© Guillaume Fourcadier
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Tout dernier modèle d'une grande famille, le casque Momentum 4 Wireless risque fort de déstabiliser son monde. En effet, il signe la mort de la formule premium qui faisait en partie la force de ses casques. Oubliez le cuir, le métal, et les coutures colorées, le Momentum 4 est un retour bien pragmatique et bien terne à la réalité des casques Bluetooth modernes. Cela lui permet en contrepartie d'être plus abordable que son prédécesseur (350 euros, contre 400 euros), et de se concentrer presque exclusivement sur la technologie. Un choix payant ?

Les plus
  • Autonomie bien au-dessus de la concurrence
  • Qualité sonore
  • Bonne isolation
  • Qualité des microphones
  • Confort et tenue
  • Connectivité parfaite
  • Moins cher que la génération précédente
Les moins
  • Application perfectible
  • Qualité sonore casque éteint
  • Atténuation perfectible dans les très basses fréquences

Plus confortable, mais plus roturier

Il n'y a rien qui ressemble moins à un casque Momentum que le Momentum 4 Wireless, rien. Pour moderniser son approche, Sennheiser s'est ainsi permis de se séparer de ce qui, sans doute, freinait le côté technologique de son précédent modèle. Adieu la forme massive, les branches en acier, l'arceau en cuir, et la rotule chromée.

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C'est simple, la dénomination Momentum n'apparait pas même sur le casque, mais se dissimule dans le creux du coussinet gauche. La perte de l'âme Momentum ? Oui, d'une certaine façon. Cela est d'autant plus vrai que le design est bien plus quelconque, en particulier au niveau des coques, désespérément dans l'épure bien que légèrement inclinées. Rassurons-nous au moins avec l'arceau, qui parvient, lui seul, à insuffler un peu de majesté à l'ensemble. Celui-ci est surmonté d'un très agréable tissu gris anthracite rappelant largement les boites des True Wireless Momentum. Ce nouveau Momentum se décline en noir/gris foncé (modèle de test), et blanc/gris clair. Cette dernière parait plus élégante, car moins plombée par la trop grande sobriété de la version noire.

Cela va sans dire, la structure est presque intégralement en plastique, mais de plutôt bonne qualité. La sensation de densité générale est là, le casque ne grince pas et ne ballote pas une fois en main. Le réglage de l'arceau est, lui aussi, d'assez bonne facture, car suffisamment fluide tout en restant fermé. Sans surprise, l'arceau reste au-dessus du lot, grâce à l'aspect premium que lui confère son revêtement d'excellente qualité. En outre, le repose-tête en caoutchouc est parfaitement intégré à l'ensemble et ne se décolle pas. Les coussinets, bien moins épais que ceux du Momentum 3 sont également bien plus classiques, car optent pour un revêtement en similicuir assez standard, semblable à celui que l'on retrouve sur le Sony WH-1000X5 et autres Bose Headphones 700. D'une manière générale, le produit est dans les eaux de ses deux concurrents sur la forme et la fabrication. Cela est plutôt une bonne chose par rapport au récent Sony, tout de même vendu 70 euros plus cher (prix officiel), ce qui n'est loin d'être un détail.

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Signe ultime qu'il est bien un casque premium moderne… le Momentum 4 Wireless ne se plie plus. À l'inverse, ses coques, maintenant pivotables, peuvent se rabattre à plat, cela dans les deux sens. Nous perdons donc une fonction innovante en son temps mais très clivante, l'arrêt/allumage automatique en déployant et repliant le casque. Votre serviteur n'aimait pas particulièrement cette approche, d'autant plus que la charnière métallique du Momentum 3 pouvait facilement coincer un bout de peau (et les cheveux). Posé à plat, le Sennheiser vient avec une nouvelle housse ovoïde et rigide d'excellente qualité, contrairement à la précédente qui était en soufflet. Grâce à cette disposition, le Sennheiser prend nettement moins de place en transport.

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En plus de la housse, l'appareil est livré avec un câble de recharge USB-A vers USB-C, ainsi qu'un câble jack 3,5 mm vers jack 2,5 mm bien trop fin à notre goût. Oui, malheureusement, le Momentum 4 réitère le défaut de son aîné, à savoir l'utilisation d'une embase 2,5 mm côté casque. Au moins, le constructeur n'a pas abandonné l'entrée analogique, qui risque de devenir de plus en plus rare avec les années. Enfin, un petit adaptateur pour prise avion est présent.

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Avantage principal du Momentum 4 Wireless par rapport à son prédécesseur : le confort. Celui est clairement mieux équilibré qu'auparavant, et l'arceau plus rembourré. Ajoutez à cela un poids réduit (passant d'environ 310 g à 290 g), bien que loin d'être plume, et le port est plus proche du haut du panier que de la moyenne.

Le serrage du crâne n'est pas trop important, et le repose-tête suffisamment bien pensé pour que la sensation de pression au sommet du crâne n'apparaisse pas avant quelques heures. Sur ce point, le Bose QC45 reste ce qui se fait de mieux.

Passage au tout tactile, application correcte mais à améliorer

Presque impossible à implémenter sur les anciens Momentum, le tactile fait ici son apparition, d'assez belle manière, sur l'entièreté de la coque droite. Exit les boutons sur la tranche, mis à part un unique représentant, chargé principalement de l'allumage, de l'extinction et du déclenchement de l'appairage Bluetooth.

Avec un court appui, ce bouton permet d'appeler l'assistant du téléphone. Avec deux appuis courts, une invite vocale donne le niveau de batterie, à 10 % près. Ce niveau de batterie est également indiqué sur la tranche droite du casque, à l'aide de 5 diodes (20% par diode).

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Concernant le tactile, tout passe par un ensemble d'appuis (peu importe la zone) et de balayages :

  • 1 appui : lecture/pause
  • 2 appuis : changement du mode de réduction de bruit, basculement entre ANC au max et retour sonore au max.
  • Balayage vertical : réglage du son. À la manière du Bose Headphones 700, ce balayage prend en compte l'amplitude du mouvement, ce qui permet de grandement monter et descendre le volume. Cette fonction est pratique et plutôt précise dans la détection, mais gagnerait à utiliser davantage de crans de volume (un peu trop d'écart d'intensité entre deux pas)
  • Balayage horizontal : piste suivante, ou début de piste et piste précédente

Cette ergonomie est plutôt convaincante, car efficace, et bien pensée. Il faut néanmoins s'y habituer. D'une part, une certaine latence existe entre l'appui et le déclenchement de la commande, d'autre part, ce système est très sensible. Frôler la coque de la main peut suffire à déclencher la pause ou le passage à la piste suivante.

À ceci s'ajoute une fonction plutôt innovante : le réglage de l'intensité de l'ANC en pinçant (plus d'ANC) et éloignant (plus de Transparence) deux doigts. Cette fonction avait tout pour plaire sur le papier, et est effectivement assez efficace. Mais, contrairement au volume, elle ne fonctionne que cran par cran (5 crans), il n'est pas possible de passer d'un tout ANC à un tout Transparence via un seul geste, peu importe son ampleur. Cela rend un peu lent le basculement, et montre que cette fonction est avant tout là pour les petits ajustements.

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À ces fonctions tactiles s'ajoutent la présence d'une détection du port via un petit capteur dans la coque. Par défaut, le Momentum 4 se met en pause une fois retiré, et en lecture une fois replacé. De plus, un système d'extinction automatique s'enclenche après un certain temps (15, 30 ou 60 min).

Pour couronner l'expérience, il était difficile de passer à côté de l'application dédiée Smart Connect nouvelle formule. Avec ce casque, la plupart des éléments déjà vus sur les derniers True Wireless de la marque se retrouvent avec quelques défauts de jeunesse.

Plutôt épurée, l'application se divise en trois onglets principaux : Mon appareil, Découvrir, et Réglages. Oubliez assez vite Découvrir, qui se contente de reprendre le flux de news Sennheiser. Davantage de la pub déguisée qu'autre chose. Placer ce flux dans un onglet très secondaire aurait été suffisant.

Mon Appareil regroupe l'essentiel des fonctions et des indications. En plus de l'affichage du niveau de batterie, celui-ci est composé des tuiles suivantes :

  • Gestion des connexions : pour se déconnecter d'un émetteur, ce qui particulièrement pratique avec la fonction Multipoint de l'appareil
  • Égaliseur : Malheureusement, la marque n'a, à l'instar des Momentum 3 True Wireless, pas réintégré l'égaliseur paramétrique des anciens casques. Ici, nous nous contentons d'un égaliseur graphique à trois bandes, à peine suffisant pour éventuellement corriger la signature sonore. Pourquoi Sennheiser, marque spécialisée dans l'audio, ne propose pas mieux ? Au moins, un système de sauvegarde des égalisations existe, et deux options, l'accentuation des Graves et Podcast, viennent pousser le bas du spectre ou les médiums.
  • Sound Check : déjà existant sur les Momentum 3 TW. Celui-ci consiste en un rapide test de préférence sonore, qui ajuste ensuite l'égaliseur en conséquence. Pas de quoi sauter au plafond.
  • Zones sonores : automatisme que nous avons déjà vu chez certains casques premium comme le WH-1000Xm4 ou le WH-1000Xm5. Celui-ci permet d'assigner un réglage particulier de l'ANC à une zone géographique particulière (domicile ou bureau par exemple).
  • Réduction de bruit Active. Nous le verrons dans le chapitre dédié, celle-ci n'a pas mode ANC off à proprement parler, puisque fonctionne via un curseur. Placé tout à gauche, l'ANC est au maximum. Placé tout à droite, le retour sonore est au maximum. Au milieu, un équilibre se crée, mais un traitement s'applique quoiqu'il arrive. En marge, un mode adaptatif vient se greffer à l'ensemble. Enfin, un réglage permet de jouer sur la réduction du bruit du vent (au niveau du microphone), et un second met en pause la musique si le mode Transparence est au max. il est bien sûr possible de relancer la musique ensuite
  • Dernière tuile, Sidetone permet d'avoir un retour sonore de sa propre voix, en appel. Cette fonction n'est pas nouvelle, mais plutôt utile dans certaines conditions
La tristesse d'un égaliseur en une capture d'écran

Le second onglet principal, réglages, est nécessairement plus simple. Il va permettre de désactiver la détection du port du casque ainsi que les fonctions associées. À ceci s'ajoute la gestion des tuiles de l'onglet Mon Appareil, qu'il est possible de faire disparaitre individuellement (pour celles qui ne vous serviraient pas). Sennheiser place également ici l'onglet de mise à jour, ainsi que celui de redémarrage usine. Nous ponctuons la visite guidée par une petite étrangeté, le placement de l'indication du codec Bluetooth en cours, que la marque aurait mieux fait de mettre aux côtés de l'indication de batterie (dans l'onglet Mon Appareil).

Smart Connect n'est pas l'application parfaite, loin de là. Nous avons également constaté quelques lenteurs, en particulier à chaque retour dans l'application. Quelques zones non traduites (en version française) sont encore présentes à l'heure actuelle, mais seront sans doute corrigées avec le temps. De même, il reste des imprécisions, notamment pour déplacer les crans de l'égaliseur. Des détails çà et là, sûrement corrigés très vite, mais qui ne rendent pas l'expérience idyllique.

De la lenteur à chaque redémarrage, et quelques onglets incohérents

Nous avons effectué ce test sous la version 4.1.0.109203 de l'application, avec le firmware 2.6.13 du Momentum 4 Wireless.

Connectivité : un casque à tout faire, presque futurproof

Sans surprise, le Momentum 4 Wireless est aussi moderne que ce à quoi nous pouvions nous attendre.

L’appareil, comme tous les casques premium dignes de ce nom, intègre la connexion Multipoint, ce qui lui permet de basculer du flux d’un appareil à l’autre. Pas de mauvaise surprise ici, tout fonctionne parfaitement.

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En n’intégrant pas le codec LDAC de Sony, mais en se reposant sur l’AptX Adaptive (ce qui comprend la compatibilité AptX et AptX HD), Sennheiser fait le choix du pragmatisme. D’une part, l’AptX Adaptive permet une qualité sonore optimisée, sans les soucis de connexion et la baisse d’autonomie liée au bitrate du LDAC ou du LHDC. D’autre part, cela permet de conserver la compatibilité Multipoint en permanence.

Très classique en 2022, l’appairage rapide Google Fast Pair est de la partie.

Rien à dire sur la qualité de la connexion en elle-même, tout simplement irréprochable. La puce (très probablement de chez Qualcomm) assure une excellente stabilité, cela peu importe le type de codec (même en AptX HD), et la portée est l’une des meilleures que nous ayons pu mesurer. Sur ce point, le Sennheiser fait au moins aussi bien que le PX7 S2 de Bowers & Wilkins.

Hors connexion sans-fil, le Momentum 4 Wireless peut fonctionner en filaire, de deux manières. La première est la classique connexion jack 3,5 mm. Encore une fois, dommage de ne pas avoir proposé une entrée 3,5 mm. Les câbles 2,5 mm vers 3,5 mm sont difficiles à trouver, sans parler de la solidité de cette connectiques. En jack, la connexion Bluetooth est perdue sur les autres appareils, que le casque soit allumé ou éteint.

Enfin, il reste possible d'utiliser l'appareil via USB. Cela permet, notamment sur ordinateur, de combiner le son et la recharge. Surtout, le pont Bluetooth demeure dans ce mode, ce qui laisse l'accès aux réglages via l'application. Clairement le mode à privilégier sur PC.

Bonne isolation, microphones au top

Le Sennheiser Momentum 3 était déjà plus que correct, en son temps, au niveau de la réduction de bruit. Dans le peloton des suiveurs, derrière les Sony WH-1000Xm3 et Bose Headphones 700, il assurait surtout une isolation très uniforme, sans véritable creux. On s'attend forcément à ce que ce Momentum quatrième du nom aille plus loin.

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C'est ce qu'il fait, dans une certaine mesure. Sans transcender le genre, le Momentum 4 Wireless fait partie, pour un modèle de 2022, des très bons élèves. L'appareil conserve ce même caractère équilibré, sans creux trop marqué dans les fréquences. Les basses sont bien atténuées, ce qui lui permet de se démarquer d'un autre élève assez bon mais en retrait, le PX7 S2 de Bowers & Wilkins (différence vraiment marquantes sur les ronronnements de moteurs). Toutefois, il ne fait pas mieux que son prédécesseurs sur cette gamme de fréquences précise, notamment dans les très basses fréquences (20-60 Hz). L'amélioration s'effectue surtout au-delà, ce qui couvre l'immense majorité des sons "réels". Nous avons pu constater que le casque était plus capricieux que son ainé concernant le placement sur la tête (et surtout sur la tête de mesure). Mal positionné, il perd rapidement en atténuation.

Forcément, le récent WH-1000Xm5 de Sony continue d'être en tête. Si cela n'est pas si audible dans les basses et bas-médiums (en pratique), la différence est plus marquée sur les voix, en approchant des 500 Hz – 1 kHz particulièrement. Dans ces fréquences, là où le Sennheiser parvient déjà à atténuer 15-20 dB, le Sony tape les 25-30 dB, un bon cran au-dessus donc. Surtout, le modèle japonais reste plus efficace face aux bruits soudains.

Mesure de la réduction de bruit active. En rouge, le signal témoin. En violet, l'ANC au max. En vert, la réduction de bruit sur le cran central. En bleu, le retour sonore. En marron, l'isolation apportée par le casque seul. Pas parfaite, l'isolation est déjà d'un très bon niveau.

Nous parlerions bien d'isolation passive, mais comme précisé plus haut, ce mode n'existe pas vraiment. En effet, réglé au milieu, le curseur d'atténuation isole déjà des basses fréquences et des médiums, ce qui permet au moins une atténuation suffisante en milieu calme, sans être aussi fatigante (selon les utilisateurs). Nous avons tout de même mesuré cette isolation passive (casque éteint), qui débute dès les médiums, et est particulièrement efficace dans les aigus.

Le mode Transparence est plutôt intéressant, car suit de très près la courbe idéale, mais seulement jusqu'aux haut-médiums. Passé ce point, l'isolation créée par les coussinets devient trop forte pour que le casque compense complètement, bien que le Momentum 4 parvienne à garder une certaine stabilité. Le rendu est donc très correct, mais n'autorise pas une perception naturelle de l'environnement. Nous sommes loin d'un Bose ou d'un Airpods Max.

Terminons avec les microphones intégrés, à savoir le mode main-libre/visioconférence. En milieu calme, le rendu est déjà très acceptable, car tout à fait intelligible. Il y a plus subtil en la matière, en partie à cause des petites accentuations et des artefacts sur les plosives (sons type "p" et "b"). Nous nous attendons forcément à une dégradation de la captation en milieu bruyant… ce qui n'arrive pratiquement pas. En l'occurrence, même dans une rue très animée, nous avons constaté que la marque dosait suffisamment la réduction de bruit pour qu'elle ne soit pas dérangeante pour l'interlocuteur, tout en ne débordant pas sur la voix en elle-même. Il reste encore un peu de travail à Sennheiser sur la gestion du vent (un peu de saturation avec une bonne brise), mais nous sommes déjà dans les quelques rares excellents élèves, utilisables en toutes circonstances.

La meilleure autonomie du marché ?

Talon d'Achille du précédent casque (autour de 17 h avec ANC), l'autonomie est tout simplement transcendée ici. La marque promet autour de 60 h avec ANC. Ce chiffre est parfaitement tenu, oscillant entre environ 58 h (Android, codec SBC) et 63 h (iPhone, codec AAC). Un chiffre qui sera forcément un peu plus faible en AptX HD et Adaptive (test en cours). La marque a presque quadruplé la performance de son précédent modèle, et renvoie d'excellents élèves comme le Sony dans les cordes (30 h approximativement dans les mêmes conditions).

Un son chaleureux et polyvalent, un peu moins Momentum 3

Sans être fondamentalement différente de son grand frère, la sonorité du Momentum 4 Wireless n'en porte pas moins des changements audibles. Ici, Sennheiser place un transducteur dynamique de 42 mm assez classique sur le papier.

Pour commencer, le caractère très rond du casque est ce qui vient en premier. Le modèle dispense un son marqué dans les basses fréquences, et un peu plus en retrait dans les aigus, tout du moins plus oscillant, le tout avec une bonne qualité technique.

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Toutefois, son accentuation dans les basses, très marquée, s'achève globalement avant (en dessous des 100 Hz) le Momentum 3, Sony WH-1000Xm5, et Bowers & Wilkins PX7 S2. Cela se traduit par une sonorité plus ronde que vraiment percutante, presque équilibrée sur les morceaux où les très basses fréquences ne sont pas mises en avant. À l'inverse, dès qu'une piste accentue vraiment cette gamme, le modèle se lâche et ronronne largement. Sur ce plan, Sennheiser gagnerait sans doute à un peu plus de parcimonie, des débordements peuvent ainsi arriver, le transducteur n'étant pas non plus de la trempe d'un modèle planaire de casque Hifi.

Par rapport à un WH-1000Xm5, et surtout par rapport à un PX7 S2, le Momentum gagne en ampleur ce qu'il perd légèrement en percussion. Cela est d'autant plus vrai que le Sennheiser, contrairement à ses concurrents, n'a pas de pic aussi marqué dans les aigus. Ces deux derniers, Sony en tête, ont tendance à accentuer la brillance, ce qui est double tranchant, alors que le Sennheiser est bien plus sage et régulier. Certaine pistes énergiques et très aérées sont à l'avantage du Bowers et du Sony, d'autres deviennent un peu brouillonnes et trop agressives, ce qui n'arrive à peu près jamais sur le Sennheiser. Néanmoins, nous aurions aimé un peu plus de linéarité dans les aigus, ne serait-ce que pour être plus percutant et encore plus aéré.

Mesure (compensée) de la réponse en fréquence. En marron, avec ANC au max. En vert, réglage neutre et Transparence. Ces deux derniers creusent un peu moins les médiums, ce qui est préférable. On remarque une prédominance dans les basses, qui se ressent largement dans l'écoute, et quelques oscillations dans les aigus empêchant de pleinement apprécier cette gamme de fréquences.

Le Momentum 4 Wireless n'a pas les défauts du WH-1000Xm4, comme les basses débordant sur les médiums, et les voix un peu voilées, mais n'est tout de même pas dans un autre univers. Le WH-1000Xm5 plaira davantage au grand-public, mais reste globalement de la même trempe technique.

Sans transcender l'écoute, le mode transparence, ainsi que le mode "neutre" (curseur au centre) sont légèrement supérieurs, car lissent mieux les médiums, apportent un peu plus d'ouverture et d'équilibre.

Très polyvalent, le Sennheiser est davantage un casque de personne qu'un véritable casque de style musical. Son niveau de détail est très bon, de même que sa scène sonore, tout en restant constant. Sur ce dernier point, le Bowers & Wilkins est généralement supérieur, car plus ample et plus profond, à une nuance près.

Le Sennheiser, par son caractère moins spectaculaire, gère mieux la difficulté, en particulier les styles très rentre-dedans mais rarement bien mixés comme le métal. Là où le B&W, et même le Sony sont à la peine, le modèle allemand conserve son caractère imperturbable.

En rouge, la réponse casque éteint et raccordé en Jack. Nous avons déjà vu plus catastrophique, mais difficile d'être satisfait par un tel parti-pris

Difficile d'être déçu par le Momentum 4, qui s'aligne globalement sur la dernière création de Sony, voire sur le PX7 S2, cela pour 70 euros et 80 euros de moins. Toutefois, en se donnant les moyens, le constructeur aurait pu atteindre l'excellence en reprenant les bons côtés de la concurrence, sans les défauts. La quête du modèle Bluetooth ANC qui dépassera les autres reste ouverte.

Sans surprise, la qualité sonore est aussi bonne en filaire (allumé) et en USB, avec globalement le même caractère selon le cran d'ANC.

À l'inverse, ne vous risquez au filaire passif (casque éteint) qu'en dernier recours. Très déréglé, ce mode est uniquement centré autour d'un pic dans les haut-médiums, ce qui ne lui permet pas de profiter vraiment des qualités du casque au-delà d'une écoute type podcast.

L'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

En abandonnant la forme et le prestige des anciens casques Momentum, le Momentum 4 Wireless fait un choix difficile mais en grande partie payant.

Moins inspiré visuellement et moins premium qu'avant, il s'améliore presque partout ailleurs. Confortable, isolant, doté d'excellents micros, et surtout armé d'une autonomie qui ne souffre d'aucune concurrence, ce casque se permet de facilement s'aligner sur la concurrence en matière de son.

Tout n'est pas rose bien sûr, mais son tarif plus faible que la moyenne des autres produits premium (350 euros contre généralement plus de 400 euros) lui confère un ultime avantage.

Les plus
  • Autonomie bien au-dessus de la concurrence
  • Qualité sonore
  • Bonne isolation
  • Qualité des microphones
  • Confort et tenue
  • Connectivité parfaite
  • Moins cher que la génération précédente
Les moins
  • Application perfectible
  • Qualité sonore casque éteint
  • Atténuation perfectible dans les très basses fréquences
Sous-notes
Construction
8
Confort
8
Ergonomie
8
Connectivité
9
Réduction de bruit
8
Autonomie
10
Qualité sonore
8
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