Légère évolution du casque Surface Headphones 2, le Microsoft Surface Headphones 2+ (ou « 2+ for Business ») reprend presque à l'identique les caractéristiques de son ainé, auxquelles il ajoute une dimension un peu plus professionnelle. Il se dote en effet de quelques options pensées pour les visioconférences, en particulier Microsoft Teams, cela grâce à un dongle USB dédié.
- Ergonomie des molettes
- Multipoint
- Bonne fabrication
- Dongle USB et fonction Teams
- Manque de clarté
- Isolation active perfectible
- Microphones encore perfectibles
S'en tenir à une forme
Le milieu « pro » reste plus que jamais celui de la sobriété, et Microsoft illustre ici son amour du noir mat dans un casque discret, aux coques rondes et aux coussinets circum-auriculaires. Il y a plus élégant (affaire de goût), comme on a pu le voir avec le Bose Headphones 700, dont les oreillettes débordent moins par exemple, mais le modèle Microsoft ne manque pas de charme pour autant.
On remarque tout de suite l'absence de marque sur ce Headphones 2+, qui arbore seulement un discret logo Windows sur l'armature.
Nous le disions, Microsoft ne change pratiquement pas de recette par rapport au premier Surface Headphones. La fabrication est simple, presque entièrement plastique, mais l'assemblage est irréprochable, et le toucher légèrement siliconé n'est pas désagréable. La sensation de solidité est bien présente, supérieure à ce que peut procurer une référence comme le Sony WH-1000Xm4. On peut simplement repérer quelques grincements en écartant le casque. Si nous avons bien un casque de qualité entre les mains, le Headphones 2+ ne se place pas au niveau d'un Bowers & Wilkins PX7 ou d'un Bang & Olufsen.
Ce nouveau modèle s'appuie uniquement sur des coussinets rabattables à plat. Il n'est pas possible, à l'instar du Bose Headphones 700, de replier le produit.
Avec ses 290 grammes sur la balance, le Surface Headphones 2+ n'est pas le casque plus léger du genre, mais ses coussinets sont assez moelleux et bien enveloppants, et son arceau répartit correctement le poids sur la tête. On ne crie pas au génie, puisque à l'issue de longues sessions d'utilisations il finit tout de même par appuyer un peu sur le sommet du crâne.
Malheureusement, les coussinets ne sont pas remplaçables facilement, ce qui était pourtant un avantage de la première version du Surface Headphones. Une étrange régression ici.
Le packaging est quant à lui dans la droite lignée des précédents casques de Microsoft : une housse de transport rigide de très bonne facture avec revêtement tissu, un câble Jack vers Jack (branchement filaire), un câble de recharge USB-A vers USB-C (connectique du casque).
Enfin, Microsoft livre sa petite « arme secrète », un dongle USB-A Surface Link. Cet objet est assez particulier, puisqu'il permet au casque de se connecter directement, sans appairage Bluetooth sur un PC ou un Mac. Néanmoins, cette connexion reste Bluetooth, elle ne se base pas sur un protocole maison type Xbox Wireless.
L'ami molette
Si Microsoft n'est pas la première marque à utiliser le principe de molette annulaire, elle reste la seule à en avoir fait quelque chose d'aussi efficace.
Ici, deux molettes cerclent le dos des coques, de manière presque invisible, et permettent respectivement de : régler la volume (molette droite) ; modifier la force de la réduction de bruit/retour sonore (molette
gauche).
Difficile à décrire dans le texte, cette approche est très probablement la meilleure que nous puisons trouver sur un casque. Le principe est à la fois très efficace et extrêmement intuitif, ce qu'aucun des modèles à bouton ou tactile n'a réussi à faire.
Il est vraiment dommage de ne pas avoir proposé une navigation tout aussi intuitive dans les pistes. En effet, la surface tactile des deux coques n'accepte pas les balayages, mais seulement des touches : un tapotement pour la lecture/pause, deux pour la piste suivante, trois tapotements pour la piste précédente, et un appui prolongé pour l'assistant vocal. Vraiment classique.
À ces commandes viennent se greffer deux boutons sur la tranche de la coque droite : un bouton on/off, et un bouton « Microsoft Teams » sur lequel nous reviendrons plus tard. Enfin, le Surface Headphones 2+ intègre des capteurs optiques dans les coques/coussinets, ce qui permet de mettre en pause ou relancer la piste en ôtant ou remettant le casque. Ces capteurs sont particulièrement réactifs, plus encore que ceux du WH-1000Xm4.
Côté logiciel, le casque de Microsoft se repose sur l'application dédiée Surface Audio. Bien que celle-ci soit déjà assez pratique, épurée et informative (état de la batterie, volume, et réduction de bruit/retour sonore), ses fonctions sont encore un peu limitées. Il n'est par exemple pas possible de personnaliser les commandes. Au moins, Surface Audio permet de faire des mises à jour, ou encore d'accéder à un égaliseur graphiques cinq bandes.
L'application existe également sur l'environnement Windows, et permet d'effectuer des mises à jour plus rapidement, cela en raccordant le casque en USB au PC.
Difficile de concurrencer Sony aux chapitres des possibilités de personnalisation, mais l'ergonomie des commandes à molette reste un immense avantage pour Microsoft.
Connectivité Windows, Multipoint, AptX
Un peu à l'image d'un produit Apple, Microsoft travaille particulièrement l'intégration du casque à son écosystème, certes plus limité que celui de la marque à la pomme, mais tout de même conséquent. Le fabricant propose notamment l'appairage rapide de type Swift Pair (appairage sous Windows 10 et sans doute Windows 11), moins contraignant que l'appairage classique sur son OS (un peu passéiste).
Et le casque intègre aussi une fonction bien pratique, la connexion multipoint, laquelle permet de se connecter à deux appareils avec le profil audio A2DP. Il est ainsi possible de basculer d'un flux à l'autre. Bien qu'il y ait plus réactif en la matière, le basculement se fait de manière assez rapide, même entre un PC avec le dongle Surface Link, et un smartphone sous Android.
Pour ne rien gâcher, le casque prend en charge le codec AptX, en plus du SBC. Toutefois, la connexion reste uniquement SBC lorsque la connexion passe par le dongle. Cette disposition est assez logique, puisque c'est la portée et la stabilité qui sont alors privilégiées. Notons également que Windows 10 autorise visiblement un bitrate max en SBC plus élevé que sur
les autres OS (512 kbs contre 328 kbs). Difficile néanmoins de connaitre le
débit max du casque en lui-même.
La portée du modèle est assez bien optimisée, en particulier avec le dongle USB. La connexion profite alors d'un pont privilégié, ce qui se
ressent largement par rapport à une connexion Bluetooth classique sur émetteur USB.
Certifié Microsoft Teams
En plus de permettre une connexion facilitée (un simple branchement permet de connecter le casque), le Surface Link propose des fonctions dédiées à la visioconférence, en particulier avec le service Teams de Microsoft. Le casque s'adresse ainsi aux professionnels, en étant justement certifié Microsoft Teams dans le mode dédié.
Si les prérequis pour une telle certification ne sont pas explicites, le Surface Headphones 2+ fait assurément montre de quelques avantages en la matière. Premièrement, la stabilité avec dongle lui permet d'être bien plus fiable et de moins décrocher que d'autres produits lors de réunions à distance. Ensuite, le dongle dispose d'une petite LED avec un code couleur simple :
- éteinte : le casque n'est pas appairé (casque est éteint par exemple)
- couleur blanche : casque appairé
- vert : conversation sous Microsoft Teams, microphone allumé
- rouge : conversation sous Microsoft Teams, microphone coupé, soit par l'utilisateur soit par le responsable de la conversation
Dommage tout de même que cette LED soit aussi discrète, et surtout qu'elle soit placée d'un seul côté du dongle. Il suffit d'un port USB mal placé, et cette fonction, à priori pratique, devient inutile. Dommage également ne pas avoir proposé de dongle au format USB-C (même si un branchement avec adaptateur est possible).
Dernier avantage : le bouton Teams dédié permet d'ouvrir ou remettre le logiciel au premier plan. Microsoft n'a pas forcément bien exploité ce
bouton, puisque cette unique fonction reste efficace mais limitée. Il aurait
par exemple été utile de proposer de couper le microphone sous Microsoft Teams, par un appui prolongé.
À l'usage, l'ensemble dongle et fonctionnalités apporte un plus non négligeable au casque Surface Headphones 2 classique. Si le modèle
s'adresse avant tout à une cible professionnelle assez précise, le surcoût induit par la version Surface Headphones 2+ for Business n'est donc pas injustifié.
Toutefois, malgré une qualité de la captation déjà très honnête pour un produit sans micro rabattable, nous aurions pu attendre encore mieux. Le protocole de communication restant le Bluetooth, la précision ne saute pas aux oreilles.
Une autonomie encore un peu faible
Talon d'Achille du premier casque Microsoft (à peine 12 – 14 heures), l'autonomie du Headphones 2+ est ici annoncée à 18 heures 30 minutes en utilisation « classique » (codec SBC, dongle branché, réduction de bruit à 50 % et volume autour de 60 %).
Avec un smartphone Android, sous codec SBC, avec réduction de bruit alternant entre max et médiums, nous sommes effectivement parvenus à profiter du casque pendant 18 heures 30 minutes (en SBC). Un résultat plutôt convenable, bien que pas au niveau des meilleurs en la matière. En utilisation voix (avec dongle), il faut miser sur environ 14 heures, ce qui est déjà très correct.
Isolation à améliorer
À défaut de se confronter aux meilleurs, type Apple Airpods Max, Bose Headphones 700, et Sony WH-1000Xm4, le Surface Headphones 2+ est tout à fait correct dans sa gestion de l'isolation. Or, celle-ci ne se manifeste vraiment qu'à partir des 100 Hz, ce qui est déjà un peu problématique. En revanche, à partir de ce seuil, la réduction est correcte, avec des pointes autour de 20 dB, et une 15 dB (voire plus en pratique) assez stable. Pour compléter cela, l'isolation passive est très bonne.
Il est difficile de vraiment déceler une amélioration par rapport à la première version du Surface Headphones, maintenant vieille de plus de deux ans. Une révolution serait nécessaire avec le futur Surface Headphones 3 pour rester dans la course.
Le retour sonore, même au maximum, conserve les mêmes écueils que chez la concurrence (excepté Bose Headphones 700 et Airpods Max), à savoir des aigus très sabrés. En dehors de ce point précis, les voix ressortent bien, et se retrouvent même un peu amplifiées.
À l'image de la qualité en visioconférence, le microphone est assez correct, suffisamment pour une bonne expérience, mais sans plus. La voix est intelligible, mais manque tout de même un peu de naturel.
Un son rond, merci la biocellulose ?
Clairement inspirés par le premier Surface Headphones, les transducteurs du Surface Headphones 2+ for Business intègrent une membrane en
biocellulose, un type de matériau pas si courant sur des casques nomades. On retrouve ce type de transducteur sur la plupart des casques Bowers & Wilkins. Si cela assure un très bon niveau technique, ce type de haut-parleur est généralement synonyme de quelques généralités dans la signature sonore, que l'on reconnaît d'ailleurs assez bien ici.
La signature sonore du Headphones 2+ peut être décrite comme « ronde » voire « sombre », avec des bas-médiums/basses assez mis en avant, des médiums un peu oscillants, et des aigus globalement en retrait. Le son est ainsi assez puissant, plus rond que vraiment percutant, agréable, mais manque de clarté générale.
Ici, à l'image d'un casque PX7, les basses sont très bien maîtrisée, même si un peu plus de subtilité dans les réglages n'aurait pas été du luxe. Le Bowers reste supérieur techniquement, mais possède globalement les mêmes avantages et défauts sonores que le nouveau modèle de Microsoft.
Notons que cette bosse dans les basses est très dépendante du niveau de réduction de bruit. Avec le retour sonore au max, l'emphase disparaît presque totalement.
Pour qui supporte un son légèrement voilé (sur les voix féminines par exemple), le Surface Headphones 2+ propose quelque chose de toujours doux, un son finalement assez passe-partout et reposant, même si parfois un peu lourd. Un coup d'égaliseur permet de rattraper un peu de clarté.
Bien qu'il ne soit pas un roi du détail, et que sa scène sonore soit assez menue (mais pas étriquée non plus), le son du Surface Headphones 2+ reste étonnamment agréable. Plus d'équilibre serait certes profitable mais le produit s'en sort honorablement.
Microsoft Surface Headphones 2+ : l'avis de Clubic
Extrêmement agréable à l'usage, le Surface Headphones 2+ for Business n'est certes pas le casque Bluetooth ultime, mais fait de ses particularités une vraie force, à commencer par son utilisation intelligente des molettes.
S'il est un excellent casque au quotidien, très complet en termes de fonctionnalités, le Surface Headphones 2+ reste encore un peu derrière les meilleurs modèles de son segment, mais cultive intelligemment ses forces.
- Ergonomie des molettes
- Multipoint
- Bonne fabrication
- Dongle USB et fonction Teams
- Manque de clarté
- Isolation active perfectible
- Microphones encore perfectibles
14 novembre 2024 à 14h25