Razer Opus THX

Fabricant plutôt associé à l'univers gaming, Razer est également propriétaire de THX, fameuse société fondée par George Lucas, et à la
fois présente comme label qualité et comme développeur (et non fabricant) de solutions audio. Armé de cet avantage, Razer présente avec l'Opus un casque bluetooth et ANC en apparence simple, mais relativement abordable, et frappé de la certification THX. De quoi régner sans partage sur le milieu de gamme ?

Les plus
  • Très confortable
  • Compact et bien fini
  • Son équilibré
  • Bonne autonomie
  • Très bonne isolation passive
Les moins
  • Techniquement moyen (son)
  • Isolation active correcte, sans plus
  • Mode transparence inutile
  • Application manquant d'intérêt

Pas premium, mais pas inférieur à Sony

Le design du Razer Opus est tout sauf inspiré, avec de gros airs de Sony WH-1000xm3 ou WH-1000Xm4, que ce soit dans la forme général e ou
dans les détails. Nous retrouvons des coussinets circum-auriculaires (entourant les oreilles) les microphones avec une petite grille, les coques ovales… pratiquement tout en fait. Ce n'est pas un reproche, puisque Sony est un excellent exemple de produit simple mais bien pensé.

La mode n'étant pas aux déclinaisons trop colorées, le Razer Opus n'est disponible que dans un coloris noir et un coloris bleu nuit. Vient tout de même se greffer à ces deux déclinaisons une version en partenariat avec la marque japonaise A Bathing Ape, et sillonnée de motifs verts Razer.

Le Razer Opus est pliable, avec des coques rabattables, ce qui lui permet de parfaitement tenir dans sa housse de transport rigide. Celle-ci, à défaut d'être premium, est déjà mieux pensée qu'une coque d'Airpods Max (pique gratuite), et aussi sérieuse que ce qui existe chez Sony ou Bose niveau solidité.

La qualité fabrication n'a pas de quoi nous faire sauter de joie mais reste, là-aussi, pas si éloignée de ce que propose Sony sur ses haut de gamme. L'ensemble est très majoritairement plastique, un plastique pas incroyablement dense mais pourtant très bien assemblé, avec peu de grincements et autres bruits de structure (oreillettes pouvant claquer sur les accroches de l'arceau, arceau qui couine, etc). Bon point également pour les coussinets en similicuir, très doux, ainsi que sur la bonne qualité du bandeau repose-tête.

Version A Bathing Ape du casque. Déjà un bien moins sobre

Sans trop de surprise, ce bon design et cette approche des coussinets font que le casque est un exemple de confort. A part sur de très longues sessions d'écoute (et encore), où le bandeau pourra appuyer sur le sommet du crâne, le casque de 265 g est parfaitement adapté au nomadisme.

Tout en boutons, application juste correcte

La comparaison avec le Sony s'arrête ici, puisque Razer préfère s'appuyer sur une ergonomie tout en boutons, d'une certaine façon plus éprouvée
et/ou plus simple à maitriser pour une entreprise n'ayant pas l'expérience de Bose et Sony. Sur cette version récente (les premières versions de l'OPUS étant visiblement un peu différentes), tous les boutons de contrôle sont regroupés sur la coque droite, sur la tranche arrière pour être précis :

  • Boutons de volume + et –
  • Boutons on/off, permettant également de bascule entre les modes de réduction de bruit (simple appui)
  • Bouton de navigation : lecture/pause avec un appui, piste suivante avec deux, piste précédente/début de piste avec trois. 

Razer ne livre pas ici une leçon d'ergonomie, mais propose la formule la plus classique du genre. Cela reste pratique pour le réglage du volume, pour passer rapidement d'un mode de réduction à un autre, mais est toujours un peu poussif pour la navigation. Au moins, les boutons restent relativement réactifs.

Il faut tout de même ajouter à cela la présence de capteurs optiques dans les coussinets, ce qui permet de déclencher la pause et la lecture une fois le casque retiré ou replacé sur les oreilles.

A l'instar de la plupart des modèles récents, une application dédiée vient compléter l'expérience. A ce titre, l'application Opus est particulièrement dépouillée, mais permet déjà d'accéder à quelques options. La première, et point central visiblement, la présence d'un égaliseur. De base, cet égaliseur est réglé sur la sélection "THX", définit par la marque comme le son idéal, équilibré. A celui-ci s'ajoutent quatre présélections, jouant sur la clarté, le niveau de basses, ou encore mettant en avant l'énergie ou les voix. Il n'est malheureusement pas possible, du moins dans la version
actuelle de l'application, de se faire un réglage personnalisé.

En plus de cette option, l'unique onglet de contrôle de l'application permet de définir la durée d'inactivité du casque avant extinction, et autorise également la désactivation des capteurs optiques. Pour le reste : un indicateur de niveau de batterie particulièrement vague, ainsi qu'un bouton de mise à jour.

Nous sommes donc loin des très nombreuses options existants chez certains concurrents. Néanmoins, rappelons qu'il s'agit là d'un modèle se classant dans le milieu de gamme, peu de ses concurrents directs font vraiment mieux.

Connectivité minimum mais efficace

On ne peut sans doute pas demander à un casque de ce prix d'avoir tous les codecs les plus avancés ainsi que le multipoint… et Razer ne créé ici
aucune surprise.

Pour commencer, absence de support du multipoint, ce qui aurait permis de connecter l'Opus à plusieurs appareils en audio (en passant rapidement d'un flux à l'autre).

Autre petit manque, le casque ne supporte que les codecs SBC et AAC. Nous prenons des pincettes ici, puisque certains tests montrent que les versions antérieures du casque intégraient l'AptX. A vérifier.

A côté de cela, le Razer Opus tient tout à fait son rang sur la qualité de la connexion et sur la portée. Ces deux points sont irréprochables, puisque nous n'avons pas eu de bug ou de saut de son durant le test, même avec un pixel 3XL en fin de vie (le reste du test étant sur iPad Pro).

 Autonomie top-tier

Annoncée à 25 h avec réduction de bruit, l'autonomie est l'un des avantages du produit sur le papier. Pour rappel, nous sommes déjà entre du bon (le Bose Headphones 700 tient 20 h) et de l'excellent (environ 30 h pour le Sony WH-1000Xm3).

En pratique, la marque est même un peu timide sur ses prétentions, puisque nous sommes arrivés à 27 h, sans trop pousser le volume. Même
en allant un peu plus fort, et en restant dans un milieu vraiment bruyant, les 23 h seront toujours atteints sans trop de problèmes. La charge passe par un port USB-C,  une quasi-obligation qui n'était pourtant pas respectée sur les Philips PH805 ou le Teufel Blue NC, tous deux en micro-USB. Un casque suffisamment endurant pour tabler sur une semaine pour un utilisateur classique.

Isolation correcte, micro très paresseux

Le Razer Opus utilise, à l'instar des casques Sony et de la plupart des concurrents récents, un système de réduction dit "hybride", utilisant un microphone à l'extérieur (par coque) pour capter le son ambiant, et un microphone à l'intérieur pour créer un feedback.

Cela ne fait pas tout, puisque Razer ne joue clairement pas dans la même cour que les meilleurs. Ici pas de sensation de bulle silencieuse, mais une certaine cohérence dans l'isolation s'installe.

L'efficacité est très relative dans les très basses fréquences, entre 50 Hz et 80 Hz (fréquences très "ronronnantes"), mais il existe bien une atténuation de quelques dB, que l'ont peut légèrement ressentir. A côté de ça, entre 100 Hz et 1 000 Hz (la limite haute d'un ANC en général), l'isolation est déjà correcte, pouvant atteindre jusqu'à un maximum de 20 dB, et plus généralement dans les 12-15 dB. Un chiffre bien en-dessous des WH-1000Xm ou du Bose Headphones 700.

Très efficace dans les aigus (à partir de 1 kHz, isolation passive), le Razer Opus est déjà assez efficace sur les basses et médiums, mais très loin des meilleurs

Et pourtant, la réduction reste relativement constante, sans baisse soudaine ou cassure en basculant sur l'isolation passive. Cette dernière
est déjà bien efficace pour un casque fermé, coupant assez bien des sons aigus et d'une partie des voix. Au final, l'isolation est plus efficace au quotidien qu'elle ne le parait à la mesure. Pas impressionnante, mais suffisante pour atténuer le niveau général et profiter de sa musique dans presque toutes les conditions. Il y a meilleur dans cette gamme de prix, et on ne peut pas saluer la performance, mais Razer ne s'est pas non plus planté. Pour faire une comparaison avec un concurrent direct, nous sommes un peu derrière ce que propose Jabra sur le casque 85H.

Nous serons un peu plus critiques avec le mode Transparence, permettant de reproduire les sons atténués par les coussinets. Ici, la différence entre ce mode entre la simple isolation passive est… presque nulle. Si d'habitude (exception avec le Airpods Max et quelques autres modèles) les casques laissent un rendu artificiel, voire un peu étouffé, le Razer Opus
récupère à peine quelques dB dans les aigus, et encore. Un mode tout simplement inutile.

La qualité du kit main-libre n'est pas flamboyante non plus, car capte la voix de manière assez artificielle. L'option est parfaitement utilisable en pratique, mais il ne faut pas lui en demander trop en milieu bruyant.

Equilibré, sage, voire un peu plat

Beaucoup de casques nomades choisissent de créer une emphase dans telles ou telles fréquences. Cela se traduit souvent par des modèles
basseux, type Sennheiser Momentum 3 ou Sony WH-1000Xm4, avec quelques pointes dans les aigus. Une signature qui se retrouve souvent, un peu trop souvent peut-être, mais qui permet de s'y retrouver facilement, de pouvoir comparer simplement les différents modèles.

Driver tout à fait classique de 40 mm, mais sonorité déjà différente des autres

Ici, Razer prend le contrepied du marché, en décidant d'un étonnant équilibre général. Le son n'est pas neutre, mais n'est marqué par aucun véritable parti-pris, presque dans la veine du Huawei Freebuds Studio.
Les basses sont légèrement en avant, les aigus très légèrement en retrait (et encore), un bon équilibre général s'installe, même si le tout est marqué par beaucoup de petites oscillations locales.

Courbe de réponse en fréquence (compensée). Même si le résultat n'est pas neutre, pratiquement tout le spectre se tient dans une fourchette de 5-6 dB, ce qui n'est pas commun

A l'oreille, le Razer est un casque qui, effectivement, n'a absolument rien de spectaculaire. Il n'y a pas le côté très ample voire exagéré dans les basses des Sony ou du Airpods Max, ni les aigus un peu piquants du Jabra 85H.

Le Razer Opus est un modèle à la fois passe-partout, et relativement plat dans sa reproduction. Le message sonore est alors assez fidèle, et nous tenons là un des seuls produits qui pourra plaire aux amateurs d'équilibre.

Seul réel souci (un peu subjectif), la qualité du transducteur n'a rien e transcendant, même pour sa gamme de prix (100-200 euros). Le niveau de détail est correct, sans plus, et la scène sonore pas spécialement large. Le genre de casque sur lequel on ne peut pas trouver de réel défaut, mais pas de réelle qualité non plus. Une sorte d'entre-deux permanent qui pourra paraitre rafraichissant pour certains, mais bien ennuyeux pour d'autres. Au moins, le casque n'essaye pas d'en faire plus que ce dont il est capable, ce qui l'empêche de dérailler, de devenir fatigant ou agressif.

Razer Opus : l'avis de Clubic

Le Razer Opus est un casque qui coche la plupart des cases d'un bon modèle, un produit recommandable pour qui ne peut pas se payer la qualité de produits haut de gamme. En l'état, il lui manque
clairement un brin de folie, un argument choc pour vraiment devenir un incontournable du genre, ce qui ne l'empêche pas d'être l'exemple même du casque agréable au quotidien.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Simple mais bien pensé, le Razer Opus ne s'éloigne jamais bien loin de ses prétentions milieu de gamme, mais il reste un casque qui, à défaut d'être un incroyable rapport qualité-prix, est tout à fait recommandable

Les plus
  • Très confortable
  • Compact et bien fini
  • Son équilibré
  • Bonne autonomie
  • Très bonne isolation passive
Les moins
  • Techniquement moyen (son)
  • Isolation active correcte, sans plus
  • Mode transparence inutile
  • Application manquant d'intérêt
Sous-notes
Fabrication
8
Confort
9
Ergonomie
6
Isolation
7
Autonomie
8
Son
7
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