© Razer
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Razer n’a pas été peu fier d’annoncer sa nouvelle webcam « dotée du plus grand capteur jamais intégré » lors du CES 2023. Il faut dire que le géant californien a fait des pieds et des mains pour s’imposer dans le monde du streaming ces dernières années. Après une Kiyo Pro réussie, mais limitée, c’est au tour de la Kiyo Pro Ultra de nous faire voir ce dont elle est capable.

Les plus
  • Prise de vue optimale sans éclairage
  • Image 4K dynamique et précise
  • Suivi de visage et mise au point
  • Logiciel complet et mémoire embarquée
  • Obturation intégrée
Les moins
  • Limitée à 30 FPS en 4K
  • Champ de vision un peu étroit
  • Webcam volumineuse
  • Tarif salé

Une webcam plug and play qui surpasserait toutes les autres webcams 4K grâce à des détails et une netteté « dignes d’une caméra DSLR » ! Razer place la barre très haute en formulant cette promesse avec sa Kiyo Pro Ultra. Venant directement concurrencer la Facecam Pro d’Elgato ou la Brio 4K de Logitech, cette webcam se positionne comme une alternative pour les streamers qui n’ont pas le budget pour investir dans un setup bien plus conséquent et dont le prix n’a pas grand-chose à voir avec une simple webcam.

Cela ne signifie pas que la Razer Kiyo Pro Ultra est « donnée », son prix de lancement est tout de même de 349 €, ce qui en fait l’une des webcams les plus onéreuses du marché si l’on exclut les produits dédiés aux professionnels pour les visioconférences en salle de réunion. La Razer Kiyo Pro Ultra vaut-elle la coquette somme qui en est demandée et peut-elle concourir au titre de meilleure webcam comme elle le prétend ?

Design et ergonomie

La Kiyo Pro Ultra ressemble à s’y méprendre à la Kiyo Pro que nous avons récemment testée ; à l’exception qu’elle est, mais alors, largement plus imposante.

La Kiyo Pro et la Kiyo Pro Ultra n'ont pas le même gabarit ! © Matthieu Legouge pour Clubic

Difficile de faire dans la discrétion lorsque le but est de profiter du plus gros capteur jamais intégré à une webcam. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Razer a choisi d’exploiter une esthétique bien inspirée des objectifs photo d’appareils Reflex, le constructeur cherche à mettre en avant la qualité d’image offerte par sa série de webcams.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Forcément, le poids et les dimensions de la webcam ne la rendent pas utilisable en toutes circonstances. Comprenez par là qu’elle se positionne difficilement sur l’écran d’un laptop, malgré un support qui s’y prête. Sa place est clairement au sommet d’un moniteur ou mieux encore, sur un trépied ou un bras articulé ; son système de fixation est idéal pour cela puisqu’il s’agit d’un pas de vis de type Kodak.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Concernant le support fourni avec la webcam, il s’avère très pratique et offre une belle souplesse pour installer la caméra à notre guise. Il se divise en trois parties distinctes, munies de revêtement antidérapant, qui s’articule les unes avec les autres afin de s’adapter le plus facilement possible. Un second filetage est d’ailleurs proposé, des fois que l’on souhaite utiliser ce support sur un autre accessoire.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Terminons ce tour d’horizon en évoquant une fonctionnalité supplémentaire puisqu’il est possible de cacher l’objectif via un simple mécanisme. Il suffit, en effet de tourner légèrement l’anneau texturé autour de la caméra pour profiter d’une fermeture ; en revanche celle-ci est simplement mécanique, par conséquent, elle ne coupe pas la captation, ni de l’image ni des micros. Razer ajoute également un capuchon, à part ; inutile en raison de la présence de cette fermeture mécanique.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Usage quotidien et fonctionnalités

Razer Synapse

Comme la plupart des webcams de ce type, l’installation et la mise en marche sont simples comme bonjour : connectez le connecteur USB-C à la webcam, l’USB-A au PC et c’est parti… Ou presque, car le côté plug and play n’est vrai qu’avec l’installation préalable de Razer Synapse. Le logiciel maison de Razer est en effet, indispensable pour exploiter tout le potentiel de la Kiyo Pro Ultra. Si celui-ci s’est amélioré au fil des années, il est toujours aussi lourd et peine parfois à répondre, lorsqu’il n’est pas tout simplement planté.

La compensation d'éclairage faible permet d'être visible même dans l'obscurité © Matthieu Legouge pour Clubic

On y retrouve de nombreuses options dispersées dans trois menus. Le menu « caméra » nous donne accès à la fonction de zoom numérique (4x) avec une option de panoramique et d’inclinaison dès qu’un zoom est enclenché. Viennent ensuite la mise au point et l’exposition qui permettent d’affiner la captation, comme le montrent nos captures d’écrans.

La fonction Zoom x4 débouche sur une image qui reste suffisamment détaillée © Matthieu Legouge pour Clubic

L’onglet « Traitement » permet de choisir définition et fréquence et de jouer sur différents paramètres (compensation de distorsion, d’éclairage ou réduction du bruit) afin de gagner en qualité d’image. C’est également à cet endroit que l’on peut choisir d’activer l’HDR. Enfin, l’onglet « Image » regroupe tous les réglages basiques que l’on retrouve habituellement et une balance des blancs réalisée automatiquement par défaut.

Synapse "délire" assez régulièrement lorsque l'on effectue des modifications sur l'image, nous obligeant à relancer l'application © Matthieu Legouge pour Clubic

N'oublions pas également que la webcam est équipée d’un microphone omnidirectionnel. Vu le prix de vente de ce produit, nous sommes bien contents d’y retrouver un microphone intégré ; seulement, la qualité audio n’est absolument pas proportionnelle à la qualité d’image ! Difficile d’en attendre beaucoup d’un micro de ce type. Cependant, il est clair que la plupart des utilisateurs ciblés par cette webcam ne se satisferont pas d’une captation sonore telle que proposée ici, avec une voix qui manque de naturel et semble compressée. Néanmoins, il devrait être suffisant, en appoint, pour passer quelques appels.

Qualité d'image

La Kiyo Pro Ultra mise sur la qualité d’image pour offrir un outil idéal au quotidien pour les streamers. Et puisqu’une qualité d’image supérieure n’est pas qu’une affaire de traitement logiciel, Razer recourt à un capteur plus grand avec le CMOS Sony Starvis 2. Il surpasse ainsi Elgato et sa Facecam Pro et propose un capteur de 1/1.2 pouce avec une taille de pixel qui descend à 2,9 μm. L’idée est évidemment que le capteur reçoive plus de lumière pour une meilleure plage dynamique. La large ouverture f/1.7 est par ailleurs peu commune sur webcam et promet d’obtenir de meilleures performances dans des conditions d’éclairage faible, tout en influant sur la profondeur de champ.

© Matthieu Legouge pour Clubic

À l’usage, il faut bien avouer que, pour une webcam, la Kiyo Pro Ultra est étonnante. D’abord, par sa netteté et son niveau de détails grâce à sa captation en 4K, et surtout par la qualité des prises de vue dans la plupart des conditions. La principale différence perçue par rapport à la Kiyo Pro tient justement sur ce point : l’image est plus claire tandis que les couleurs sont mieux restituées, et ce même sans nécessairement avoir recours à un éclairage d’appoint. Le bruit est aussi largement réduit, chose que l’on perçoit bien lors de prises de vue dans l’obscurité. Enfin, la large ouverture permet d’obtenir un léger effet bokeh que l'on ne retrouve pas sur d’autres webcams ; c’est agréable, même si l'on est encore loin de ce que l’on peut obtenir avec du matériel professionnel.

Avec HDR
Sans HDR
1080p60
4K30

La Kiyo Pro Ultra a toutefois deux limites par rapport à d’autres. Contrairement à la Facecam Pro, elle ne permet pas d’enregistrer vos vidéos en 4K à 60 FPS, les résolutions 4K et 1440p se limitent à une capture à 30 FPS (ou à 24 FPS en 4K), il est donc nécessaire d’opter pour une résolution 1080p ou 720p pour profiter d’une meilleure fluidité, à 60 FPS. Même si l’on perçoit bien la différence entre des prises de vue à 30 et à 60 FPS, la perte de détails et de netteté induite par la résolution plus basse n’en vaut pas la chandelle.
Sa seconde limitation n’est autre que la largeur de champ. Là où la Kiyo Pro offrait un champ de vision allant jusqu’à 103°, celui de ce modèle Ultra se contente de deux options, à 72° et 82°. Si cela parait bien moins large, il faut toutefois relativiser : l’effet fish-eye est absent, alors qu’il rendait l’image quasiment inexploitable sur la Kiyo Pro.

La mise au point (et le suivi de visage) est terriblement efficace © Matthieu Legouge pour Clubic

Nous avons perçu bien d’autres points d’améliorations par rapport à la Kiyo Pro, l’autofocus en fait partie et force est de constater que Razer a développé une technologie de suivi de visage dopé à l’IA particulièrement efficace. Il y a encore quelques couacs et il arrive que la mise au point peine un peu lorsque l’on approche un objet près de l’objectif, mais le visage reste toujours parfaitement net quand bien même il est en mouvement. Dans l’ensemble, l’autofocus et la mise au point de cette webcam sont incroyablement réactifs, le confort à l’usage n’en est que meilleur.

Razer Kiyo Pro Ultra : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Voilà une webcam qui parvient à tenir une promesse pourtant très ambitieuse. La Razer Kiyo Pro Ultra ne rivalise peut-être pas avec du matériel vidéo professionnel, elle est en revanche un compromis idéal entre les deux mondes pour qui souhaite bénéficier d’une image précise et détaillée pour créer du contenu.

Avec sa large plage dynamique, sa gestion de l’autofocus et ses performances en basse lumière, le grand capteur de la Kiyo Pro Ultra sert la qualité d’image comme c’est rarement le cas avec une webcam. Sa limite de 30 FPS peut être vue comme un point faible assez important, néanmoins la capture sans compression garantit des prises de vues fidèles à la qualité étonnante. Enfin, Synapse s’avère être une solution très complète pour peaufiner l’image, on espère juste que Razer est sur le coup pour régler les quelques problèmes rencontrés durant notre test.

Les plus
  • Prise de vue optimale sans éclairage
  • Image 4K dynamique et précise
  • Suivi de visage et mise au point
  • Logiciel complet et mémoire embarquée
  • Obturation intégrée
Les moins
  • Limitée à 30 FPS en 4K
  • Champ de vision un peu étroit
  • Webcam volumineuse
  • Tarif salé