Très bien implanté sur le segment gaming, Razer développe également depuis plusieurs années un catalogue complet d’équipements dédiés aux « créateurs de tous les niveaux » : carte d’acquisition, contrôleur de streaming, mixeur numérique, microphone, webcam. C'est à cette dernière catégorie que nous nous intéressons aujourd’hui en passant en revue la Razer Kiyo Pro.
- Mode HDR convaincant ...
- Bonne qualité de capture vidéo
- Support et finitions
- Câble amovible
- ... mais pas à la hauteur des promesses
- Autofocus parfois délicat
- Effet fisheye en mode large
- Microphone très sensible aux bruits de fonds
Voilà bientôt quatre ans que Razer a lancé sa toute première webcam, la Kiyo. Celle-ci se distinguait surtout par son éclairage intégré, sous forme d’un halo lumineux autour du capteur. Soucieux de proposer des produits « créés pour les créateurs » débutants comme confirmés, le fabricant californien a élargi son catalogue de webcam par les deux bouts. D’abord, avec la Kiyo Pro, plus alléchante sur le papier notamment grâce à son capteur de lumière adaptatif, puis avec la Kiyo X qui se place davantage comme une webcam d’entrée de gamme.
Fiche technique Razer Kiyo Pro
Résolution photo | 2.1 Mégapixels |
Résolution vidéo | 1920 x 1080 pixels |
Angle de vision (horizontal) | 90 Degré(s) |
Autofocus | Oui |
Cadrage automatique | Non |
Microphone intégré | Oui |
Résolution photo | 2.1 Mégapixels |
Résolution vidéo | 1920 x 1080 pixels |
Angle de vision (horizontal) | 90 Degré(s) |
Grand angle | Oui |
Autofocus | Oui |
Cadrage automatique | Non |
Interface | USB 3.0 |
Microphone intégré | Oui |
Nombre de microphones intégrés | 2 |
Sans-fil | Non |
Télécommande sans fil | Non |
Longeur | 70mm |
Hauteur | 70mm |
Profondeur | 43mm |
Design et ergonomie
Comme toujours avec Razer, nous avons le droit à un packaging soigné, tout autant que l’est la caméra en elle-même. Elle reprend les grandes lignes de la Kiyo en étant toutefois bien plus imposante et en arborant un look clairement inspiré par les objectifs photo des appareils Reflex.
Avec sa forme circulaire et sa grande surface en verre Corning Gorilla Glass 3, la Kiyo Pro impose son style dans un format généreux, bien différent de ce que peut proposer Logitech avec ses StreamCam et Brio 4K ou encore Elgato et sa Facecam.
Les détails esthétiques nous rappelant au monde de la photographie ne se limitent d’ailleurs pas à la forme de la caméra, mais également aux inscriptions qui la bordent, notamment avec l’indication de l’ouverture et de la longueur focale, ainsi que du diamètre de l’objectif. Razer a peaufiné ce design avec un contour qui laisse à penser qu’il est possible de faire une mise au point manuelle, chose qui n’est malgré tout qu’un clin d’œil esthétique et non une fonctionnalité proposée par la Kiyo Pro.
La Razer Kiyo Pro est livrée avec son support, un câble USB-C vers USB-A tressé de 1,5 m (un peu court à notre goût), ainsi qu’un cache pour recouvrir la webcam pour des raisons de confidentialité lorsqu’elle n’est pas utilisée. Précisons tout de suite qui si la présence de ce cache en plastique répond sans aucun doute à une demande émanant d’une inquiétude des utilisateurs, nous trouvons dommage qu’il s’agisse d’une pièce à part et non directement intégrée à la webcam. La manière de fixer le capuchon laisse, en effet, à désirer, tandis qu’il s’agit d’une pièce qui trainera sur le bureau lorsque l’on aura recours à la caméra, multipliant ainsi les risques de pertes.
Le câble USB vient se fixer le plus simplement du monde à l’arrière, tandis que la webcam se connecte à son support grâce à un filetage « Kodak » et une vis de fixation avec anneau en D. Cela permet d’utiliser la Kiyo Pro avec bien d’autres types de supports.
© Matthieu Legouge pour Clubic
Celui fourni avec la caméra est clairement un atout de taille ; parfaitement construit, il inclut trois plaques à charnières orientables et équipées de revêtement antidérapant ainsi qu’un second filetage permettant de fixer ce socle à un trépied ou autres accessoires. La polyvalence est donc au programme avec un support qui offre suffisamment de stabilité sur nos écrans et moniteurs et qui s’adapte également à bien d’autres accessoires, comme le Ring Light de Razer pour ne citer que lui.
Usage quotidien et fonctionnalités
La Kiyo Pro est une webcam relativement simple sur le papier ; dotée d’un capteur CMOS signé Sony (Sony IMX327) avec une optique au format 1/2.8" qui offre une résolution d’image de 2,1 mégapixels, il se distingue par l’intégration de la technologie STARVIS qui lui permet de proposer une meilleure gestion de la lumière et, par conséquent, des performances accrues avec les basses lumières.
En sus, Razer fait mention de photosites de seulement 2,9 µm, ce qui permettrait au capteur de récolter plus d’informations sur la lumière afin d’adapter l’image en fonction de l’environnement lumineux, chose que nous vérifierons juste après.
La webcam se limite en revanche à une capture en Full HD (1 920 × 1 080 pixels) à 60 ips lorsque la fonction HDR est désactivée, et à 30 ips dans le cas contraire. Il reste possible d’opter pour une définition HD (1 280 × 720 pixels) à 60 ips avec ou sans HDR. On peut regretter l’absence de 4K sur une webcam à ce tarif, une définition qui n’est toutefois pas nécessairement un gage de précision et de fidélité.
Comme nous allons le voir un peu plus loin, la Kiyo Pro dispose de plusieurs fonctionnalités classiques, comme la mise au point automatique ou encore la possibilité de réduire le champ de vision grâce à un zoom numérique. Du côté de l'audio, la caméra est équipée de deux microphones omnidirectionnels. Dans des conditions optimales, sans trop de nuisances autour de nous, la captation se montre claire et intelligible, quand bien même le son de notre voix semble un peu bas dans une configuration classique (derrière un bureau avec la webcam fixée au-dessus de l'écran). En revanche, ces micros captent absolument tous les bruits ambiants : portes, claviers, vrombissement de moteurs dans la rue… si bien qu'on évitera d'y recourir et que l'on choisira une autre méthode pour participer à d'éventuelles réunions et autres visioconférences.
Razer Synapse
Comme la plupart des périphériques Razer, la Kiyo Pro fonctionne avec le logiciel maison, Razer Synapse 3. La webcam est par ailleurs compatible avec l’application Razer Virtual Ring Light, celle-ci demande cependant d’enregistrer le produit au préalable et d’avoir un compte Razer pour être utilisée.
Il est dommage d’avoir à installer un logiciel relativement lourd et encombrant pour affiner les réglages de la caméra et accéder à ses fonctionnalités. Les options proposées sont, on ne peut plus classiques et Synapse fait l’impasse sur des fonctionnalités comme le suivi de visage et le cadrage automatique, ou encore la possibilité de flouter ou de remplacer l’arrière-plan, de réduire le bruit numérique, ou encore de choisir directement résolution et cadence d’image.
On retrouve donc un menu, sous l’aperçu, permettant de choisir entre la mise au point automatique et manuelle, avec deux modes « passif » et « réactif » pour l’autofocus, d’activer et de désactiver l’HDR avec deux presets « pièce sombre » et « pièce éclairée », ou encore de modifier le champ de vision.
Sur la droite, on retrouve l’ajustement de la luminosité, du contraste et de la saturation, ainsi que la balance des blancs. Pour terminer, un raccourci permet d’accéder rapidement aux réglages accessibles via Windows, ils vont nous permettre d’ajuster un peu plus finement l’image.
Qualité d'image
La Kiyo Pro demande de faire le choix entre une image cadencée à 60 ips ou une image à 30 ips qui gagne toutefois au passage une meilleure balance entre les zones lumineuses et celles plus faiblement exposées ou pas du tout. L’activation de l’HDR porte ses fruits, comme vous pouvez l’observer sur nos captures, on reste en revanche loin des promesses de Razer qui va un peu loin en évoquant « une qualité à couper le souffle, quelles que soient l’installation et les conditions d’éclairage ».
Éclairé par un seul et unique plafonnier, l’image reste globalement sombre et le recours à l’option HDR n’est pas d’un grand recours. C’est déjà bien différent grâce à un simple éclairage d’appoint. HDR désactivé, on remarque bien que les ombres générées par l’éclairage rendent l’image disgracieuse tandis que le fond est surexposé. Une fois activé, le visage semble éclairé de manière plus homogène et dynamique avec un fond qui semble également éclairé de manière plus naturelle. Bien des détails ressortent, comme c'est le cas des motifs de cette chemise noire que l'on ne perçoit beaucoup moins sur les autres captures.
En basse lumière, dans la pénombre et avec comme seule source lumineuse l’écran de notre PC portable, les images SDR et HDR se valent. On retrouve beaucoup de grain sur les deux images et même un peu plus sur la capture HDR, on perçoit également une balance automatique des blancs changeante entre les deux captures et une image HDR trop chaude en automatique. Finalement, il est bien difficile de se passer d’un éclairage d’appoint avec une telle caméra, c’est de cette manière qui la Kiyo Pro donne le meilleur d’elle-même. Son mode HDR lui permet toutefois de diffuser une image correcte dans la plupart des situations.
Trois champs de vision sont proposés via Synapse. On remarque aisément la déformation optique dans les coins, notamment avec la capture la plus large © Matthieu Legouge pour Clubic
La mise au point automatique nous a parfois donné un peu de fil à retordre. Parfois assez rapide et parfois beaucoup plus lente, elle semble capricieuse même dans de bonnes conditions d’éclairage et indépendamment de l’option choisie avec Synapse (passif ou réactif).
L'autofocus est parfois un peu capricieux et demande 5 à 10 secondes avant d'obtenir une image nette, même lorsque l'option "réactif" est activée. © Matthieu Legouge pour Clubic
Même lorsqu’il s’agit de positionner un objet devant la caméra, comme ici avec la quatrième de couverture d’un livre, la mise au point ne se fait qu’en positionnant l’objet bien dans l’axe, une fois que l'on arrête de bouger, et ce, après plusieurs longues secondes. Il est également courant que l’autofocus effectue un second balayage alors que la mise au point était correcte, tout cela en raison d’un petit mouvement inopiné. Pour un usage plus classique, l’autofocus pose moins de problèmes et détecte le visage de manière assez précise.
Razer Kiyo Pro : l'avis de Clubic
Razer a accouché d’une webcam bien plus convaincante que son précèdent essai avec une Kiyo Pro dont le prix semble un peu élevé mais dont les atouts sont réels. La gestion de la lumière est son vrai point fort et résulte sur une image de qualité dans de nombreuses situations. Dans la pénombre, la Kiyo Pro a l’avantage de recueillir beaucoup de lumière afin de déboucher sur une image suffisamment lumineuse pour être diffusée, ce type d’usage reste toutefois minoritaire. Dans des conditions plus communes, la Kiyo Pro s’en sort bien en offrant une image équilibrée grâce à son mode HDR, mais un éclairage dédié sera sans aucun doute indispensable pour les streamers que Razer cible avec ce produit.
- Mode HDR convaincant ...
- Bonne qualité de capture vidéo
- Support et finitions
- Câble amovible
- ... mais pas à la hauteur des promesses
- Autofocus parfois délicat
- Effet fisheye en mode large
- Microphone très sensible aux bruits de fonds