En apparence, l'application mobile Kik n'est qu'un service de messagerie supplémentaire. Elle permet d'envoyer des textes, photos, vidéos, croquis ou GIF animés au travers d'une connexion Wifi ou 3G/4G. Seulement aux Etats-Unis, les autorités pointent l'application du doigt en estimant qu'elle est bien souvent liée à des crimes.
Rien que ces deux dernières semaines, un certain nombre d'incidents sont effectivement reliés à l'usage de l'application, qu'il s'agisse d'un pédophile ayant transféré des images via Kik, ou trois hommes localisés a New York, en Alabama ou dans le Colorado ayant chacun de leur côté tenté de rentrer en contact avec de jeunes adolescentes pour les violer. Un peu plus tôt ce mois-ci deux étudiants de Virginia Tech ont également fait usage de l'application pour kidnapper et tuer une jeune fille de 13 ans.
Kik disposerait aujourd'hui d'une base de 270 millions d'adeptes dont 70% localisés aux Etats-Unis. Le service serait aujourd'hui utilisé par 40% des adolescents américains. Sans grande surprise, les autorités n'apprécient pas le degré d'anonymat offert par l'application. Contrairement à WhatsApp, Kik ne requiert pas de numéro de téléphone, ni d'ailleurs, d'adresse email. Seul un pseudonyme suffira pour se créer un profil.
Kik peut toutefois accéder aux données transitant via son serveur, qu'il s'agisse des messages ou des médias, mais ne les conserve que lors du transfert. Sur demande explicite et légale, Kik peut également effectuer une copie de ces données et obtenir l'adresse IP et donc une position géographique d'un utilisateur spécifique.
Pour la société il s'agit de garantir la vie privée de ses utilisateurs, mais pour les autorités, cela complique bien évidemment les enquêtes puisqu'elles sont incapables d'identifier clairement l'interlocuteur d'une victime. Conscient du phénomène, la société participe à plusieurs colloques sur la sécurité et a récemment publié un guide à l'attention des parents sur son site officiel.