Trottinettes électriques : Marseille retient Bird, Circ et Voï, et fera sans Lime

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 04 octobre 2019 à 09h07
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Trottinettes Circ, ex-Flash (© Google Maps)

Au terme de son appel d'offres, la cité phocéenne a décidé de retenir trois opérateurs, qui se partageront le marché en se heurtant à des limites et en respectant des engagements, pour transformer le petit engin roulant en alternative fiable dans le temps.

À Marseille, la trottinette électrique en libre-service s'apprête à faire sa mue. Après avoir séduit plus de 403 000 utilisateurs, enregistré 3,716 millions de kilomètres parcourus et comptabilisé près de 2 millions de trajets, le moyen de locomotion individuel à la mode va entrer dans l'ère de la consolidation. La cité phocéenne a livré, jeudi, les résultats d'un appel d'offres qui a fait trois heureux : la compagnie californienne Bird, l'Allemande Circ (anciennement Flash) et la Suédoise Voi. Elles seront les seules à détenir l'autorisation d'exercer leur activité dans la ville, Lime n'ayant pas convaincu la municipalité.

Lime, premier opérateur arrivé en ville, écarté après l'appel d'offres

À l'instar de Paris, où l'appel d'offres n'est lancé que ce mois-ci, Marseille a aussi décidé de réduire le marché des trottinettes électriques en free-floating à trois acteurs, qui étaient en concurrence avec huit autres sociétés. Les participants devaient se départager autour de deux critères majeurs : le critère financier, comptant pour 30 % de la note, et le critère technique, comptant pour 70 % de la note.


Comme nous l'indique l'adjoint à la mairie de Marseille chargé de la circulation et du stationnement, Jean-Luc Ricca, joint au téléphone jeudi après-midi, l'appel d'offres « devait se faire » et était destiné à « favoriser la libre concurrence tout en fixant des critères sélectifs notamment en termes de qualité de service, de respect de l'espace public et de règles de sécurité très strictes ».

« Les propositions sont allées de 0,5 % à 10 % du chiffre d'affaires annuel »


À ce petit jeu-là, ce sont donc les sociétés Bird, Circ et Voi qui ont été les plus convaincantes, laissant sur le carreau le géant Lime, premier exploitant débarqué à Marseille en début d'année, qui avait embauché une cinquantaine de personnes pour assurer son activité.

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Lime et Marseille, la déchirure (© Alexandre Boero pour Clubic)

2 000 trottinettes par exploitant, pour une durée maximale de trois ans

Les trois exploitants pourront chacun se constituer un parc pouvant atteindre 2 000 trottinettes, soit un maximum de 6 000 trottinettes pour la ville. « Nous en recensons 4 697 réparties sur le territoire marseillais », témoigne l'adjoint au maire, qui tempère en nous précisant que « rien n'oblige les opérateurs à atteindre les 2 000 si la demande n'est pas si importante que cela ».

Bird, Circ et Voi ont obtenu une licence valable un an, renouvelable deux fois, pour une exploitation pouvant atteindre trois ans. Mais « rien n'empêchera le prochain maire de défaire tout cela », prévient l'élu, lorsque nous faisons allusion aux élections municipales de mars prochain.

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Jean-Luc Ricca, adjoint au maire en charge de la circulation et du stationnement de la ville de Marseille, artisan de l'appel d'offres des trottinettes électriques (© Mairie Marseille)

Une redevance assortie d'un pourcentage sur le chiffre d'affaires pour la mairie

L'appel à projets était destiné à consolider un marché éparpillé, tentant ainsi de mettre fin à une certaine anarchie que les Marseillais (et cela vaut pour les autres villes) n'apprécient pas. Mais il est aussi un moyen de faire rentrer un peu plus d'argent dans les caisses de la ville.

« Rien n'empêchera le prochain maire de défaire tout cela »


Une chose ne change pas : la redevance d'occupation du domaine public. Pour les exploitants de trottinettes, celle-ci s'élèvera, comme aujourd'hui, à 1,80 euro le mètre carré. « Le tarif est le même que celui appliqué aux sociétés d'autopartage, comme Citiz », confirme Jean-Luc Ricca. « Nous considérons que sur 1 mètre carré, on peut mettre deux trottinettes. Donc les sociétés nous reversent 90 centimes d'euro par trottinette et par mois ». Sortez votre calculatrice.


Outre cette redevance, maintenue, une part variable sur le chiffre d'affaires hors taxes fut inséré dans l'appel d'offres. « On a laissé le choix aux opérateurs de proposer leur propre pourcentage », précise Jean-Luc Ricca, reconnaissant qu' « il est évident que les sociétés qui proposaient le pourcentage le plus élevé ont eu les meilleures notes ».

Pour les huit acteurs qui ont répondu intégralement à l'appel d'offres, les propositions sont allées de 0,5 % à... 10 % du chiffre d'affaires annuel. Un gouffre.

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Les trottinettes Bird vont pouvoir prendre leur envol à Marseille, contrairement à d'autres (© Google Maps)

Marseille espère désormais apaiser les tensions entre piétons et étudie une potentielle verbalisation pour les utilisateurs

Dans une démarche de réglementation, la mairie de Marseille a pris un arrêté municipal, le 1er août 2019, par lequel elle pousse les trottinettes à rouler sur les trottoirs. L'adjoint au maire, Jean-Luc Ricca, compte proposer aux trois sociétés retenues « d'organiser des sessions de formation et des journées de sensibilisation pour que les usagers conduisent mieux et respectent davantage les règles ».

« Que les gens qui ne respectent rien ni personne puissent être sanctionnés »


« Nous allons organiser des réunions avec la Police nationale, la Police municipale et les agents de surveillance des voies publiques de la ville de Marseille afin que les gens qui ne respectent rien ni personne puissent être sanctionnés », confie Jean-Luc Ricca qui, bien que réticent au départ, voit dans les trottinettes électriques un moyen de remédier aux nuisances commises à long terme.

Notons que les exploitants non retenus par la ville de Marseille ont désormais jusqu'au 20 octobre pour plier bagage.

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Voi, dans le club des trois à Marseille (© Google Maps)
Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
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Commentaires (10)
mars13

“soit un maximum de 6 000 trottinettes pour la ville.” et combien dans le Vieux Port ?..

philippesnbrd

@AlexLex14 tu sais si les opérateurs ont des obligations au niveau de la gestion du parc de trottinettes (notamment récupérer les trottinettes au fond de l’eau) ?

AlexLex14

Oui, absolument.

La convention va être durcie et les opérateurs devront repêcher les trottinettes jetées à l’eau dans un délai de 4 jours… :+1:

nirgal76

Le vieux port va déborder

zeebix

Comment ils peuvent le savoir quelles sont dans l’eau ? Leurs puce GPS fonctionne encore ?

AlexLex14

En fait, ça fonctionne avec le principe du “signalement.”

Le délai court à partir de ce moment-là. Car je doute en effet que la puce fonctionne dans la flotte ^^

mars13

Exactement, il suffit de se promener le long des quais pour les apercevoir (profondeur maxi 5/6 mètres).
Pour ce qui est de les repêcher en 4 jours, je demande à voir.
A suivre…

AlexLex14

J’suis d’accord

Maga83

Trottinette … Marseille… visiblement, vous ne connaissez pas la ville… expérience vouait à l’Échec.

jm_m

Si les municipalités, de Marseille ou d’ailleurs, avaient un brin de perspicacité elles interdiraient tous les opérateurs de location de trottinettes électriques tout en maintenant l’autorisation pour tout un chacun d’avoir sa propre trottinette électrique. Ainsi le nombre de trottinettes électriques diminuerait considérablement et avec lui le nombre de nuisances envers les piétons car ce n’est pas la même chose que d’avoir sa propre trottinette qu’il faut transporter partout y compris chez soi pour la recharger que d’utiliser une trottinette électrique en location que l’on va utiliser pour quelques kilomètres avant de la laisser n’importe où quand on est arrivé.

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