C'est devant un auditorium comble que Mark Zuckerberg s'est exprimé ce soir. L'homme a lancé un appel aux opérateurs mobiles présents sur le salon afin de leur expliquer les enjeux de la fondation Internet.org, un consortium visant à sensibiliser les régions reculées à adopter les usages du Web mobile.
En créant Facebook, Mark Zuckerberg avait une idée en tête : atteindre le milliard d'utilisateurs interconnectés au sein de son réseau communautaire. Actuellement la société revendique 1,2 milliard de membres ; ce premier objectif est donc atteint.
En rejoignant l'initiative Internet.org, Mark Zuckerberg affiche une nouvelle ambition et entend convaincre les utilisateurs des pays en développement d'investir au sein de forfaits data. Il déclare ainsi : « à l'heure actuelle, 80% des régions sont couvertes en 2G et 3G, donc ce n'est pas seulement un problème d'infrastructure ». Selon lui, les habitants de ces régions peu connectées ne percevraient tout simplement pas la valeur ajoutée que leur apporterait une connexion data. Il s'agit donc de les sensibiliser.
L'homme dresse une image idyllique d'un monde entièrement connecté. « Cela permettrait de créer 100 millions d'emplois et par la même occasion de réduire la pauvreté ». Et d'ajouter : « les gens pourront accéder à des informations sanitaires (...) ou du contenu éducatif. »
Facebook travaille avec divers opérateurs partenaires afin d'offrir un accès gratuit à des services jugés "basiques", qu'il s'agisse d'actualités, de Wikipedia, d'informations météo et bien sûr... de Facebook. Selon lui, ces offres sont bien plus concrètes pour le consommateur et leur montreraient plus clairement les avantages d'une connexion Internet.
Pour continuer ces travaux, Facebook recherche 3 ou 5 opérateurs partenaires supplémentaires. Selon lui, d'ici deux ou trois ans Internet.org pourrait travailler avec la majorité des opérateurs à travers le monde et d'ici 2020, 2 à 3 milliards de personnes supplémentaires pourraient être connectées.
Interrogé sur le rachat de WhatsApp, Mark Zuckerberg affirme qu'à elle-seule, la société de Jan Koum vaut bien plus que 19 milliards de dollars. « Les applications concurrentes comme Kakaotalk, Line ou WeChat monétisent 2 à 3 dollars par utilisateur, il y a donc un énorme potentiel », explique-t-il.
Il ajoute toutefois que l'intégration à Facebook permet à l'équipe de se concentrer sur la démocratisation de son application de messagerie plutôt que sur un modèle économique.
Au passage, Facebook a annoncé aujourd'hui la création d'un laboratoire en partenariat avec Ericsson. Ce dernier permet aux développeurs d'applications mobiles de tester celles-ci dans différentes conditions de réseaux. L'idée est de les sensibiliser à optimiser la consommation de données.