© Alban Amouroux pour Clubic
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Philips monte en gamme dans le domaine des casques circum-auriculaires Bluetooth avec ce nouveau L3. Il fait partie de la gamme Fidelio au même titre que le X3 filaire dont il s’inspire. Leur conception est différente mais la parenté devrait logiquement être visible. Le X3 a su conquérir bon nombre de passionnés, le L3 va-t-il faire de même dans le monde des casques sans fil ? Il a en tout cas déjà reçu le prestigieux EISA Award 2021-2022 dans sa catégorie.

Les plus
  • Isolation naturelle
  • Connexion multipoints
  • Autonomie gigantesque
  • Très bon équilibre sonore
  • Largeur de la scène
Les moins
  • Poids important
  • Réduction de bruit pas assez performante
  • App moins fouillée que certains concurrents

Philips a définitivement abandonné la HiFi de salon il y a déjà quelques années, mais le géant néerlandais a conservé un pied dans l’audio avec des produits du quotidien accessibles à tous. Sa gamme de casque comprend des dizaines de références entre les intra-, les supra- et les circum-auriculaires. Pourtant, à 349 €, le nouveau Fidelio L3 est le casque le plus cher de la marque actuellement. Rappelons que le terme Fidelio est accolé aux références des meilleurs produits audio Philips, comme la barre de son Fidelio Atmos B97.

Le L3 est en fait une évolution du H9505, un casque Bluetooth avec annulation de bruit mais aux capacités audio légèrement en retrait par rapport à cette nouvelle itération, avec une bande passante moins élevée et l’absence de l’aptX HD. Le L3 se rapproche ainsi plutôt du X3, et vise clairement ceux et celles qui recherchent la meilleure qualité sonore en mouvement. Toutefois, il subsiste une différence importante : le L3 est un casque fermé, puisqu’il est nomade, alors que le X3 était un casque ouvert, donc sédentaire. 

©Philips

Caractéristiques techniques générales

  • Casque supra-auriculaire Bluetooth
  • Référence : Fidelio L3
  • Transducteurs : 1x 40 mm
  • Réponse en fréquence : 7-40.000 Hz
  • Impédance : 16 ohms
  • Sensibilité : 103 dB
  • Connectivité : Bluetooth 5.1, USB-C, mini-jack 2,5 mm
  • Codecs : SBC, AAC, apt-X HD
  • Accessoires : câble USB-C, câble audio, adaptateur avion, sacoche rigide de transport
  • Autres : réduction de bruit active, connexion multipoints, compatible Alexa et Google Assistant
  • Poids : 363 grammes
  • Prix public indicatif au moment du test : 349 €

Design : un style premium maintenant bien connu

Le Fidelio L3 reprend le design du H9505, dont les yokes en métal hyper rigide que l’on trouve également sur le X3. Cette partie ne risque pas de se tordre étant donnée son épaisseur. Elle comporte deux pivots, un premier vertical qui la relie à l’arceau, un second horizontal qui supporte l’oreillette. La latitude de mouvement est donc suffisamment importante pour trouver le bon positionnement sur la tête.

©Alban Amouroux pour Clubic
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L’arceau du X3 est constitué de deux éléments, avec une partie souple reposant sur le crâne. Sur ce L3, l’arceau est une seule partie, rembourrée et recouverte de suédine. L’extérieur a droit à un simili cuir sur lequel est embossée la référence « Fidelio L3 ». Les logos Philips en haut des yokes sont discrets. Bien que le dessin soit finalement assez simple, l’ensemble extérieur dans des tons anthracites est à la fois sobre et élégant. 

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Le Fidelio L3 fait partie des casques nomades les plus lourds du marché avec 363 grammes affichés sur la balance ; un embonpoint en partie expliqué par le poids des surfaces métalliques… Toutefois ce n’est pas tant le poids qui pourra vous gêner que l’appui des oreillettes via la mousse à mémoire de forme. Si l’appui de l’arceau se sent à peine, la force latérale qui chauffe les oreilles peut résulter en une gêne à la longue.

Équipement : du classique pour une bande passante étendue

Les coques des oreillettes sont en plastique. Elles bénéficient d’une finition soyeuse là aussi très agréable au toucher. Les pads de deux centimètres d’épaisseur sont recouverts d’un cuir léger pour se déformer facilement selon l’appui autour de l’oreille. À l’intérieur, un tissu léger cache l’équipement avec les grandes lettres L et R pour ne jamais se tromper de sens.

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Philips a placé des transducteurs assez classiques de 40 mm au fond de ces coques. Ils ne sont pas aussi avancés que ceux du casque sédentaire X3 avec aimant néodyme. Cependant, les chiffres annoncés sont intéressants avec une bande passante démarrant à 7 Hz dans l’infra grave. La sensibilité est elle aussi dans les normes avec 103 dB. Tandis que l’impédance de 16 ohms offre une adaptation avec tous les smartphones en mode filaire si nécessaire.

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Le L3 est livré avec sa sacoche de transport semi-rigide en cuir. Comme les oreillettes se replient à plat, l’encombrement de la sacoche reste raisonnable. Sa présentation est aussi prestigieuse que le casque avec un cuir Muirhead de « sources éthiques et durables » en provenance d’Ecosse, une languette où est inscrit Fidelio L3 et une seconde protection interne consistant en une pochette en tissu. 

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Connectivité et autonomie : une semaine au bureau sans recharger

Pour ce casque, Philips a retenu le Bluetooth dans sa version 5.1. Le plus important concerne la connexion multipoints pour passer facilement d’un appareil à un autre. Le H9505 bénéficiait déjà de cette fonction. Du côté des codecs, Philips peut annoncer la compatibilité Hi-Res grâce à la présence du aptX HD. Il vous faudra, comme vous le savez, un appareil Android pour en profiter, Apple étant toujours allergique aux codecs autres que l’AAC.

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Alternativement à la connexion sans fil, le L3 possède une prise mini-jack 2,5 mm sous l’oreillette de droite. Le cordon 2,5 vers 3,5 mm est fourni. Sur l’oreillette de gauche se trouve la prise USB-C pour la recharge. Là encore, le câble correspondant est dans la boite. 

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L’autonomie atteint 38 heures si la réduction de bruit n’est pas activée, une amélioration notable face aux 27 heures du H9505, qui place ce casque Philips dans ce qui se fait de mieux, ou presque, actuellement sur le marché. Le temps d'utilisation descend à 32 heures avec la réduction automatique, ce qui est toujours un très bon score. Si vous travaillez 7 heures par jour au bureau, vous pouvez quasiment tenir la semaine sans jamais avoir à recharger le casque.

Ergonomie : une surface tactile à maîtriser

Le casque est équipé de trois touches physiques : une pour l’allumage et l’extinction à gauche, deux pour la gestion de la réduction des bruits et l’activation du micro à droite. Ces touches se trouvent sous les oreillettes, il est assez facile de les trouver avec ses pouces, même si au début, on tâtonne en se demandant souvent quelle est celle pour le micro et celle pour l’ANC.

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Toute la partie plane de la coque de droite est une surface sensitive permettant d'ajouter d’autres commandes. Un appui au centre met la musique en pause. Pour changer de morceau, il faut faire glisser son doigt vers la gauche ou vers la droite. Pour modifier le volume, c’est vers le haut et vers le bas qu’il faut déplacer son doigt. Chaque action est confirmée par un petit bip. Pour être sûr de bien positionner son doigt, il est important d’encercler le yoke. Sinon, il est difficile de savoir si l‘on glisse bien son doigt dans la bonne direction. Un coup à prendre.

©Philips

Bizarrement, on ne peut pas modifier le volume sur la surface tactile si aucune musique n'est jouée. Cela ne permet pas de baisser le volume à l’avance, si jamais l’écoute précédente était à un niveau trop élevé. 

Application : bel effort de la part de Philips

L’application mobile Philips Headphones communique bien sûr en Bluetooth avec le casque. Vous trouverez l’essentiel que l’on peut attendre d’une telle application. Elle indique le niveau de charge du casque, le codec Bluetooth en cours et le mode de réduction de bruit actif avec la possibilité de basculer entre les modes. L’application affiche également le morceau en cours d’écoute.

L’égaliseur graphique à six bandes est accessible depuis cette page principale. Vous avez le choix entre quatre courbes (+bass, classique, jazz hip hop) et une personnalisation libre de chaque bande. Les paramètres se limitent à deux fonctions activées par défaut : la surface tactile et l’arrêt automatique lorsque l’on retire le casque. 

Réduction de bruit : pas au niveau des meilleurs

La fonctionnalité de réduction automatique des bruits propose trois modes. Le premier est le mode par défaut, le second laisse entendre les bruits environnants en pouvant accentuer les voix sur cinq paliers, le troisième est adaptatif. Le casque analyse avec ses micros les bruits ambiants en permanence pour se positionner sur le mode le plus adapté, tantôt avec la réduction maximale quand il y a beaucoup de bruit de fond, tantôt en mode transparence quand il croit savoir que quelqu’un cherche à vous parler.

Ces modes correspondent bien, dans la réalité, à l’objectif poursuivi. Cependant, nous avons trouvé la réduction de bruit efficace sur les bruits de fond dans les basses fréquences, mais trop faible sur la bande médium ; les voix lointaines ne sont quasiment pas estompées par exemple.

Nous avons également noté qu’un souffle permanent accompagne la réduction de bruit. Pourtant, quand elle est désactivée, le casque est totalement silencieux. Si bien que l’on tend à penser que la réduction de bruit passive est plus efficace que l'ANC, le Fidelio L3 profitant d'une excellente isolation naturelle.

©Philips

En mode téléphonie, il n’y a pas de reproche particulier à faire à l’encontre du L3. Le son est correct du côté du casque et notre correspondant nous entendait bien malgré les bruits ambiants. Comme souvent, il est impossible d’activer ou de désactiver la réduction de bruit en cours de conversation.

Analyse : de la finesse au sein d’une large scène sonore

Nous avons effectué nos tests en connectant le L3 à un smartphone Android Sony Xperia pour bénéficier de l’aptX HD. Comme d’habitude, nos séances d’écoute se sont déroulées dans le mode audio standard afin de bien cerner la signature sonore du Fidelio L3. Libre à vous de la modifier selon vos goûts via l’égaliseur dans l’application Philips. 

Tout ce qui se trouve habituellement centré se matérialise au centre de la tête, sans effet de projection frontal. En revanche, les instruments et les autres éléments isolés sortent bien de la tête. On obtient donc un centre fort entouré des informations périphériques offrant de l’épaisseur et renforçant la lisibilité. C’est le cas par exemple des titres ou le chanteur lead est accompagné des chœurs, cas dans lequel la restitution est plutôt fidèle. 

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Par défaut, le L3 manque légèrement de matière dans le bas-médium. Un manque que l’on pourra combler en jouant sur la personnalisation de la courbe d’égalisation. Les voix féminines plutôt perchées ressortent un peu plus que d’habitude, mais cette façon de gérer de façon assez précise les hautes fréquences permet au L3 de fouiller les détails et de reproduire les petites informations de réverbération. Celles-ci participent à l’ouverture de la scène que l’on peut qualifier d’excellente pour un casque fermé nomade.

Toujours en restant en écoute par défaut, sans activer l’une des différentes courbes préprogrammées, le L3 délivre un registre grave puissant mais mesuré. C’est-à-dire que les basses sont bien présentes tout en sachant rester à leur place. Certains pourront penser qu’il n’y en a pas assez, l’égaliseur est alors leur ami. Il est vrai que sur certains titres, nous avons pu trouver qu’il y avait comme un petit manque dans les notes les plus basses. Pourtant, il nous a suffi de passer l’un de nos titres tests plus que généreux dans le domaine pour vérifier que le L3 possédait bien cette capacité de descendre très bas. L’électro la plus chargée ne fait pas peur à ses transducteurs de 40 mm qui assurent sans broncher. 

©Philips

Du côté du respect des timbres, l’écoute de symphonies orchestrales nous a permis une nouvelle fois de profiter de l’excellente précision du L3. Les différents pupitres sont correctement placés dans l’espace avec une bonne sensation d’ouverture. Nous n’avons eu aucun mal à distinguer les instruments les uns des autres, sans problématique particulière. Il manque cette présence, cette chaleur, ce détourage ciselé que l’on obtiendra avec les meilleurs casques filaires. Le L3 en fait beaucoup, mais il ne fait pas de miracle non plus.

Ce nouveau Fidelio est aussi un excellent allié pour profiter de contenus vidéo. Nous n’avons pas noté de délai dû au Bluetooth qui serait rédhibitoire pour la cohérence entre le son et l’image. Le casque Philips fait profiter de son niveau de détail pour se plonger dans l’action et suivre les éléments dans et en dehors du casque, permettant de s’immerger dans ce que l’on regarde. Ce sentiment d’ouverture ne va pas aussi loin qu’un son Spatial ou à 360°, mais on est déjà dans ce que peut proposer de mieux un casque stéréo fermé sans fil.

L’écoute en mode filaire nécessite de devoir allumer le casque. Cela permet au passage de bénéficier de la réduction de bruit active mais on perd forcément l’accès aux modes d’égalisation. Nous retrouvons les qualités globales du L3 avec l’ouverture et la finesse. Le grave est même un peu plus présent et percutant, toujours sans être envahissant.

Prix et concurrence 

Les ténors de la catégorie que sont le Bose Headphones 700 et le Sony WH-1000XM4 sont un peu moins chers que ce Philips L3. Côté son, les propositions sont assez différentes entre ces trois casques. Le Bose joue plutôt sur la précision, le Sony sur l’emphase avec un grave puissant. Le Fidelio L3 se place finalement entre les deux, plus doux, plus consensuel même s’il fait montre aussi d'un certain parti pris. 

Le confort est différent également dans le sens ou le Philips est le plus lourd. Il n'est toutefois pas forcément le moins confortable car ses oreillettes enserrent bien les oreilles pour que l’arceau n’appuie pas trop sur le haut du crâne. Le Sony est peut-être le meilleur compromis dans ce domaine : confort et poids plus raisonnable.

Le Fidelio L3 possède un avantage certain sur les autres avec son autonomie record. Il est cependant dommage que la réduction de bruit active ne soit pas aussi performante que celle de ses deux concurrents. C’est ce détail qui risque de peser dans la balance au moment de l’achat.

©Alban Amouroux pour Clubic
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L’avis de Clubic

Le Philips Fidelio L3 ne passe pas loin de la perfection. Le son qu'il propose, tout d’abord, est d’une très haute tenue pour un casque Bluetooth. Ca respire avec une belle ampleur. Les timbres sont correctement retranscrits et pour les petits manques ci et là, il y a l’égaliseur. Finalement, ce L3 propose une restitution typée HiFi, précise et élégante.

C’est aussi un bel objet, bien fini. La présentation premium est renforcée par l’emballage de qualité et la sacoche de transport en cuir. Dans l’idée, Philips se rapproche de ce que peut proposer Bowers & Wilkins avec son PX7.

Il faut toutefois bien trouver quelques défauts au Fidelio L3. Ce sera pour nous un poids assez important, qui se ressent sur la durée, et une réduction de bruit active que l’on aurait préférée plus engagée. Son excellente isolation naturelle vient en partie compenser ce manque. 

Conclusion
Note générale
9 / 10

Le Fidelio L3 est un casque présentant un excellent compromis sur tous les tableaux : qualité sonore, qualité de fabrication, fonctionnalités, isolation, confort. Ce n’est pas le meilleur si l’on prend chaque critère individuellement, mais tout est globalement si bien fait que le L3 en devient un casque presque idéal.

Les plus
  • Isolation naturelle
  • Connexion multipoints
  • Autonomie gigantesque
  • Très bon équilibre sonore
  • Largeur de la scène
Les moins
  • Poids important
  • Réduction de bruit pas assez performante
  • App moins fouillée que certains concurrents
Sous-notes
Confort
8
Ergonomie
8
Autonomie
9
Isolation
8
Son
9
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