Le marché de la téléphonie a été secoué ces dernières années par 2 phénomènes qui ont su se trouver : l'arrivée des forfaits sans engagement, et la progression de constructeurs proposant des smartphones relativement bien équipés pour des prix nettement plus bas que ceux pratiqués sur le haut de gamme. Et s'ils ont pu s'imposer, c'est peut-être justement parce que les « grands » traitaient jusqu'ici l'entrée de gamme comme un prétexte pour vendre des téléphones au rabais.
C'est le levier qu'a su exploiter un constructeur comme Wiko en France : en arrivant avec des modèles aux spécifications vraiment intéressantes, au moins pour leur côté marketing (processeur double cœur, appareil photo 5 ou 8 Mégapixels...), l'entreprise a su donner une image du petit nouveau qui propose à peu près la même chose que les gros pour une fraction du prix.
Evidemment, cette stratégie rappelle celle de Free, et ça n'est pas un hasard si les 2 publics se retrouvent : ceux qui n'ont pas envie de payer une fortune pour un forfait mobile, et ceux qui veulent participer à la révolution des smartphones sans se ruiner.
Kazam surfe sur la même recette. Il s'agit d'une nouvelle marque, qui affiche une image construite habilement : des smartphones élégants, aux fonctionnalités minimales, et un service après vente innovant (remplacement de l'écran en cas de casse, contrôle à distance du téléphone par le service client...).
Derrière Kazam : groupement d'investisseurs et partenaires
Mais d'où sort Kazam, justement ? Derrière la marque, on trouve en fait un groupement d'investisseurs anglais qui n'en sont pas à leur coup d'essai : on les retrouve derrière Fly Mobile, un constructeur bien implanté en Europe de l'Est, ou ToughShield, un fabricant anglais de smartphones et tablettes endurcis. Kazam n'est autre qu'une nouvelle pierre de leur stratégie, pour s'implanter cette fois sur le marché de l'Europe de l'Ouest.
Le puzzle est complété par NF Technology, une société basée à Londres et à Shenzen, qui s'occupe de R&D et de design hardware et software. On reconnaît bien là un modèle proche de celui de Wiko/Tinno.
Kazam ne s'en cache pas et affiche ouvertement ses partenaires, à tous les niveaux. Le design, par exemple, est réalisé comme chez les autres « low cost » en partenariat avec des prestataires.
Rémi Girault, manager pour la France nous explique une démarche en plusieurs étapes : « Pour notre première gamme Trooper, je ne vais pas vous raconter d'histoire : on a pris des produits existants et on a posé notre marque dessus. Le Thunder est le premier téléphone sur lequel on a pu travailler en partenariat avec notre prestataire. Plus on va avancer dans le temps, plus on va imposer notre design, mais cela nécessite de monter en puissance. »
Cette disparité produit encore actuellement des terminaux assez éloignés les uns des autres en termes de design et de matériaux utilisés : ni le Thunder 2, ni le nouveau Tornado basé sur un processeur octo-cœur n'ont quoique ce soit en commun avec l'actuel Kazam Thunder.
L'entreprise s'entoure également de différents partenaires, notamment pour le service après vente, assuré par SBE, et la logistique, prise en charge par Ingram Micro, 2 prestataires n°1 en Europe dans leurs secteurs selon Rémi Girault. Mais pour l'utilisateur, il y a un seul numéro de hotline, et un seul visage, celui de Kazam.
Objectif : 3 millions de mobiles en Europe en 2014
Les ambitions de Kazam pour 2014 consistent à vendre 3 millions de mobiles en Europe, et grapiller 5% du marché des mobiles sans abonnement en France. Celui ci compte entre 8 et 10 millions de téléphones selon Rémi Girault, qui souhaite également doubler la superficie des points de vente dans lesquels Kazam est présent, soit 629 magasins actuellement.Le mois de mars devrait voir les mobiles de Kazam atteindre les rayons des magasins Carrefour. La marque veut également être présente chez les opérateurs et les MVNO. Beaucoup de défis attendent donc Kazam sur un marché où la concurrence est de plus en plus agressive.