Sony WH-XB910N

Quand bien même les casques bluetooth WH-1000Xm3 et WH-1000Xm4 ne sont pas de grands timides dans le registre des basses, il existe un public qui désire encore plus. Pour cela, les produits au préfixe XB constituent une véritable solution. A ce titre, le WH-XB910N (200 euros) fait suite au précédent WH-XB900N, et s'intègre dans une sorte de milieu de gamme ambitieux, moins technologique mais assez proche de la série 1000Xm. Une vraie bonne affaire, ou un produit un peu coincé entre le fer de lance et des milieux de gamme déjà très au point ?

Les plus
  • Autonomie
  • Ergonomie complète
  • Multipoint
  • LDAC
Les moins
  • Signature sonore mal maitrisée
  • Isolation active améliorable
  • Kit main-libre seulement passable

Sérieux mais loin du premium

Le Sony WH-1000Xm4 n'est pas ce que l'on peut appeler un produit luxueux. Si le casque est bien assemblé, il ne met en avant aucun matériau "noble" et reste avare en métal. Suivant cette tendance, le WH-XB910 est tout à fait correct, puisque singe en grande partie ses avantages et défauts.

Ici la sobriété est de mise, le plastique est omniprésent, mais l'assemblage reste tout aussi sérieux que son grand frère. Deux différences sont présentes : le design et la texture générale. Là où les WH-1000Xm adoptent une surface légèrement accrocheuse, une pellicule façon caoutchouc, le WH-XB910N est plus brut et plus grainé.

De même, la forme est encore plus simple, presque trop simple. On sent que, même subtiles, les quelques différences de tracé font la différence.

Mis à part ce côté assez basique au premier abord, le modèle Sony est assez résistant à l'usage, son arceau est bien souple, et sa structure pliable. Les coussinets sont également rabattables à plat (dans un seul sens).

Le constructeur japonais connait très bien son affaire en matière de confort. Les coussinets circum-auriculaires (entourant les oreilles) équipant le WH-XB910N sont très enveloppants et suffisamment profonds, cela pour tous les types d'oreilles ou presque. En outre, le poids du casque n'est pas trop élevé (252 g), et son repose-tête permet d'assez bien répartir la masse. Nous ne sommes pas encore dans le jardin de l'incroyablement confortable Bose QC45, mais cette performance reste dans l'excellence.

Terminons avec le packaging, dans la droite lignée Sony. Il se compose d'une housse de transport rigide, d'un câble de recharge USB-C, et d'un
câble filaire en Jack d'assez bonne qualité, car plus épais que chez la concurrence Bose par exemple.

Ergonomie efficace et complète

Joie ! Sony n'a pas sabré l'ergonomie du casque pour mieux faire briller son haut de gamme. Ainsi l'ergonomie est-elle extrêmement proche de celle du récent WH-1000Xm4, à quelques détails près.

Tout repose principalement sur les commandes tactiles, placées sur le dos de la coque droite. Pour le reste, deux boutons situés sur la tranche de la coque gauche vont respectivement permettre : l'allumage/extinction/appairage ; le changement de mode de réduction de bruit.

Les contrôles tactiles fonctionnent de la même façon que sur le casque haut de gamme, à savoir :

  • Une double tape pour la lecture/pause
  • Appui prolongé pour l'appel à l'assistant vocal (réglable de cet assistant dans l'application)
  • Balayage horizontal pour la navigation dans les pistes : vers l'avant pour la piste suivante, vers l'arrière pour le début de piste et la piste précédente
  • Balayage vertical pour le volume : vers le haut pour augmenter le volume, vers le bas pour le diminuer

Simple, basique, efficace. Efficace ? Oui et non. Sony a fait un très bon travail d'intégration, mais ce type de commande ne tolère que très peu d'approximations. Un doigt qui débute sa course un peu tôt ou un peu
tard, un balayage pas assez franc, plusieurs paramètres peuvent rendre cette navigation compliquée. En dehors de ça, Sony porte une expérience complète et plutôt efficace.

Le seul manque avéré, par rapport au WH-1000Xm4, vient clairement des capteurs de proximité. Ici, enlever le casque ne déclenche pas la pause automatique.

Comme tous les modèles milieu de gamme et haut de gamme Sony, le WH-XB910N peut être associé à l'application dédiée Headphones Connect. Véritable modèle du genre, bien que très dépendante du casque associé, elle autorise un nombre assez impressionnant de réglages. Une véritable antithèse du clés en main de chez Apple ou Bose.

Comme pour son grand frère, le WF-XB910N fait partie des produits mettant en avant le plus d'options possible sous Headphones Connect. L'application se présente toujours sous 3 onglets : Etat, Son, et Système. Etat est un rapide résumé des réglages (de réduction) du casque, il permet notamment de mettre en place la réduction adaptative. Celle-ci, que nous avons déjà développé dans le test du casque WH-1000Xm4, permet globalement d'adapter la force de la réduction de bruit et du retour sonore, cela en fonction de la localisation (en définissant des lieux par exemple) et de la situation. Cet automatisme a du bon et du moins bon, mais il est souvent nécessaire, dans les transports en commun par exemple, de garder les réglages manuels.

L'onglet Son est le cœur du réglage sonore. Il permet de : définir réduction de bruit (type de réduction, force) ; mettre en place les égaliseurs ; gérer la configuration de son 3D 360 Reality Audio ; de choisir la priorité de connexion Bluetooth (qualité sonore ou stabilité) ; d'activer le traitement
DSEE. Ce dernier, l'instar du DSEE Extreme du WH-1000Xm4, reste fort peu utile à l'écoute.

Enfin, Système permet de procéder à quelques réglages en tous genres, dont la configuration de l'assistant vocal ou le mode multipoint. Un peu moins fournie que sur le modèle haut de gamme, l'application Sony Headphones Connect sur WH-XB910 n'en est pas moins très complète.

Au final, l'ergonomie n'est que très légèrement moins riche ici que sur son vaisseau amiral. Difficile de demander plus à un casque ANC milieu de gamme.

Connectivité : LDAC et multipoint

Pas plus que sur les contrôles, Sony n'a sacrifié la connectivité de son modèle milieu de gamme. On peut ainsi saluer la présence d'une connexion multipoint, chose qui n'est apparue qu'assez récemment dans les milieu/haut de gamme Sony. Pour preuve, le WH-1000Xm3 n'en était pas équipé, pas plus que l'ancien modèle XB, le WH-XB900N. Pour activer cette option, il faut passer dans l'application, et autoriser la fonction.

Néanmoins, comme cela est déjà le cas sur le fer de lance WH-1000Xm4, cela désactive les codecs haut débit, le multipoint n'est utilisable qu'avec les codecs Bluetooth SBC et AAC. Mais surtout, ce multipoint est encore loin d'être parfait. Il arrive que le flux ne bascule pas proprement sur l'appareil utilisé. Cela reste pratique, mais il est parfois nécessaire de couper cette fonction multipoint pour être sûr de ne pas s'emmêler les pinceaux.

Un autre avantage est là, même si assez peu mesurable : l'intégration du codec LDAC, une création Sony.

Suivant le bon exemple de son grand frère, le casque WH-XB910N réussit parfaitement l'épreuve de la stabilité du signal. Celle-ci est clairement supérieure avec les codecs AAC et SBC, ce qui se traduit par une portée étendue par rapport au LDAC, mais l'expérience est déjà étonnamment bonne sur ce dernier.

Terminons par la présence de deux systèmes d'appairage rapide, le Google Fast Pair (pour système Android) et le Swift Pair (Windows), qui permettent d'appairer le casque via une simple invite de connexion. Le WH-XB910N est donc une vraie réussite de ce côté.

Autonomie haut de gamme

Sony n'est pas timide côté autonomie, puisqu'annonce pas moins de 30 avec réduction de bruit active, et jusqu'à 50 h sans.

Avec notre protocole de test, nous sommes parvenus à un peu plus de 34 h avec ANC et codec AAC, ce qui est un excellent chiffre. En LDAC, le chiffre se situe davantage autour des 22 - 24 h, ce qui est déjà assez impressionnant.

 ANC milieu de gamme, microphone en retrait

Si l'ergonomie du casque est presque à la hauteur de ses ainés, Sony n'a pas poussé le vice jusqu'à intégrer les mêmes traitements que sur son haut de gamme.

Cela se traduit assez rapidement sur l'isolation générale. Pour commencer, l'isolation passive (créée par les coussinets) est déjà très correcte, car est effective dès les haut-médiums, tout en dépassant assez facilement les 20-25 dB d'atténuation dans les aigus.

L'isolation active est quant à elle très correcte, mais n'est pas aussi performante dans les basses que les meilleurs élèves, Sony et Bose en tête. A ce titre, les fréquences type 80-100 Hz, classique des moteurs
très ronronnant, ne sont pas suffisamment étouffées pour nous plonger pas dans le véritable silence qu'il est possible de ressentir sur les WH-1000Xm3 et WH-1000Xm4.

Ici, le rendu est celui d'un assez bon milieu de gamme, mais nous sommes presque déçus, connaissant les possibilités du constructeur et les quelques élèves aux dents longues (et clairement moins cher) comme le Soundcore Life Q30, aussi performant mais beaucoup moins dispendieux.

Le mode Transparence est, de son côté, étonnamment bien pensé. En effet, s'il se permet de légèrement atténuer les basses (ce qui est plutôt une bonne chose au final), il suit de manière très propre le reste des fréquences. Ainsi, même les fréquences aigues, certes encore un peu atténuées dans les extrêmes, sont très efficacement récupérées par les microphones.

Bass-boost, mais brouillon

Doté de transducteur dynamique de 40mm maison, Sony a pour principe, sur cette série, de livrer une sonorité dite "Extra Bass". Il n'y a pas de mal à cela, Yamaha propose une performance technique extrêmement élevée sur son YH-L700A malgré un niveau ahurissant, et le WH-1000Xm4 n'est clairement pas un modèle de neutralité.

Mais Sony ne réussit qu'à moitié son pari. En effet, au lieu de simplement booster les basses, de manière suffisamment restreinte pour que cela ne déborde pas dans les voix, le casque fait démarrer son boost très loin dans les médiums. Sans surprise, cette exagération déborde sur les voix. Même sans les noyer, cela laisse une sonorité particulièrement lourde.

Le côté technique est globalement bon, et le casque pourrait apparaitre comme "relativement équilibré" si le registre des 2 -4 kHz n'était pas en retrait (très dépendant du placement du casque sur la tête). Cela participe encore au manque de clarté générale. Un petit pic dans l'extrême du spectre permet au moins de conserver un minimum de brillance.

Les sensations sont-elles bien là ? Oui, Sony réussit un bon travail de ce côté. Les transducteurs ne sont pas trop patauds, l'assise est bien là, les basses sont enveloppantes, le boost n'est pas le plus élevé que nous ayons connu (même franchement marqué).

Le scène sonore, sans-surprise, manque un peu de profondeur. A l'inverse, une assez bonne largeur s'installe. De plus, le niveau de détail est plutôt préservé. Le WH-XB910N ne sombre jamais dans une véritable bouillie, il n'est victime que de son propre réglage. Il est possible de corriger en partie cette signature, et le mode ANC Off est déjà plus équilibré. Ce dernier est sans doute le plus agréable, car masque nettement moins les médiums.

Mais, même en réglant intelligemment l'égaliseur sur Sony Headphones, les défauts ne sont pas complètement gommés.

En filaire (casque éteint), le résultat est assez proche des résultats de Bose et Sony WH-1000X nous ont habitué. La signature est proche, mais encore plus accidentée. Tout reste "écoutable", mais pas tellement plus.

A qui le WH-XB910N s'adresse-t-il ? Davantage à ceux qui aiment les signatures vraiment lourdes et très appuyées, qui écoutent principalement des genres non-vocaux, au beat marqué. Ceux qui recherchent les sensations avant la fidélité. Nous continuons à penser qu'il y avait mieux à faire ici, Sony n'a clairement pas corrigé ce défaut sonore du précédent WH-XB900N.

L'avis de Clubic

Un WH-1000Xm4/WH-1000Xm3 en à peine simplifié ! Le WH-XB910N
est un casque extrêmement pratique à l'usage. Simple mais assez bien construit, confortable, très autonome et armé d'une ergonomie réussie, il ne pèche que sur quelques détails.

multipoint, prise en charge du LDAC, compatibilité avec l'application Sony Headphones, il jouit d'une excellente connectivité.

Malheureusement, la simplification technologique est passée par là, puisque la réduction de bruit est certes déjà bonne, mais en-deçà des
excellents élèves. Surtout, l'approche sonore respecte bien les promesses basseuses, mais manque vraiment de discernement et de finesse. Reste que son problème principal est clairement le WH-1000Xm3, ancien haut de gamme vendu maintenant au même prix et meilleur presque partout.

Conclusion
Note générale
7 / 10

Presque parfait sur la forme car porté par une ergonomie, un confort et une autonomie au-dessus de la mêlée, le Sony WH-XB910N manque malheureusement d'un peu de finition technique.

Les plus
  • Autonomie
  • Ergonomie complète
  • Multipoint
  • LDAC
Les moins
  • Signature sonore mal maitrisée
  • Isolation active améliorable
  • Kit main-libre seulement passable
Sous-notes
Fabrication
8
Confort
9
Ergonomie
9
Isolation
7
Autonomie
9
Qualité sonore
5
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