Pression statique, volume d'air dégagé et nuisances sonores : telles sont les trois clés qui permettent de juger de la qualité d'un ventilateur. Globalement reconnu pour la qualité de ses travaux en la matière, Noctua tente inlassablement d'améliorer l'équilibre entre ces trois composantes. Ses efforts prennent cette année la forme d'un nouveau fan 120 mm, qui regroupe la plupart des raffinements déjà implémentés par le fabricant (pales striées, revêtement spécial à l'intérieur du cercle de ventilation, etc.) et en ajoute un nouveau : la réduction de la distance qui sépare l'extrémité des pales du pourtour intérieur du ventilateur.
Noctua affirme ici avoir réussi à descendre à 0,5 mm : moins de vide signifie moins de pertes et de perturbations, et donc une efficacité en hausse. Cette ambition soulève toutefois de réels défis au niveau de la production : avec une distance si faible, il ne faut ni jeu dans les éléments, ni déformation, pour que le ventilateur dure dans le temps. Des recherches identiques sont conduites sur un modèle de 140 mm, grâce auquel la marque espère des bénéfices encore plus substantiels. La piste ne sera cependant pas suivie pour ce qui est du 200 mm sur lequel travaille aussi Noctua, la lourde structure ne permettant pas d'envisager une telle stabilité des éléments.
En parallèle, Noctua poursuit le développement d'une version slim de son 120 mm, laquelle ne donnerait pas à l'heure actuelle des résultats suffisamment satisfaisants, ainsi que l'extension de sa gamme de ventilateurs destinés à l'univers professionnel. Dans le lot, un modèle initialement conçu pour des installations en 24V devrait pouvoir intéresser le grand public, estime la marque, notamment par sa capacité à travailler de 6V à 30V, ce qui permet d'envisager une plage bien plus large de fréquences de rotation.
Egalement au programme : des kits anti-vibration colorés, pensés notamment pour ces ventilateurs industriels... ainsi que pour tous ceux qui ont du mal avec les couleurs traditionnellement chères à la marque. Noctua se propose enfin de commercialiser un petit contrôleur PWM, pratique pour les cartes mères qui en sont dépourvues. On s'en servira pour faire varier la rotation du ventilateur, avec une option permettant de ne jamais descendre en dessous des 300 tours par minute.
Prêt pour Skylake
Noctua présentait aussi deux nouveaux dissipateurs au Computex. Le premier est une évolution du NH-U12S qui offrirait 50% de surface de dissipation supplémentaire et passe de 5 à 6 caloducs. Il ne pose a priori aucun problème de compatibilité avec les barrettes mémoire quand on se cantonne à un unique ventilateur. Il en va de même pour le futur successeur du NH-U14S.L'autrichien planche également sur une évolution de son NH-L12, présentée ici avec un 120 mm sur la face supérieure et un 92 mm fixé sous la surface de dissipation. Les dimensions sont réduites pour assurer la compatibilité mémoire, mais Noctua estime qu'il sera possible de passer sur deux 120 mm dès lors qu'il aura achevé le développement de son modèle slim.
Comme tous les modèles récents, ces dissipateurs seront accompagnés de fixations compatibles avec le futur socket LGA-1151 qui accompagnera les processeurs Intel Skylake d'ici la fin de l'année. Noctua profite du salon pour rappeler que sa politique de distribution gratuite de fixations pour des modèles plus anciens (moins de dix ans) est toujours en vigueur.
Un mot pour finir de l'ambitieux projet de ventilateur avec réduction active du bruit, présenté depuis 2012 par Noctua au Computex : celui-ci achoppe un peu pour l'instant, en partie parce qu'il convient de repenser le projet autour du ventilateur standard évoqué en début d'article. Le fabricant se félicite toutefois d'avoir d'ores et déjà réussi à intégrer toute l'électronique nécessaire au niveau du PCB qui soutient son moteur.