 dB (+ ou - 3 dB) et une impédance de 2,2 kOhm. Pas de dispositif de micro secondaire pour atténuer les bruits ambiants, mais comme la directivité est ici de type cardioïde, c'est essentiellement la voix qui sera captée.
Le cache en caoutchouc et la perche de micro amovible
L'objet
L'HyperX Cloud headset adopte la même construction de haute volée que le QH-90 : branches et coque arrière en aluminium, oreillettes et intérieur d'arceau en simili-cuir (surpiqué de rouge), plastique au toucher peau de pêche fort agréable, gainage solide du câble... bref, c'est du sérieux. La différence avec le QH-90 ? Nous avons demandé à Kingston, qui nous a répondu le coloris rouge et noir, à l'effigie de HyperX, l'ajout d'une paire d'oreillettes en velours, un étui de transport plus douillet doté d'une poche à accessoires et une bonnette de micro plus mince.Tant qu'on est dans les accessoires, mentionnons l'adaptateur avion, l'adaptateur mini jack 3,5 mm (fusionnant casque et micro), la rallonge avec télécommande et celle, de 2 m, sans télécommande. On en déduit alors que tout le reste est identique entre l'HyperX Cloud headset et le QH-90.
Le déballage de la boîte, bien remplie
Sur le plan « géométrique » maintenant, HyperX (ou plutôt QPAD) a fait dans le simple : on règle la hauteur des branches tandis que les charnières des écouteurs assurent un angle intérieur suffisant pour offrir un bon plaquage autour des oreilles (on est sur du circum-aural). Mais aucun mécanisme de pliage ou de rotation des écouteurs n'a été envisagé ici. Ce qui, au passage, permet au casque de voir son poids descendre sous la barre des 290 g. La pression de l'arceau est très bien dosée, les généreuses mousses (11 x 9 cm) à mémoire de formes font parfaitement tampon : le confort est excellent. Et sur la durée, puisque c'est la promesse du constructeur, le Cloud headset se fait complètement oublier. Nous avons tenté une phase de deux heures de jeu non stop (un métier difficile, n'est-ce pas ?), nos oreilles n'ont pas vu le temps passer.
Notre seul bémol à ce stade concerne l'emplacement de la télécommande. Une position judicieuse aurait été quelque part au niveau du buste. Là, on est aux genoux (stature de 1,77 m)... Et la solidité du bouton au dos (extinction temporaire du micro) n'est pas à la hauteur du reste.
La télécommande arrive aux genoux !
Evaluation du casque à l'écoute
L'HyperX Cloud headset n'a rien de « cloud ». N'imaginez pas un casque connecté avec des presets hébergés sur une plateforme distante, c'est un produit tout bêtement analogique qui marche au jack (audio, pas Daniel's). Comme le Vengeance 1300 de Corsair. Les amateurs d'effet surround devront donc faire chauffer leur carte son.Pour de la musique
Le meilleur moyen de jauger un casque, c'est d'écouter des musiques bien connues. Sans trop de surprises, l'HyperX Cloud headset propose une signature façonnée avant tout pour le jeu vidéo, avec une présence marquée sur les deux extrémités du spectre. Des basses proéminentes et des aigus haut perchés. Le rendu est pêchu mais ne se marie pas avec tous les styles musicaux. Le principal souci étant la sibilance dans les aigus. Certaines fricatives (consonnes s, z, ch et j), les charley trop proprement produits dans les mix, ou à l'inverse les artéfacts des mauvais encodages produisent des sifflements qui selon les cas de figure pourront vite fatiguer. C'est un peu dommage parce que les médiums de bonne qualité restituent bien les voix.
Autre point à noter : les oreillettes en velours ouvrent considérablement le casque, mais elles font perdre toute la densité des basses au casque. Alors certes, le casque se montre généreux dans ce domaine par défaut, mais avec le velours, on tombe pour le coup un peu trop bas. La spatialisation, qui se traduit en une image sonore plus large que précise, est dans l'ensemble, et pour un casque fermé, plutôt bonne.
Sur du jeu vidéo
On y vient ! Est-ce nécessaire d'activer un son 3D sur sa carte ? Non, le casque offre une stéréo assez ample et précise pour que l'expérience soit plaisante en stéréo. Crysis 3 et Battlefield 4 (1h de chaque, pas de jaloux) nous ont permis de faire ce constat. Les bruits d'ambiance se positionnent bien, et même quand ça canarde sévère, on perçoit encore d'où vient l'ennemi. Toutefois, les transitions de latéralisation (canal gauche à droit ou inversement) manquent un peu de souplesse. C'est bien perceptible quand une source sonore se trouve pile en face ou derrière, et que vos mouvements produisent des oscillations autour de cet axe. Nous avons donc activé le surround du DSP SBX Pro Studio sur notre carte Creative Sound Blaster ZxR. Pas besoin de Crystalizer, ni de toucher à l'égaliseur en revanche, et ça c'est plutôt bon signe.Nous appliquons l'effet Surround dans le pilote Creative
Avec Crysis 3 comme Battlefield 4, l'immersion est totale. Qu'il s'agisse des balles qui frôlent vos oreilles ou des bestioles aliens qui rodent dans les hautes herbes, le casque restitue l'atmosphère tendue de ces deux FPS sans jamais trahir. C'est parfois dur pour les nerfs, mais que c'est bon ! Le dynamisme naturel du casque nourrit abondamment détonations et explosions, tandis que les musiques d'ambiance vous maintiennent en alerte permanente. La sibilance observée dans le cadre d'une écoute purement musicale n'est pas vraiment perceptible ici, les voix restant sur ces deux titres dans le registre du grave. Et elles ne sont de toutes façons pas omniprésentes. L'HyperX Cloud headset reste indiscutablement taillé pour le jeu.
Crysis 3 et Battlefield 4 à l'honneur
Avec des films
On est ici entre-deux. Autant les films d'action rendent particulièrement bien, autant des œuvres centrées sur les dialogues pourront « souffrir » du problème de sibilance. La fatigue est moins marquée qu'en écoute musicale, mais si vous êtes du genre à enquiller les séries pendant des heures, il faudra envisager des pauses.Super 8 et Transformers : Dark of the moon
Et le micro ?
La captation de la voix est particulièrement douce, sans doute l'effet de la bonnette qui atténue fortement l'attaque et les « pops » sur les consonnes occlusives (p et b) prononcées trop fort près. On pourra trouver que les timbres manquent de graves, mais c'est aussi ce qui contribue à la belle maîtrise du rendu. Le volume, sans la moindre amplification de micro du côté de la carte son, est déjà très correct, il sera facilement dosable au besoin. La directivité focalisée sur la voix ne se laisse pas polluer par le bruit conséquent de soufflerie qu'émet notre machine de test. Toutefois dans l'environnement bien bruyant d'une LAN endiablée, il faudra vraisemblablement activer les traitements de la carte son (noise reduction et/ou focus sur la ZxR de Creative, par exemple).Conclusion
L'HyperX Cloud headset sera commercialisé autour du 28 avril à 99 €. Le même prix que le QH-90 de QPAD. Mais il n'y a pas que le tarif que les deux casques ont en commun. A vrai dire, Kingston a simplement transformé l'apparence du QH-90 à son image et modifié quelques accessoires. L'audio n'est pas son cœur de métier, autant laisser faire ceux qui savent en signant un partenariat. Mais devant aussi peu d'inventivité, le consommateur peut légitimement se poser la question de l'intérêt de ce clonage. D'un point de vue business, c'est peut-être l'opportunité pour QPAD de profiter de l'aura de Kingston pour donner davantage de visibilité à ses produits, fort bons au demeurant. Car l'HyperX Cloud headset est un très bon casque. Pour le jeu d'abord, où on appréciera son excellent confort, sa pêche, son isolation massive et sa belle précision. Il faudra virtualiser le surround depuis la carte son, mais même sans, l'immersion est géniale. L'HyperX Cloud headset sait aussi se montrer polyvalent : une fois le micro détaché, il fera un bon casque audio, malgré une certaine sensibilité au phénomène de sibilance, et donc une fatigue auditive variable selon les styles écoutés. Un très bon produit dans l'ensemble !Vous pouvez également consulter ce comparatif de casques gamer surround