De nouveaux documents au sujet d'un meurtre commis à Montréal ont été publiés par la Royal Canadian Mounted Police (RCMP). Selon ces derniers, les autorités ont accès à une clé maître leur permettant de déchiffrer l'ensemble des messages envoyés au travers de la messagerie mobile de BlackBerry depuis 2010. Plus précisément, au cours de cette enquête, la police a intercepté 1 million de messages entre 2010 et 2012.
Notons qu'il s'agit ici de messages PIN-to-PIN, différents de ceux envoyés au travers de BlackBerry Messenger. Les messages PIN transitent via les serveurs de BlackBerry et sont reçus directement dans la boite mail du destinataire. Ces échanges sécurisés sont principalement utilisés en entreprise lorsqu'un serveur BES est configuré ou si la messagerie classique de l'entreprise ne fonctionne pas.
La découverte de l'Opération Clemenza date de 2014, mais on ne savait pas comment les autorités avaient eu accès à ces messages. Il semblerait en tout cas que la RCMP n'ait pas eu à faire des allers-retours entre la cour de Justice - pour obtenir des mandats - et la société BlackBerry. Une simple clé suffisait.
Evidemment, la RCMP n'a pas souhaité communiquer sur la manière dont ils ont obtenu cette clé et le procureur de la Justice, tout comme BlackBerry et son partenaire historique l'opérateur Rogers, n'ont pas partagé davantage d'informations sur le sujet.
Quoi qu'il en soit, l'affaire rappelle bien évidemment celle opposant actuellement Apple au FBI. La firme de Cupertino a publiquement affirmé qu'elle ne coopérerait pas avec les services de renseignements pour déchiffrer les contenus de ses iPhone et casser volontairement les verrous de protection.