L'Internet Engineering Task Force (IETF) a effectivement annoncé hier la standardisation du codec audio « Opus », dont les spécifications font désormais l'objet d'une RFC, accessible à tous et non soumise au versement d'une redevance.
« Opus » serait à la hauteur de différents codecs en vigueur pour différents usages : de la transmission de voix à faible latence, besoin auquel répondent l'AMR et le Speex, au stockage de musique, besoin auquel répondent l'AAC et le MP3. Pour ce faire, il combine en fait deux algorithmes distincts, sur lesquels il bascule à la volée en fonction de l'usage et/ou de la bande passante disponible : le CELT d'une part, le codec destiné à la musique de Xiph.Org, à qui l'on doit également Speex et Vorbis, et le SILK d'autre part, le codec propriétaire de Skype, que Microsoft a rendu libre de droits pour l'occasion.
Selon ses promoteurs, parmi lesquels Broadcom, Google, Mozilla, Microsoft (via Skype) ou Xiph.Org, « Opus » serait plus efficace que tous les codecs en circulation d'au moins 12 à 128 kb/s. L'AMR des GSM serait légèrement meilleur de 6 à 12 kb/s, et l'AAC ou le MP3 de 128 à 512 kb/s, mais ils ne sont pas adaptés au streaming et ne sont pas libres de droits.
Pour Mozilla, Opus démontre qu'« on peut concevoir un meilleur codec au travers de la collaboration qu'avec une concurrence entre technologies brevetées. » Skype promet quant à lui qu'« à l'avenir ses utilisateurs discuteront en qualité CD, en stéréo large bande ».
L'IETF a enfin rendue obligatoire l'implémentation d'« Opus » dans les logiciels intégrant WebRTC (Web Real-Time Communication), le futur standard pour la voix sur IP et la visiophonie sur Internet, ce qui devrait accélérer son adoption. Plusieurs applications le décodent déjà, telles que Firefox, GStreamer (sur lequel reposent les distributions Linux populaires), FFMPEG et lavfilters, en attendant VLC, et un encodeur est disponible.